A Timitar, Marcel Khalifé et Al Mayadine chantent la paix et l’amour

A Timitar, Marcel Khalifé et Al Mayadine chantent la paix et l’amour

samedi, 29 juin, 2013 à 10:49

Agadir – La ville d’Agadir a vécu, au 2ème jour du festival Timitar (26/29 juin), un moment exceptionnel en raison de la présence d’une constellation de célèbres artistes nationaux et étrangers, dont celle du chanteur-compositeur libanais Marcel Khalifé et l’Ensemble Al Mayadine dans le cadre d’un concert-hommage à la mémoire du grand poète palestinien Mahmoud Darwich.

Et pour cause, d’aucuns auront noté comment le centre-ville s’est transformé, durant les soirées de Timitar, en un véritable labyrinthe que les services de sécurité ont élaboré avec beaucoup de soin pour faciliter le flux du trafic et de la circulation devenu particulièrement dense comme en témoignent les va-et-vient fréquents des taxis ou la présence notable de véhicules immatriculés hors d’Agadir.

Les organisateurs n’ont certes pas manqué d’imagination en veillant à programmer des stars illustres dans les trois scènes du festival (Place Al Amal, Théâtre de verdure et Place Bijaouane) au 2ème jour de cette manifestation artistique, qui prévoit près de 40 spectacles animés par un total de 400 artistes et devant drainer pas moins de 400.000 spectateurs.

Toutefois, l’espace du Théâtre de verdure aura été, de l’avis de nombre d’observateurs, une scène névralgique dans la programmation de Timitar 2013 du fait qu’il accueillait, jeudi soir, le concert très convoité de Marcel Khalifé et de l’Ensemble Al Mayadine, le seul d’ailleurs sur invitation, le précieux sésame dont disposaient peu de mélomanes, y compris certains organisateurs.

D’ailleurs, Marcel Khalifé lui-même n’allait pas cacher son désaveu de cette mesure. Immédiatement après avoir interprété une première partition et salué le public “chanceux” composé de tous les âges avec un “Azul fellawen” qui lui a valu un tonnerre d’applaudissements, l’artiste libanais s’est adressé, avec un brin de reproche, aux organisateurs : “Pourquoi avez-vous prévu des invitations pour mon concert ? Beaucoup de gens m’ont approché pour y assister, mais ne peuvent le faire. J’espère que vous suspendiez les invitations pour laisser les gens entrer”.

Visiblement, l’animateur de la soirée n’avait pas besoin de rappeler à un public acquis la teneur de la lettre adressée récemment par Marcel Khalifé au peuple marocain, dès lors que Marcel lui-même avait réitéré les marques de cet attachement mutuel, en ouvrant le bal, lors d’un point de presse mercredi, par un poème où il célèbre son amour et sa passion pour le Maroc, sa beauté, son ouverture et sa singularité.

Après cette première entrée en matière, Marcel allait entamer son concert pour de vrai avec sa verve habituelle à la faveur des senteurs et du calme du soir naissant. Amplifiée par une douche de lumières savamment orchestrée, sa silhouette prenait une densité et une épaisseur certaines sur la scène.

Au gré des sonorités émanant des cordes passionnément pincées, le grand spécialiste du luth oriental a fait étalage de tout son maestria, livrant des mélodies et des partitions angéliques très recherchées et richement agrémentées de poèmes versifiés par son ami de toujours, le grand poète disparu Mahmoud Darwich, comme pour rappeler au public que ce concert était dédié à sa mémoire.

Les mélomanes, venus en nombre revisiter ce répertoire de chants et de poésie, n’ont pas arrêté d’entonner avec leur vedette ses célèbres tubes, dont “Muntassiba Al qamati amchi”, “Ritta”, “Jawaz Safar”, “Ya bahri hila, hila” entre autres, tant est si bien qu’à un moment donné Marcel en vint à les titiller : “Mais que suis-je venu faire ici ? Venez donc vous-même chanter à ma place”.

Il s’en est fallu d’un moment de relâchement pour qu’une fillette trompe la vigilance des organisateurs et accède à la scène pour aller embrasser son idole et lui souffler, le temps d’une brève étreinte, quelque chose à l’oreille. Visiblement ému, Marcel n’allait pas tarder à livrer le secret chuchoté au public au risque de déroger à la règle, à la promesse de rester fidèle ce soir au corpus de Mahmoud Darwich. Impossible de ne pas accéder à la demande de la fillette gadirie : Ce fut au tour d’Oumaima Al Khalil d’interpréter de sa voix suave et profonde “Ousfour talli mni choubbak”, la chanson-culte ayant bercé des millions d’auditeurs arabes.

Un couple de touristes sud-coréens en compagnie d’une ressortissante russe, tous émus par la chaleur de la voix sans avoir compris un seul mot d’arabe, en sont venus à épiloguer en langue anglaise sur la douceur du spectacle et le caractère exquis des mélodies.

Une quinquagénaire, keffieh autour des épaules, attirait l’attention de sa copine sur le costume de Marcel et la blancheur éclatante des cheveux et de la barbe qui lui donnent l’allure d’une figure messianique venue de loin.

La soirée tirait à sa fin et le public quittait les gradins au rythme d’une énième partition (cerise sur le gâteau !) donnant à voir un “dialogue” de sonorités entre les différents instruments musicaux ayant contribué à faire de ce spectacle un succès.

En quittant le Théâtre de verdure, rares sont ceux qui savent à quel point Marcel Khalifé tient à travailler sur le projet d'”une uvre musicale marocaine cohérente” avec d’autres intervenants culturels, instances et festivals concernés, au vu du riche répertoire dont dispose le pays.

L’artiste libanais a, en effet, souvent assuré avoir succombé au charme du Maroc, en raison “de cette belle et attrayante diversité de la musique, de la poésie, des costumes et du mélange du patrimoine et du folklore” qui lui confèrent une mystérieuse alchimie où se fondent avec intelligence les dimensions andalouses, amazighes et africaines.

Dans l’entretemps, la musique n’a pas arrêté de résonner sur les autres scènes de Timitar qui n’ont pas désempli au grand bonheur des mélomanes, notamment les fans du célèbre chanteur algérien Idir ou de la diva marocaine Latifa Raafat, sans oublier les férus des arts populaires et des groupes musicaux, comme Ahwach Skoura, Oudaden, Fnaïr, Amaynou et bien d’autres.

Par Fatiha ABOULHORMA. 

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