Le Président Bouteflika brigue un 4è mandat présidentiel sur fond de “banqueroute du processus politique en Algérie” (Expert US)

Washington – Le Président Abdelaziz Bouteflika brigue un quatrième mandat présidentiel sur fond de “banqueroute du processus politique en Algérie (…) le plus grand état policier du monde arabe”, écrit Bruce Riedel, Directeur de l’Intelligence Project au sein de la Brookings Institution, un think tank US basé à Washington.

“Le Président (Bouteflika) et les généraux qui dirigent l’Algérie, le plus grand état policier du monde arabe, ont apparemment décidé de prolonger le statu quo aussi longtemps que possible, craignant que l’avancée vers le processus politique serait annonciatrice de revendications démocratiques”, souligne cet expert américain, dans une analyse publiée sur Al-Monitor.com.

Il n’en demeure pas moins, note-t-il, qu'”il existe des signes allant dans le sens d’un changement imminent”, en faisant état de dissensions au sein de la classe dirigeante algérienne.

Bruce Riedel rappelle que le Président Bouteflika avait été hospitalisé à Paris jusqu’au mois de juillet dernier et que ses rares apparitions publiques, depuis son retour, sont minutieusement préparées, faisant observer que les changements qu’il a effectués dans le gouvernement et au sein de l’armée ont été faits “sans aucune transparence”.

L’expert américain relève, néanmoins, que “le Président Bouteflika demeure le visage public du gouvernement, alors que le vrai pouvoir est accaparé par les généraux, plus connu à Alger sous l’appellation +le pouvoir+”.

“A la tête du +pouvoir” trône le tout puissant patron des services de renseignements, le général Mohammed Mediene, un pur produit du KGB, qui dirige les Moukhabarat depuis 1990″, indique Bruce Riedel.

Revenant sur la situation socio-économique qui prévaut en Algérie, l’analyse rappelle que pas moins de 70 pc de la population algérienne est âgée de moins de 30 ans, dont 30 pc sont en deçà de la barre des quinze années, en pointant du doigt le caractère endémique du chômage parmi cette frange de la population. Cette situation, poursuit-on, se traduit par des manifestations de colère et frustrations quotidiennes dans la capitale Alger.

La rente des hydrocarbures, explique encore Bruce Riedel, bien que contribuant largement au PIB “ne génère qu’un nombre inconséquent de postes d’emploi”, ajoutant que “la réputation de pays dangereux et violent qui colle à l’Algérie décourage les ressortissants européens en quête de destinations ensoleillées”. “A cela, il faut ajouter la crainte du régime d’ouvrir le pays aux étrangers”, constate l’auteur de cette analyse.