Festival de Jazz au Chellah: Le jazz européen hanté par les notes du luth oriental

Par Khalid El Harrak

Rabat- Avec les rythmes et la virtuosité de luth oriental et piano, saxophone et trombone, batterie et darbouka, les nuits Jazz au Chellah, festival unique qui mêle depuis près de dix-huit ans jazz européen et musiques marocaines, ont pris leur vitesse de croisière jeudi soir à Rabat.

Ainsi, la deuxième journée de cette 18ème édition a été marquée par une prestation brillante du luthiste Driss El Maloumi, accompagné de la voix cristalline de sa soeur Karima, qui a présenté au public un bouquet de chansons marocaines et espagnoles sur un fond de Jazz, fruit de l’accompagnement du Trio Grande & Matthew Bourne.

Le spectacle de ce soir s’inscrit dans la continuité du choix du groupe d’aller vers l’autre et d’explorer d’autre univers artistiques, a confié à la MAP le luthiste Driss El Maloumi, l’un des meilleurs joueurs d’Oud du monde arabe, peu avant de monter sur scène.

Cette collaboration réussie, unique et détonante entre ce groupe ambassadeur de la musique amazighe et le trio qui cultive le goût et arbore un jazz festif, a combiné les mélodies d’artistes marocains et européens en invitant le public à entrer dans un monde aux couleurs amazighes et à suivre un dialogue musical entre différents instruments.

Les artistes marocains et européens qui joueront sur la scène du Chellah démontreront encore une fois que la langue, universelle, de la musique ne connait pas de frontière, a dit l’ambassadeur de l’Union européenne à Rabat, Rupert Joy, en annonçant la rentrée culturelle avec l’ouverture du festival.

Les franco-belges et britannique et le Quartet marocain du joueur de luth ont su donner raison aux organisateurs d’avoir fait le pari des rencontres Jazz européen-musique marocaines, car l’alliage entre styles musicaux différents n’a pas manqué de ravir le public, qui affichait une progression en nette hausse de la fréquentation.

Le secret du succès du festival c’est son public enthousiaste qui par sa qualité d’écoute et d’accueil fait tomber les frontières, a déclaré à la MAP le directeur artistique européen du festival, Jean-Pierre Bissout, notant que cette édition promet au public des moments uniques entre artistes européens et marocains.

Le concert avait été précédé plutôt dans la soirée par une performance remarquable du Trio Grande & Matthew Bourne, qui ont étalé un répertoire riche en compositions reflétant les aspects de la vie, basculant de la mélancolie à des atmosphères pleines d’énergie.

La première partie de la soirée avait connu une prestation du groupe Fugara Quartet (Hollande, Allemagne, Finlande), qui, à l’aide de leurs instruments puissants, leur musique aux influences de l’Est et de l’Ouest ont pu raisonner dans les remparts du site historique du Chellah.

La 2ème journée du festival, qui s’est ouvert mercredi, a combiné les mélodies d’artistes marocains et européens, et permis d’utiliser la musique comme un outil de communication et de dialogue entre les peuples.

Jazz au Chellah, qui s’impose, depuis sa création en 1996, comme un événement incontournable de la scène culturelle du Maroc, est organisé en collaboration avec les ambassades et instituts culturels des Etats membres de l’Union européenne.