Post-Covid19 : Quatre questions au président de l’Université Sidi Mohammed Ben Abdellah (USMBA) de Fès

Post-Covid19 : Quatre questions au président de l’Université Sidi Mohammed Ben Abdellah (USMBA) de Fès

mardi, 12 mai, 2020 à 13:08

Fès – Le président de l’Université Sidi Mohammed Ben Abdellah (USMBA) de Fès dissèque, dans un entretien à la MAP, les pistes à explorer pour assurer la réussite du processus de déconfinement et livre son propre analyse de l’après-Coronavirus.

1-Quelle est votre vision du processus de déconfinement ?

Depuis le début de cette pandémie, le Maroc a pris énormément de décisions pour tout d’abord sauver des vies et éviter que cette pandémie ne devienne un sérieux problème sanitaire. Nous avons réussi jusqu’à maintenant. Le nombre de décès est relativement faible par rapport à nos voisins européens qui enregistrent plusieurs dizaines de milliers de morts.

Concernant le déconfinement, il ne faut surtout pas décréter un déconfinement généralisé et immédiat à une date précise. La progressivité doit être de rigueur. Tout doit se faire dans l’ordre avec un timing précis, tenant compte des effets de chaque action sur l’évolution du processus.

De mon point de vue, tout ce qui peut générer un accroissement brutal de présence des personnes sur les lieux publics doit être reporté à une date relativement lointaine. Je pense notamment à l’ouverture des cafés, cinéma, malls, etc. Des restrictions sur les sorties non nécessaires doivent rester de rigueur pour une plus longue période.

Par ailleurs, je pense qu’il serait préférable de garder toutes les restrictions que nous connaissons aujourd’hui en vigueur jusqu’au début de juin et demander aux familles marocaines de fêter Aid Al Fitr chez elles et éviter les grandes embrassades lors de ces fêtes.

2-Quels sont les secteurs qui doivent être autorisés à reprendre leurs activités?

Tous les secteurs qui ne vont pas accroitre de façon brutale la présence des personnes en grand nombre sur un espace réduit peuvent être autorisés à reprendre leurs activités. Je pense par exemple à certains commerces qui se trouvent dans des endroits éparpillés et non pas dans des centres commerciaux ou malls. Bien entendu, tout doit se faire en observant de façon stricte les recommandations du ministère de la santé et du ministère de l’intérieur.

Les petites et moyennes entreprises qui représentent la majorité du tissu économique marocain peuvent aussi dans certains secteurs productifs ou de services, reprendre leurs activités sous condition de respecter les règles de déconfinement (distance, hygiène, etc.).

3-Quelles leçons peuvent-être tirées de cette crise sanitaire ?

La crise n’est pas finie. Néanmoins, plusieurs leçons peuvent en être tirées dès maintenant.

La première, nous avons besoin d’un secteur de santé beaucoup plus moderne, mieux équipé et mieux géré, qui puisse répondre au mieux aux besoins de la population marocaine.

Nous avons besoin d’opérer notre transformation digitale la plus poussée possible dans les plus brefs délais.

La recherche scientifique et technologique doit être encouragée d’une manière importante. Il ne faut plus la considérer comme le parent pauvre du secteur de l’éducation. Ce secteur lui-même doit recevoir plus de moyens humains et matériels lui permettant d’enrayer l’analphabétisme et améliorer substantiellement les niveaux éducatif et intellectuel des élèves, des étudiants et de la population en général.

Nous avons besoin d’une industrie nationale de haut niveau qui travaille en synergie avec les universités nationales.

Enfin, nous avons besoin de transformer cette crise en opportunité qui doit être clairement déclinée dans le nouveau modèle de développement que SM le Roi Mohammed VI souhaite mettre en place le plus rapidement possible.

La solidarité et la mobilisation observées au cours de la pandémie doivent être encouragées et motivées. L’intégration des dynamiques innovantes d’adaptation et de reconversion dans certains secteurs économiques ou sociaux, s’impose pour renforcer les compétences à affronter les situations de crise. La collectivité dans son ensemble est concernée, bien que les rôles diffèrent, d’où le devoir d’assumer chacun à son niveau, les responsabilités qui sont les siennes (administration, collectivités territoriales, ONG, individus, etc.).

4-Qu’est ce qui est appelé à changer dans le Maroc de l’après-corona ?

Si nous tirons les leçons de cette crise, énormément de choses vont changer. Notre mentalité va changer, ce qui est le plus dur à faire : La mentalité d’une jeunesse qui veut partir coûte que coûte à l’étranger. La mentalité de dénigrer tous les efforts que font les jeunes et moins jeunes ou de diminuer leur importance. La mentalité que nous ne pouvons pas innover ou très peu.

Deuxièmement, il faut que la solidarité entre les citoyens marocains soit pérenne dans le temps et non pas uniquement ponctuelle ou saisonnière.

Troisièmement, l’environnement socio-économique de façon générale va changer surtout lorsque le nouveau modèle de développement sera défini et qui va sûrement prendre en compte tout ce que nous vivons aujourd’hui.

Enfin, j’espère de tout mon cœur que notre cher pays va dépasser cette crise le plus rapidement possible avec beaucoup de patience et de sagesse et que l’après-corona verra un développement soutenu de notre pays dans tous les domaines sous la conduite éclairée de SM le Roi.

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