Ara Malikian: la musique a un message bien défini, celui de rapprocher les cultures et de rendre heureux le public

Propos recueillis par Idriss TEKKI..

Rabat – La musique a un message bien défini, celui de rapprocher les cultures et de rendre heureux le public, estime la légende du violon, l’Arménien Ara Malikian, qui se produira ce vendredi soir au Théâtre national Mohammed V, en ouverture de la 17ème édition du Festival Mawazine – Rythmes du monde.

“Pour ce faire je sens le devoir quand je suis sur scène d’utiliser tout mon cœur, mon corps et mon âme pour rendre heureux le public”, a souligné l’artiste dans un entretien à la MAP , en marge de sa participation à ce grand rendez-vous artistique, qui se poursuivra jusqu’au 30 juin.

Se disant très content et très ému de rencontrer le public marocain lors de ce Festival, qui jouit d’une “très belle réputation” internationale, le violoniste arménien s’est arrêté sur son parcours personnel d’artiste aux multiples affluences culturelles, étant un Arménien, né au Liban et installé en Europe.

Inséparable de son violon, Malikian relève l’importance capitale que la musique et son instrument ont eu dans sa vie. “Grâce à l’art, à la culture et à la musique j’ai pu survivre”, dit-il.

“Il y a plus de 25 ans, j’ai commencé à faire des concerts pour les enfants, les écoliers et les jeunes, et ça m’a changé la vie parce que grâce à l’art, la culture et la musique j’ai pu survivre”, relève le musicien plein d’émotion.

“Quand je suis parti du Liban pour m’installer en Allemagne, j’avais 15 ans, et c’est grâce à la musique que j’ai pu survivre dans un pays où il était tellement difficile de vivre seul car mes parents n’étaient pas avec moi”, explique ce génie du violon, qui s’est produit sur les plus prestigieuses scènes mondiales.

Et d’ajouter que sa mission principale actuellement est de transmettre sa propre expérience personnelle aux enfants, spécialement les enfants qui sont dans des situations difficiles.

Catégorique, Malikian relève que “c’est un devoir qu’ont tous les artistes, celui d’améliorer les conditions des jeunes, car c’est notre futur et celui de nos sociétés”.

Concernant le choix de l’Espagne pour s’installer définitivement, il a noté qu’il était en tournée dans le pays ibérique et qu’il s’est senti proche de la culture méditerranéenne du fait de sa naissance dans le pays du cèdre.

“J’ai décidé de vivre quelques mois en Espagne, j’ai adoré le pays et j’y vis depuis 20 ans, ce qui m’a permis de travailler toute la culture occidentale mais aussi méditerranéenne et sud-américaine”, explique le violoniste.

Malikian affirme avoir trouvé en Espagne un endroit où il est en contact avec plusieurs cultures, notant que sa musique s’inspire de plusieurs styles et genres musicaux et d’artistes.

Le public du théâtre national Mohammed V sera au rendez-vous dans la soirée avec des compositions puisées dans le répertoire personnel du violoniste, mais également de la musique classique comme Mozart et Bach et des artistes contemporains comme Jimmy Hendrix.

Pour le plus grand bonheur des festivaliers, Malikian interprétera également des morceaux d’inspiration orientale, relève-t-il.

Le public de Rabat et d’ailleurs sera au rendez-vous en ouverture de Mawazine, à l’espace Nahda, avec le Kaissar (le César) de la chanson arabe, l’Irakien Kazem Saher, tandis que les Marocains Reem, Cravatta et Ihab Amir se produiront sur la scène de Salé. La scène Bouregreg, à vocation purement africaine, accueille de son côté le chanteur ghanéen Ebo Taylor alors que l’espace OLM Souissi verra se produire le DJ Néerlandais Martin Garrix.