L’élément humain au cœur de l’INDH, un chantier royal “ouvert en permanence” et “en constante évolution” (Mme El Guermaï)

L’élément humain au cœur de l’INDH, un chantier royal “ouvert en permanence” et “en constante évolution” (Mme El Guermaï)

dimanche, 27 juillet, 2014 à 13:07

Propos recueillis par Amal TAZI

Rabat – L’élément humain reste au cœur de l’Initiative nationale pour le développement humain (INDH), un chantier royal “ouvert en permanence” et “en constante évolution”, a affirmé Mme Nadira El Guermaï, gouverneur coordinatrice nationale de l’Initiative.

Dans un entretien à la MAP à l’occasion du 15ème anniversaire de l’intronisation de SM le Roi Mohammed VI, Mme El Guermaï, désignée personnalité de l’année dans la catégorie de l’action sociale selon un sondage MAP sur les personnalités ayant marqué l’actualité en 2013, revient sur les principales réalisations de l’INDH qui lui ont valu cette nomination qu’elle considère comme une reconnaissance des efforts de “toutes les personnes qui œuvrent pour la concrétisation de ce chantier de règne”.

“C’est également un encouragement et une responsabilisation considérable pour contribuer davantage à la réussite de ce projet sociétal, en appliquant les Hautes Orientations de SM le Roi Mohammed VI, que Dieu L’Assiste”, a-t-elle dit, se félicitant que l’impact des projets INDH soit désormais visible pour ce qui est de l’amélioration des conditions de vie des populations vulnérables, et des progrès en termes de lutte contre la pauvreté, la précarité et l’exclusion sociale.

“Partout où on se déplace dans le Royaume, on voit l’INDH, on voit son impact. On est en train de ressentir les résultats et les effets positifs de cette Initiative”, a-t-elle relevé, mettant l’accent sur la dynamique créée grâce à ce chantier que le Souverain a voulu être “une œuvre maroco-marocaine, faite par les Marocains pour les Marocains”.

Une dynamique confortée, a-t-elle dit, par une large mobilisation pour le succès des projets INDH, ouverts à toutes les forces vives, en particulier les populations bénéficiaires dont l’implication est “un gage important d’adhésion consciente et confiante et d’appropriation de toute démarche ou politique de développement humain, et par conséquent une garantie de pérennité des actions entreprises”.

Pour la gouverneur-coordinatrice de l’INDH, l’Initiative puise sa force de celle des approches poursuivies, ayant pour finalité de réduire de manière significative la pauvreté et l’exclusion par la promotion d’activités génératrices de revenus (AGR) non seulement dans les zones ciblées par l’INDH mais dans tout le Royaume où existe un potentiel humain et matériel susceptible de créer ou d’augmenter la richesse.

L’INDH qui a su ainsi instaurer un nouveau style de gouvernance basé sur la participation, la confiance, le respect de la dignité, la bonne gouvernance et la pérennité, emprunte en effet deux approches parallèles: La première vise le soutien de l’accès aux services et infrastructures de base, en renforçant les services de l’Etat et des collectivités locales, en améliorant ainsi les conditions de vie de la population, alors que la seconde est orientée vers le renforcement de l’aptitude de la femme et de l’homme à la création d’activités adaptées à leur savoir-faire et conformes aux spécificités de leur région, en renforçant leurs capacités.

Grâce à cette démarche, le bilan à ce jour des différents programmes de l’INDH, tant qualitatif que quantitatif, ne peut être taxé, aux yeux de Mme El Guermaï, que de performance, au regard de l’importance des réalisations, de la valeur intrinsèque de cette Initiative, de la qualité des femmes et hommes, de tout bord – élus, associatifs et administratifs- mobilisés pour la cause du développement humain et de l’impact généré, comme d’ailleurs attesté par les différentes missions d’audit, de suivi et d’évaluation, réalisées par les partenaires internationaux.

Ainsi, actuellement le nombre de projets et actions programmés et/ou réalisés au titre de l’année 2013 est de 6.227 interventions, pour un investissement global de 3,9 milliards de dirhams dont la part de l’INDH s’élève à 2,2 milliards DH, soit un effet de levier de 43 pc. Le nombre total de bénéficiaires de ces projets est de l’ordre de 1.277.522 personnes.

Dans ce cadre, le secteur de la santé a connu la concrétisation de 348 projets et actions au profit de 76.473 personnes. Par ailleurs, l’INDH a réalisé 942 projets et actions en matière d’éducation, bénéficiant à 215.323 personnes issues des niveaux défavorisés.

Pour ce qui est de l’infrastructure et les services sociaux de base, 278.183 personnes ont bénéficié de plus de 1.076 projets et actions en matière d’assainissement, électrification, adduction en eau potable, et pistes et voiries. En outre, plus de 171.640 personnes, notamment des jeunes, ont bénéficié de 781 projets et actions dans le cadre de l’animation socioculturelle et sportive. De plus, 17.475 personnes, dont 47 pc de femmes et 42 pc de jeunes, ont bénéficié de l’appui de l’INDH pour la création de plus de 1.165 AGR.

Cette année a été également marquée par la montée en puissance de la mise en œuvre du Programme de Mise à Niveau Territoriale, à travers, entre autres, le lancement de plus de 700 km de routes, l’électrification de plus de 1.900 douars, l’adduction en eau potable au profit de 127 douars, la construction de 700 logements d’instituteurs et l’affectation de 38 ambulances médicalisées.

Mais les réalisations de l’INDH sont loin de se résumer à des chiffres, au vu de la dimension humaine de cette Initiative, a fait constater Mme El Guermaï.

“Au cœur de l’INDH il y a l’humain et l’humain ne se réduit pas aux chiffres”, a-t-elle soutenu, notant qu’”il ne faut pas oublier que dans le développement humain, on est d’abord dans un processus d’apprentissage, un processus dans lequel le discours fondateur de Sa Majesté le Roi du 18 mai 2005 a donné la trame, la feuille de route à suivre”.

Au ministère de l’Intérieur, il y a une tradition de qualifier la première phase 2005-2010 comme “une phase de création et d’apprentissage, et après c’est celle de qualité”, a-t-elle expliqué, assurant que beaucoup de choses ont été apprises jusqu’ici et sur lesquelles il va falloir capitaliser.

“On a une gouvernance qui est bien mise en place, plus de visibilité, plus de confiance en nous même dans ce qu’on fait. Notre territoire est également impliqué avec plus de professionnalisme et non moins de visibilité. Tout cela nous a permis d’être plus dans le qualitatif, plus proches de la population, de ses problèmes, de ses préoccupations”, a-t-elle affirmé.

“Sur le terrain, lorsqu’on regarde un enfant avec un sourire, avec un regard plein d’optimisme, avec une vision future, on dit on a gagné”, a ajouté, toute émue, Mme El Guermaï qui considère que “peu importe le nombre de projets réalisés du moment que le fait de donner de l’espoir à quelqu’un, de le sauver et de permettre son insertion, n’a pas de prix”.

En tant que projet en constante évolution, et en ayant permis de tirer les enseignements de ces 9 ans d’exercice, l’INDH œuvre ainsi, a-t-elle dit, de manière pragmatique et résolue pour continuer une mise en œuvre optimale de sa Deuxième phase 2011-2015.

A cet égard, et conformément aux Hautes orientations royales, la gouverneur-coordinatrice nationale de l’INDH a relevé que certains axes restent à renforcer.

Ils concernent notamment la consolidation du contrôle et de l’évaluation des projets et actions INDH, la convergence et la synergie avec les différents programmes sectoriels de développement, la promotion de microprojets générateurs d’emplois et de revenus stables, la pérennisation des projets et actions INDH, outre le renforcement de la participation des jeunes, des femmes et des personnes à besoins spécifiques dans les organes de gouvernance.

Mme El Guermaï qui considère à cet égard les activités génératrices de revenus comme un outil inédit d’émancipation économique et d’insertion de la population en situation difficile dans le circuit économique, a indiqué que la 2-ème phase de l’INDH se focalise davantage sur le développement de ces activités à travers la mise en place de plusieurs mesures, tant au niveau national que territorial.

Il s’agit, entre autres, de l’incitation à la transformation des associations coopératives, du renforcement de l’approche filière en respectant la chaîne des valeurs, la mise en place d’un système d’information géographique dédié aux AGR, l’accompagnement et le renforcement des capacités des porteurs de ce genre de projets, la sélection de projets qui s’adaptent le mieux aux climats de la région, l’organisation d’expositions périodiques pour les produits de terroir, l’incitation à la créativité et à l’innovation en termes d’idées de projets.

Mais d’ores et déjà, il faut dire que l’INDH, de par sa gouvernance, a eu le mérite d’offrir l’opportunité aux bénéficiaires de s’organiser localement et de se prendre en charge, a relevé Mme El Guermaï, notant que, depuis sa création, l’Initiative a permis un élan inédit de participation civique et de création d’associations locales et communautaires avec la mobilisation effective de près de 13.000 associations et coopératives partenaires.

Au sein de ce processus délibératif et participatif, la gouverneur-coordinatrice nationale de l’INDH estime que le secteur associatif occupe une place importante en interaction avec les élus et les représentants de l’administration, d’autant plus que le rôle dévolu par l’INDH à la société civile va au-delà des fonctions d’animation du développement territorial, d’innovation, d’expertise et de veille. La dynamique des acteurs implique, selon elle, aussi la construction de véritables réseaux et l’exercice réel de partenariats tout au long du processus du développement humain, depuis l’observation et le diagnostic des territoires et la conception de programmes jusqu’à l’évaluation en passant par la prise de décision et le suivi de la mise en œuvre.

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