Covid-19: Les pays africains ne peuvent aider les réfugiés sans appui extérieur

Covid-19: Les pays africains ne peuvent aider les réfugiés sans appui extérieur

mardi, 19 mai, 2020 à 15:30

Rabat – Dans la gestion de la crise de la Covid-19, les pays africains ne peuvent pas apporter de l’aide et de l’assistance aux réfugiés, sans un appui extérieur de la Communauté internationale, a souligné Mohamed Loulichki, Senior Fellow au Policy Center for the New South (PCNS).

Les États d’accueil des réfugiés, notamment les pays africains où la majorité de cette population est installée, se trouvent devant un choix difficile : accomplir leur devoir constitutionnel de protéger leurs populations ou honorer leurs obligations conventionnelles et morales envers les personnes réfugiées sur leur territoire, a expliqué M. Loulichki dans un policy brief du PCNS intitulé “Les réfugiés face au Covid-19: la double peine”.

Dans ces circonstances, la priorité des autorités est de démontrer leur capacité à surmonter cette épreuve, dans ses dimensions sanitaire, économique et sociale, tandis que le devoir de coopération internationale et d’assistance humanitaire se voit relégué au second plan, fait remarquer l’auteur, pour qui “peu d’attention est accordée au sort des réfugiés, des personnes déplacées, des migrants, des apatrides et des demandeurs d’asile”, dont la situation, déjà précaire, s’est aggravée depuis la propagation de la pandémie dans les pays d’installation.

En Afrique, l’esprit de solidarité a été démontré par la plupart des pays abritant des réfugiés depuis l’apparition du nouveau virus sur le continent, avance M. Loulichki, citant l’Éthiopie, le Kenya, le Soudan, la Tanzanie et l’Ouganda qui ont augmenté l’approvisionnement en eau et en savon des camps qu’ils abritent et y ont installé un nombre supplémentaire de stations de lavage des mains, “une illustration de leur approche inclusive dans la gestion de cette crise”.

Au fur et à mesure de la propagation du virus parmi les pays africains, les appels se sont succédés de la part des Hauts responsables de l’ONU, de l’OMS, de la Banque mondiale, du Fonds monétaire international, de l’Union africaine, du HCR et du PAM en faveur d’une aide ponctuelle pour aider l’Afrique à lutter contre la pandémie, a-t-il poursuivi, énumérant différentes initiatives annoncées dans ce sens.

Au niveau de l’aide gouvernementale, la Chine a tenu en avril une vidéoconférence avec les services de santé de plusieurs pays du continent et leur a fait parvenir en urgence une aide en nature et des équipes médicales alors que la France s’est engagée à hauteur de 1.2 milliard au titre de l’initiative “Covid-19 – Santé en commun”, les États-Unis avec 1.3 milliard, et l’Union européenne avec une aide de 15.6 milliards d’Euros, a rappelé le senior fellow du PCNS.

Au niveau du système onusien, le Département des affaires humanitaires (OCHA) a été chargé de coordonner le plan mondial de réponse humanitaire au Covid-19, doté de 2 milliards de dollars lancé, par le Secrétaire général des Nations unies, programme qui profitera essentiellement à l’Afrique.

Quant à l’Union africaine, au-delà des réunions de différents niveaux et d’engagements à aider, surtout les pays qui accueillent les réfugiés , le Fonds d’intervention africain contre le Covid-19, créé le 26 mars 2020, n’a reçu que de 4,5 millions de dollars destinés au CDC Afrique, précise-t-on.

Au niveau des fondations philanthropiques, deux noms se sont imposés : Bill Gates, le propriétaire de Microsoft qui a versé 250 millions de dollars pour la recherche du vaccin et l’appui à l’OMS, et Jack Ma, le propriétaire de la chaîne de distribution chinoise Ali Baba qui a livré un million de kits de tests et six millions de masques à l’ensemble des pays africains, a-t-il dit, soulignant toutefois qu'”au moment où l’ensemble des pays donateurs sont absorbés par la gestion des conséquences de la crise et des modalités de la relance de leurs économies, les réfugiés africains risquent de payer le prix fort de cette pandémie”.

“Si le premier réflexe des Etats après Covid-19, sera de se ré-approprier leur souveraineté économique et de renforcer leur cohésion sociale, le relèvement des défis de ce début du siècle ne peut se concevoir que dans le cadre d’une coopération internationale renforcée qui intègre l’impératif de solidarité avec les plus vulnérables et une responsabilité partagée entre le Nord et le Sud, dans un nouveau système multilatéral réformé, plus représentatif et équitable”, a conclu M.Loulichki.

https://www.policycenter.ma/publications/les-r%C3%A9fugi%C3%A9s-face-au-covid-19-la-double-peine

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