“La politique étrangère marocaine 2000-2013” de El Hassan Boukantar: les choix diplomatiques et leurs défis passés au crible

Rabat -“La politique étrangère marocaine 2000-2013” est l’intitulé d’un nouvel ouvrage d’El Hassan Boukantar, qui passe au crible le bilan de la gestion de l’interaction du Maroc avec son environnement régional et international.

L’importance de ce livre, une publication de la Revue marocaine d’administration locale et de développement (REMALD), réside dans le caractère de spécialisation que revêt ce projet de recherche issu de de longues années de travail de M. Boukantar en tant que professeur universitaire des relations internationales.
Dans cet ouvrage, qui se veut un prolongement du livre sur “la politique étrangère marocaine: acteurs et interactions” ayant abordé les grandes lignes de la diplomatie nationale sous le règne de feu SM Hassan II, M. Boukantar commence par évoquer l’esprit de réformateur de SM le Roi Mohammed VI, qui a fait que “la politique étrangère ne se limite plus à préserver une position donnée, mais aspire à tirer profit de l’espace extérieur pour promouvoir le développement, accélérer le rythme des réformes et renforcer l’attractivité du Royaume vis-à-vis ses partenaires étrangers”.
Dans ce sillage, le chercheur fait remarquer que la place de plus en plus importante accordée aux questions politiques internationales illustre la volonté du Maroc de dynamiser son action sur la scène internationale, d’autant plus que le Royaume se retrouve face à davantage de pressions et de défis, notamment celui de la préservation de l’attractivité du modèle marocain.
Le principal enjeu à ce niveau, estime M. Boukantar, est de contrer les manœuvres des adversaires qui cherchent à réduire l’influence du Royaume et de mettre en œuvre les ressources nécessaires pour préserver cette position.
Le livre se penche également sur les différentes dimensions liées à la prise de décision ainsi que sur les rôles des acteurs principaux et secondaires, avec un esprit critique et de benchmlarking qui situe l’action et la décision dans leurs contextes historiques.
La première partie de cet ouvrage est en effet consacrée à la place de la politique étrangère dans la nouvelle Constitution, qui constitue, selon l’universitaire, “une feuille de route pour les différents acteurs politiques”.
M. Boukantar met en avant trois axes de ces nouvelles orientations: la définition de la position du Maroc sur la scène internationale, la mise en œuvre des principes des droits de l’Homme et le diagnostic des institutions concernées.
Avec son sens de réalisme, M. Boukantar passe au crible, dans ce sens, les choix du Maroc dans son interaction avec son environnement, estimant que le Maroc a œuvré pour la redéfinition de la politique extérieure à l’égard du monde arabe, à travers la concrétisation de ces relations avec des projets de développement palpables, tout comme dans ses relations avec les pays africains dans le cadre de la coopération sud-sud.
S’agissant de l’environnement euro-méditerranéen, le professeur universitaire relève que le processus de réformes engagées dans le Royaume a façonné les liens avec l’Union européenne, avec laquelle il jouit du statut avancé.
Par ailleurs, toute une partie de ce livre a été dédiée à la question du Sahara dans le Conseil de sécurité, offrant une présentation détaillée de ce conflit artificiel vieux de quatre décennies. Durant toute cette période, le Maroc a fait des concessions, accepté la voie de référendum et proposé le projet d’autonomie, tandis que le “polisario” s’obstine à développer un discours usé, estime l’auteur de cet ouvrage.
Le chercheur s’arrête également sur les domaines géopolitiques prioritaires, en l’occurrence l’édification maghrébine, l’espace arabo-musulman, et les relations du Maroc avec l’Europe, l’Afrique et les Etats-Unis.
M. Boukantar conclut que malgré les critiques à l’encontre de l’action diplomatique, la position diplomatique du Maroc a été renforcée grâce aux réformes qui ont permis de préserver la stabilité et améliorer l’image du Maroc dans le monde.