Recrutement au Maroc : 4 questions à Hamid El Otmani, Président du Groupe LMS ORH

Recrutement au Maroc : 4 questions à Hamid El Otmani, Président du Groupe LMS ORH

mercredi, 5 août, 2020 à 13:29

Casablanca – Le président groupe LMS ORH a accordé un entretien à la MAP où il livre sa propre évaluation du secteur de recrutement et de la situation actuelle du marché.

1. Quelle évaluation faites-vous du secteur de recrutement ?

Le secteur de recrutement, qui est une activité corollaire de l’activité économique et un baromètre de la santé de l’économie, connaît des remous consécutifs à la crise du covid-19, mais il convient de nuancer les choses.

Même pendant la crise, des entreprises ont continué à recruter et, globalement, le marché a repris de la vigueur après la levée du confinement. De fait, si l’on considère le solde net des recrutements, il est évidement en baisse, mais cette crise aura généré de nouveaux besoins et de nouvelles pratiques dans le domaine du recrutement.

Côté nouveaux besoins et hormis les recrutements dans les fonctions classiques comme la finance, la production et le commercial, il y a une forte demande sur les profils SI et ceux spécialisés dans les métiers du digital. C’est le cas également dans le domaine des RH, du marketing digital et du e-commerce, tout comme celui de la logistique, en ligne avec la digitalisation de la distribution. Ce n’est pas encore suffisamment visible car le marché post-confinement est encore récent, mais les prémices sont bonnes et nous les sentons à notre niveau.

S’agissant des nouvelles pratiques, le processus même de recrutement a subi un changement avec davantage d’entretiens menés en visioconférence et une utilisation accrue des tests psychométriques qui permettent d’affiner la recherche de candidats. Nous en avons fait l’expérience au niveau d’ORH Assessment, notre filiale dédiée au recrutement et le moins que l’on puisse dire c’est que nos clients sont satisfaits.
2. Quels sont les secteurs les plus impactés par la crise et ceux à fort potentiel d’emplois ?

Certains secteurs comme le tourisme et les loisirs sont quasiment à l’arrêt, malgré le déconfinement, pour des raisons d’urgence sanitaire. Ces secteurs ne devraient reprendre le recrutement que progressivement, et en réintégrant d’abord les salariés dont ils ont dû, malheureusement, se séparer. D’autres à l’instar de l’agroalimentaire, le transport, la distribution, la pharmacie et l’hygiène ont même connu des hausses d’activité.

Maintenant, quand on parle de potentiel d’emploi, il faut distinguer le court du moyen terme. A court terme, il est évident que ce sont les secteurs des produits de nécessité et les activités de support (transport, énergie, emballage) de même que les secteurs de transformation digitale qui sont dans une optique de recrutement. A moyen terme, d’ici au premier trimestre 2021, ce sont tous les secteurs, du fait du rattrapage naturel de l’activité économique, qui seront en posture de recrutement, ne serait-ce que pour reconstituer leurs effectifs.

3. Quelles mesures à mettre en place pour promouvoir le marché de l’emploi ?

La reprise de l’activité devrait tout naturellement créer des emplois, mais la croissance ne suffit pas à elle seule. Une fois que l’économie reviendra à son rythme de croisière et que les emplois détruits seront réhabilités, il restera la question des jeunes diplômés sans emploi. Et là, et dans le cadre d’un plan de relance économique, l’État pourrait se poser en facilitateur en exonérant d’IR et en prenant en charge, pendant une durée déterminée les dépenses sociales inhérentes à tout recrutement, mais à condition qu’il s’agisse d’un primo-demandeur d’emploi ou promotion 2020.

Car le problème est dans le premier emploi. Ces diplômés ont besoin qu’on leur fasse confiance et leur mette le pied à l’étrier une première fois. Ensuite, ils continueront leur chemin, expérience aidant.

4. Quelles sont les perspectives d’évolution pour le secteur, sur le moyen et long terme ?

Le secteur du recrutement est en train de subir une véritable mutation induite par la digitalisation mais également par une segmentation de la demande. Il faut différencier entre les recrutements de masse de profils techniciens et les recrutements spécifiques de profils pointus qui nécessitent plus de travail en matière de sélection et de tests.

La première activité est une logistique de recrutement, la seconde est un service personnalisé qui s’assimile au travail d’un chasseur de tête. Le secteur se spécialisera davantage encore avec la naissance des nouveaux métiers du digital où les cabinets devraient quasiment maîtriser la chaîne de valeur de leurs clients pour répondre à leurs demandes de manière satisfaisante. Le point commun dans tout cela concerne le passage par des spécialistes du recrutement sera plus fréquent.

Le nombre de poste budgétaires sera certainement réduit pour cette année et des annonces publiques ont été faites à ce sujet. Mais les besoins existent et je pense que 2021 connaîtra une reprise des recrutements dans le public, que ce soit dans les métiers comme la santé ou l’éducation ou encore dans les domaines transverses du digital et des RH.

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