PLF 2014: l’USFP avertit contre un vote négatif à la Chambre des conseillers si les amendements de l’opposition sont rejetés

Rabat- Le Premier secrétaire de l’Union socialiste des forces populaires (USFP), Driss Lachgar, a souligné, mardi à Rabat, que l’opposition compte voter contre le projet de loi de Finances 2014 à la Chambre des conseillers si le gouvernement refuse d’y introduire les “amendements partiels”, proposés par certains groupes d’opposition.

Intervenant lors d’une journée d’étude sur le PLF 2014, organisée par l’USFP et le parti de l’Istiqlal (PI) sous le signe “gel des réformes et accumulation des reculs”, M. Lachgar a relevé qu’il n’est pas tolérable que l’opposition à la Chambre des conseillers, composée de 80 membres, propose des amendements et que l’Exécutif les rejette, ajoutant qu’au cas où le gouvernement refuse d’introduire ces amendements dans le PLF, l’opposition aura une position franche et claire, celle de voter contre le PLF, et par conséquent le faire tomber à la deuxième chambre.

Cette position réhabilite les actions institutionnelle et politique car elle donne à l’opposition son plein sens, a-t-il dit, précisant que les amendements proposés concernent le pouvoir d’achat des citoyens, la lutte contre la corruption et la rente et l’instauration de l’impôt sur la fortune, des amendements que le gouvernement a refusé d’introduire dans le PLF 2014.

Et de relever que le fait de réussir l’introduction de ces amendements à la Chambre des conseillers “permettra de réaliser des acquis que l’opposition a échoué à réaliser” à la première Chambre.

La Chambre des représentants avait adopté le PLF 2014 le 20 novembre dernier, lors d’une séance plénière avec 164 voix pour et 95 contre alors qu’aucune abstention n’a été enregistrée.

Le Premier secrétaire de l’USFP a appelé les groupes socialiste et istiqlalien à la Chambre des conseillers à se mobiliser, participer aux réunions des commissions, contribuer à l’introduction de ces amendements dans le PLF, rester ouverts sur les autres groupes d’opposition et coordonner avec eux tout en participant à la mobilisation des partis politiques car, selon lui, il s’agit d’une chose fondatrice d’une nouvelle étape dans la vie politique au Maroc.

De son côté, le secrétaire général du PI, Hamid Chabat, a souligné que la coordination en cours entre l’USFP et le PI intervient pour “restaurer l’ordre, corriger la situation et mettre fin à l’action de ceux qui veulent exclure les autres”, appelant les partis de l’opposition à la deuxième Chambre à donner un nouveau souffle à l’action politique.

M. Chabat a estimé que l’actuel gouvernement “entérine la crise et porte atteinte aux acquis réalisés”, ajoutant que le PLF 2014 ne constitue pas seulement un projet d’austérité mais qu’il marque un recul à tous les niveaux, particulièrement en ce qui concerne l’absence du dialogue social et d’un véritable dialogue entre le gouvernement et l’opposition.

L’examen du PLF 2014, entamé hier lundi par la commission des Finances, de l’équipement, du plan et du développement régional à la Chambre des conseillers, a suscité des réactions mitigées. L’opposition a été unanime à le critiquer alors que la majorité a annoncé qu’elle soutient le projet malgré les lectures différentes de ses grandes lignes par ses membres.