Said Njima ou l’art au service de l’éducation et du patrimoine à Drâa-Tafilalet

Said Njima ou l’art au service de l’éducation et du patrimoine à Drâa-Tafilalet

vendredi, 16 octobre, 2020 à 12:03

Par Mohamed Taoufik Ennassiri

Errachidia  – Du haut de ses 54 ans, Said Njima est un artiste peintre qui a décidé, depuis ses débuts, de mettre son art au service de l’éducation des générations montantes et de la promotion du patrimoine riche et multiple de la région de Drâa-Tafilalet qui puise ses origines dans l’histoire de l’ancienne citée de Sijilmassa.

Pour atteindre ce but, Njima n’a eu de cesse d’utiliser l’art, à travers notamment les dizaines de fresques murales qu’il a peintes dans plusieurs écoles de la région, comme outil d’éducation des enfants aux valeurs de citoyenneté, de respect, de solidarité, d’éthique, de compréhension ou des droits humains.

Par le biais de ses fresques murales, Njima veut aussi sensibiliser les enfants aux différentes questions d’actualité, notamment celles liées à l’impact de l’activité humaine sur l’environnement, l’objectif étant d’aider les enfants à s’approprier les questions écologiques et à grandir dans une société où les gestes du quotidien sont soucieux de la santé de notre planète.

Pour Njima, les fresques murales ne sont pas seulement des œuvres artistiques, mais jouent aussi un rôle pédagogique important de sensibilisation et de communication, en stimulant la créativité des élèves et développant leurs compétences artistiques.

L’artiste-peintre explique, dans une déclaration à la MAP, qu’il a essayé de vulgariser son art, en ciblant cette large catégorie qui est celle des enfants, ajoutant qu’il a réalisé plusieurs peintures murales dans les écoles, notamment à Errachidia, Er-rich, Zagora, Ouarzazate et Rissani, des œuvres réalisées parfois avec l’aide de bénévoles étrangers.

Parmi les œuvres marquantes de son parcours artistique dédié à ce volet, Njima se rappelle surtout d’une banderole de 33,5 mètres, réalisée avec le concours de 70 élèves en 2016 à l’occasion de la Conférence de Marrakech sur les changements climatiques (COP-22) et exposée en France.

Convaincu du rôle clé des artistes en matière de revitalisation des espaces urbains, Njima a peint des fresques murales aussi dans plusieurs endroits de sa ville natale, Errachidia. Il dit agir de la sorte en tant qu’interprète de la dynamique urbaine dans ce qu’elle a de plus artistique.

L’œuvre de Njima se veut aussi une contribution à la promotion du rayonnement des différents aspects du patrimoine civilisationnel de la région de Drâa-Tafilalet et un plaidoyer pour leur réhabilitation.

La région de Drâa-Tafilalet, “héritière” de la cité médiévale et carrefour des civilisations Sijilmassa, renferme un patrimoine culturel, civilisationnel et architectural riche et varié qui mérite d’être mis en valeur, note Njima à ce sujet.

Pour apporter sa pierre à l’édifice de la valorisation du patrimoine de la région, Njima a réalisé des toiles et des expositions sur des thèmes comme les Ksours et Kasbahs de Drâa-Tafilalet, la femme rurale, les tatouages, la musique gnaouie, les oasis, la calligraphie tifinaghe ou encore l’architecture locale.

Selon Njima, l’artiste est un témoin de son temps, mais qui doit aussi puiser dans son histoire, ses us et ses coutumes pour les défendre et les valoriser.

L’intérêt de cet artiste-peintre autodidacte pour le patrimoine de la région se manifeste aussi par les formes non conventionnelles de ses tableaux et les matériaux et les supports utilisés qui ont souvent un rapport avec la culture locale.

“J’ai réalisé des tableaux sous forme de losange ou d’hexagone. J’ai fait aussi de la peinture sur poterie”, a-t-il dit.

Interrogé au sujet du courant artistique dont il se définit, Njima affirme qu’”il n’aime pas être classé”, estimant que c’est le thème du tableau qui impose l’école à suivre et les techniques à utiliser pour l’illustrer de la meilleure façon possible.

Njima a fait savoir qu’il a brossé, tout au long de sa carrière, des toiles où il s’est inspiré de plusieurs mouvements artistiques et courants picturaux, dont le cubisme, l’abstrait, le réalisme, le surréalisme, le figuratif ou l’impressionnisme.

Il relève, par ailleurs, que l’artiste-peintre marocain, à l’instar des autres intellectuels et forces vives de la société, est appelé à accompagner la dynamique de développement enclenchée au Maroc, en matérialisant, à travers ses œuvres et sa présence dans l’espace public, les réflexions et les grandes questions du pays.

Fidèle à lui-même, Said Njima est un artiste-peintre infatigable dont l’engagement d’ériger l’art en levier de développement humain et de promotion du patrimoine local n’a pas faibli avec le temps, malgré les contraintes et les difficultés.

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