M. Azoulay souligne à Séville la singularité du modèle démocratique marocain dans la région de la Méditerranée

Le Maroc est le seul pays de la région, à l’exception du Liban qui a consacré en 1962 dans sa Constitution, les principes de multipartisme et de liberté d’expression , a fait remarquer M. Azoulay à l’ouverture d’un colloque intitulé “Le Printemps arabe, moments de changement”, organisé les 11 et 12 février par la Fondation des Trois Cultures, le ministère chargé des Marocains résidant à l’étranger et la Catedra Rafael Escuredo.

Le Maroc, a ajouté M. Azoulay, a adopté le système d’économie de marché et non celui d’économie dirigée, tout en poursuivant le processus d’ouverture et de réforme dans les domaine politique, économique, social et d’autres secteurs vitaux.

M. Azoulay a, dans ce contexte, souligné l’engagement du Royaume à poursuivre la politique de réforme entamée dans les années soixante, notant que c’est cet engagement qui a fait la singularité du Maroc et de ses importantes réalisations dans la région.

Le président de la Fondation Anna Lindh a, par ailleurs, souligné que la Constitution, adoptée par l’écrasante majorité des Marocains en 2011, se caractérise par l’ouverture et la reconnaissance du legs culturel amazigh, hébraïque, hassani et andalou en tant que composantes essentielles consacrant et enrichissant l’identité nationale.

Il a à cet égard déploré le fait que la presse occidentale ait négligé de mettre la lumière, d’analyser et de débattre de cette reconnaissance, mettant en exergue le contenu de la constitution marocaine adoptée par référendum. Il a estimé que cette Constitution constitue une révolution sans précédent dans la région en permettant au Maroc de passer à une étape avancée de son histoire contemporaine.

Evoquant le “Printemps arabe” et les mutations en cours dans plusieurs pays arabes, M. Azoulay a souligné les défis auxquels fait face la région méditerranéenne, ajoutant que ” le changement ne s’opérera pas du jour au lendemain, mais s’étendra sur des années, comme ce fut le cas pour l’Occident”.

L’Europe a connu au cours du XVIIIème siècle des transformations marquées par la violence, des affrontements et des revendications de stabilité et de démocratie qui ont duré des décennies voire un siècle entier. Pour toutes ces raisons, la rive sud de la méditerranée, a besoin d’assez de temps pour atteindre les objectifs souhaités et suivre les développements intervenus à moyen et long termes avec un regard empreint d’espoir et d’optimisme, a-t-il dit.

Pour sa part, l’ancien président de l’administration locale de la province d’Andalousie, Rafael Escuredo, s’est arrêté sur les facteurs déclencheurs du “Printemps arabe”, dont l’exclusion de l’autre, la dictature et la répression des libertés.

Il a également rappelé le cheminement de la révolution tunisienne et les résultats positifs obtenus grâce à l’adoption d’une Constitution avancée saluée par plusieurs pays, en soulignant que les réformes peuvent apporter encore plus d’acquis.

M. Escuredo a en outre affirmé que l’Andalousie, qui a toujours été une terre de tolérance et de brassage des cultures, abrite aujourd’hui cet important colloque sur le printemps arabe pour discuter des développements dans le pourtour méditerranéen.

Les travaux de ce colloque, qui se poursuivront mercredi, connaitront la participation de plusieurs hommes politiques,  chercheurs et intellectuels, dont Javier Solana , ancien secrétaire général de l’OTAN et Haut Représentant pour la politique de sécurité européenne (1999 – 2009) et Bernardino Leon, envoyé spécial des pays de l’Union européenne au sud de la Méditerranée et Afif  Sayeh, Ambassadeur palestinien chargé des missions spéciales, le militant syrien Soufian Barhoum, et le directeur général de la Fondation des Trois Cultures, Elvira Saint-Gerons Herrera.

Outre le phénomène du printemps arabe, ce colloque, organisé en coopération avec l’institut international de Séville et l’Institut royal Elcano, traite des questions de la paix et de la stabilité dans la région de l’Afrique du Nord, du rôle des femmes dans le monde arabe, les relations arabo-israéliennes et leur impact sur la transition démocratique en Afrique du nord.