Bolivie: nouvelles élections générales pour préserver la démocratie

Bolivie: nouvelles élections générales pour préserver la démocratie

samedi, 17 octobre, 2020 à 12:58

Par Abdellah KITTOU.
La Paz – Après presque un an, les Boliviens retournent dimanche aux urnes, en vue d’élire de nouvelles autorités politiques qui seront en mesure de dessiner un nouvel avenir pour le pays sud-américain, de panser les blessures et de redorer le blason d’une démocratie ternie par les dernières élections présidentielles.

En novembre dernier, l’élection controversée pour un quatrième mandat de l’ancien président Evo Morales a semé la confusion et la violence, obligeant ce dernier à démissionner puis se réfugier en Argentine. La direction intérimaire du pays avait alors été confiée à Jeanine Áñez, vice-présidente du Sénat, conformément aux dispositions constitutionnelles.

Mme Áñez est arrivée au pouvoir à un moment critique où elle devait d’abord apaiser les tensions, dans le sillage de la crise qui a éclaté après l’annonce de la victoire de Morales et puis les affrontements ayant fait au moins 37 morts et plus de 800 blessés. Les nouvelles autorités ont aussitôt commencé la préparation d’élections générales ouvertes à tous, et qui se veulent une étape cruciale pour renouer avec une démocratie en suspens.

L’édification d’une Bolivie nouvelle a ensuite été amorcée quelques semaines plus tard, le moment venu le 3 janvier dernier pour le Tribunal électorale, lui aussi renouvelée, de convoquer des élections pour le 3 mai, avant de les reporter en raison du confinement décidé à cause de la pandémie du nouveau coronavirus.

Les autorités étaient animées en effet de la volonté de partir de bonnes bases dans la construction d’une nouvelle ère politique marquée du sceau de la transparence et de l’égalité des chances, dont les résultats seraient acceptés par tous. Mais la date de ces échéances électorales a été une nouvelle fois repoussée du 26 juin pour le 18 octobre, sur décision du Tribunal électoral.

Les Boliviens, aspirent ce dimanche, après une année pleine de crises et de défis, à concrétiser leurs aspirations et leurs revendications, qui ont acculé Morales à la démission, dans l’espoir de garantir la liberté et la dignité, ainsi que les droits politiques, sociaux et économiques du peuple bolivien.

Les événements se sont par la suite accélérés au milieu d’un bras de fer entre le gouvernement intérimaire et Morales, ce qui a amené la présidente Jeanine Áñez à se retirer de la course présidentielle, à un mois de la date butoir, une décision, a-t-elle expliqué, qui à fédérer les efforts pour empêcher le retour de la dictature, à travers le candidat du Mouvement pour le socialisme (MAS).

Selon la présidente par intérim, il faut serrer les rangs pour protéger la démocratie. “Si nous ne nous unissons pas, Morales reviendra, la démocratie sera perdue et la dictature l’emportera”, a-t-elle averti.

L’ancien président Carlos Mesa est présenté par les sondages d’opinion comme le seul et unique homme fort capable d’empêcher le retour au pouvoir du MAS, au moment où Luis Fernando Camacho a bâti sa campagne électorale sur un discours de renouveau politique, de construction d’une Bolivie nouvelle à la hauteur des aspirations des électeurs lésés par la situation économique du pays.

De même, la crise sanitaire causée par le nouveau coronavirus a révélé les nombreuses lacunes de l’économie bolivienne, qui, selon les observateurs, pâtit des politiques lacunaires durant les 14 ans de règne de Morales.

L’économie du pays a enregistré une baisse de 7% au cours des six premiers mois de cette année, tandis que la Banque mondiale s’attend à ce que le PIB de la Bolivie se contracte de 6% en 2020.

Les slogans scandés durant la campagne électorale, d’ailleurs menée dans un calme sans précédent, en l’absence des rassemblements annulés dans le cadre des mesures visant à faire face à la propagation du Covid-19, ont porté notamment sur le rétablissement de la stabilité politique, sociale et économique.

Les Boliviens, qui se sont soulevés contre les résultats des élections d’octobre de l’année dernière et les ont annulés, espèrent une victoire complète qui ne peut se réaliser qu’à travers les urnes, en choisissant les candidats à même de mener le pays à bon port.

Ainsi, sur fond de l’impact profond de la pandémie et celui de la crise socio-économique, plus de 7 millions de Boliviens se rendront aux urnes, dimanche, pour élire le président, le vice-président, 130 députés et 36 membres du Sénat, sur lesquels sont portés les espoirs des citoyens de préserver la démocratie et de construire un pays plus prospère.

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