Le renforcement du cadre législatif des droits d’auteur, une nécessité pour l’industrie cinématographique africaine (experts)

Le renforcement du cadre législatif des droits d’auteur, une nécessité pour l’industrie cinématographique africaine (experts)

mercredi, 15 mars, 2023 à 0:38

Rabat – Des responsables d’institutions pour les droits d’auteur, des universitaires et des cinéastes africains ont souligné, mardi à Rabat, la nécessité de renforcer le cadre législatif des droits d’auteur, pour une industrie cinématographique africaine plus compétitive.

Il s’agit notamment de mettre en place des textes de loi en matière de droits d’auteur et de droits voisins qui permettent aux structures et sociétés de gestion d’intervenir pour collecter ces droits, ont indiqué ces experts réunis au cinéma Renaissance à l’occasion d’une table ronde sur “Droits d’auteur et droits voisins: Modalités de fonctionnement et situations post-crise sanitaire”, dans le cadre de la première édition de ROOTS Rabat “Les Journées du cinéma panafricain”.

“Le cinéma en Afrique est une industrie florissante qui génère une valeur économique importante. Il est donc indispensable aujourd’hui de mettre en place des cadres juridiques et institutionnels qui permettent de rémunérer les créateurs des œuvres cinématographiques africaines”, a indiqué Samuel Sangwa, directeur régional Afrique de la Confédération internationale des sociétés d’auteurs et compositeurs (CISAC).

“En Afrique, il existe 37 sociétés de droits d’auteur y compris le Bureau Marocain du Droit d’Auteur (BMDA). Pourtant, il manque encore des mécanismes qui permettent aux créateurs africains de vivre de leurs œuvres et de s’autonomiser financièrement”, a-t-il relevé, ajoutant qu’il serait intéressant d’adopter des lois qui stipulent une “rémunération équitable, et ce dans tous les pays du continent”.

De son côté, le directeur général de la Société sénégalaise du droit d’auteur et des droits voisins (SODAV), Aly Bathily, a indiqué que “si certains droits peuvent être gérés individuellement, il arrive que la gestion collective soit la seule alternative permettant de rémunérer les titulaires de droits, que ce soit au travers d’une rémunération équitable ou d’une rémunération pour copie privée”.

M. Bathily a également souligné “la nécessité d’une harmonisation des législations dans le cadre de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF), pour un marché africain sécurisé et attractif”, affirmant que “l’avenir de ce secteur, aussi complexe que transversal, se joue à travers l’instrument juridique dans le continent”.

Pour sa part, la directrice par intérim du BMDA, Dalal Mhamdi Alaoui, qui a exposé dans son intervention l’expérience marocaine en matière de protection des droits d’auteur, a expliqué que “la collecte de ces droits dans le secteur de l’audiovisuel se fait par le BMDA avec les exploitants du cinéma et de l’audiovisuel”, ajoutant que “durant la période de la crise sanitaire liée à Covid-19, le BMDA a procédé à des répartitions régulières pour que les auteurs des œuvres audiovisuelles puissent percevoir des rémunérations sur leurs travaux”.

“Au niveau du BMDA, nous menons des actions régulières afin d’inciter les exploitants dans le secteur audiovisuel à verser les droits d’auteur”, a-t-elle ajouté, expliquant que “cela permet de maintenir la créativité des artistes interprètes, des scénaristes, des réalisateurs et des acteurs et leur permet également de vivre de leurs créations”.

Les participants à cette table ronde ont également recommandé de sensibiliser les acteurs de ce secteur et de leur expliquer leurs droits à travers des contenus digitaux innovants qui permettent d’atteindre un large public.

Organisée à l’initiative de la Fondation Hiba avec le soutien du ministère de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, dans le cadre de “Rabat Capitale Africaine de la Culture en 2022”, la première édition de ROOTS Rabat est un événement de promotion du savoir-faire du continent africain favorisant la création de synergies et la coopération Sud-Sud qui participent à la pérennisation de l’industrie cinématographique africaine.

L’événement, qui se déroule au cinéma Renaissance- café La Scène ainsi que dans d’autres lieux de la capitale, propose un programme scientifique composé de tables rondes thématiques, de master classes techniques et d’ateliers de travail, outre un programme artistique qui comprend une série de projections de long-métrages et de court-métrages africains ouvertes au public.

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