Aziz Samsaoui, l’ambassadeur de la musique arabo-andalouse en Espagne

Aziz Samsaoui, l’ambassadeur de la musique arabo-andalouse en Espagne

samedi, 16 mars, 2019 à 16:55

Séville – Quand Aziz Samsaoui est arrivé à Jaén dans les années 1990 pour poursuivre ses études en ingénierie mécanique, la musique n’était à cette époque là qu’un violon d’Ingres pour ce natif de Tétouan. Des années plus tard, cet artiste doublé d’un producteur devient une référence en Andalousie voire dans la péninsule ibérique, quand il s’agit d’explorer les profondeurs de ces mélodies séculaires et ses instruments à cordes.

Sa passion pour cet univers musical n’est pas là par hasard : “Je viens d’une famille artistique. Mes grands-parents jouaient à des instruments comme le luth et dès mon bas-âge, j’ai baigné dans une atmosphère où le chant et les instruments occupaient une grande place dans notre vie quotidienne”, confie-t-il dans une déclaration à la MAP.

Tout jeune, l’artiste en herbe intègre le conservatoire de la musique andalouse à Tétouan pour apprendre à jouer au luth et à déchiffrer le répertoire de ce registre musical. Il ne tarda pas à intégrer l’orchestre des jeunes de cette école. “Mais j’ai dû abandonner les cours à cause d’un déménagement de la famille à Casablanca”, se souvient-il.
De retour à Tétouan, l’appel de la musique retentit à nouveau, mais il fallait faire un choix.

“Je poursuivais mes études dans un institut technique à Tétouan. Et il m’était difficile de concilier entre l’apprentissage musical et mes études. J’ai donc privilégié mes études. Quant à la musique, je la pratiquais durant mes temps libres”, explique l’artiste.

Aziz nourrit sa passion à travers les spectacles qu’il animait avec son orchestre. Après l’obtention de son diplôme, il traverse le Détroit, direction Jaén pour poursuivre ses études dans le domaine de l’ingénierie.

Sur place, Samsaoui ressentait, de nouveau, le besoin de gratter les cordes. Il rejoint, alors, une association locale de flamenco.

“Nous avons formé un groupe de flamenco et de musique arabo-andalouse, baptisée Aranda, une contraction du mot Arabe et Andalou. Nous étions des étudiants et les gens nous encourageaient et assistaient aux représentations qu’on organisait dans la province de Jaén et Granada”, se remémore-t-il.

Auréolés par leur succès local, les jeunes musiciens se sentent pousser des ailes d’artistes accomplis.

“Nous avons même réussi à sortir notre premier album mais suite à une erreur de timing, il fut éclipsé par la sortie d’un album du grand artiste Juan Peña, dit El Lebrijano en compagnie de l’orchestre de musique andalouse de Tanger. La scène musicale n’avait d’yeux que pour lui, à notre grand regret”, lâche-t-il sur un ton plaisant.

Samsaoui entreprend depuis un nouveau virage dans son parcours académique, mais sans jamais perdre de vue son penchant pour le monde de la musique.

“J’ai laissé tomber mes études car à cette époque l’immigration commençait à devenir un sujet de grande importance en Espagne. J’ai opté donc pour une formation sur la médiation culturelle pour mener des projets et des actions au profit de la population migrante et j’ai intégré par la suite les services sociaux de deux départements régionaux à Jaén. A travers cette formation, j’ai réussi à développer mon concept”, étaye-t-il.

De quoi s’agit-il alors ? “A cette époque, j’ai remarqué que la scène musicale péchait par la rareté de groupes musicaux offrant des spectacles singuliers, une sorte de mélange de divers courants artistiques”. Samsaoui ajoute un nouvel arc à ses instruments et devient producteur musical, en quête de la perle vocale rare.

A travers cette nouvelle casquette d’artiste producteur, il a développé des concepts sous forme de concert, rencontres, ou festivals ayant la singularité d’offrir un mélange de plusieurs confluences musicales, interprétés par des artistes qui revisitent le répertoire musical d’antan en y ajoutant une touche de fraîcheur.
Fort de ces expériences enrichissantes et ses multiples participations à des manifestations régionales et européennes sur la musique ancestrale, Samsaoui présente aux autorités de Granada son projet culturel qui ne manqua pas de séduire. Ainsi naquit le festival des musiques anciennes de Granada en 2016 sous la houlette de l’artiste marocain.
Pourquoi les musiques anciennes ? “Je suis un spécialiste du Psaltérion (Kanoun) l’un des instruments les plus vieux au monde. Des études ont démontré que dans la cour du roi Alfonso X de Castille, cet instrument était présent en force et c’est de cette manière qu’il fut introduit dans la musique andalouse. C’est de là que vient mon admiration pour ce style musical”, explique-t-il.
Le succès de la première édition lui a valu la considération des autorités de la ville andalouse. Carrefour des musiques anciennes du monde entier, la rencontre célèbre cette année sa quatrième édition. Le directeur du festival met un point d’honneur à ce que le Maroc soit toujours présent à cette manifestation à travers ses différents courants musicaux.

Pour cette édition, Samsaoui a fait appel à un orchestre féminin du Maroc, lequel se produira dans ces bijoux architecturaux datant de l’époque d’Al Andalus, qui recouvrent la vie grâce à ce voyage musical intemporel.

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