Élections et Pandémie en Amérique du sud : les téméraires et les prudents

Élections et Pandémie en Amérique du sud : les téméraires et les prudents

dimanche, 11 avril, 2021 à 12:24

-Par : Rachid MAMOUNI-

Buenos Aires – En Amérique du sud, les pays qui organisent des élections en 2021 dans un contexte de pandémie galopante se divisent en deux catégories. Il y a les téméraires qui gardent le cap et maintiennent leur calendrier électoral sans changement en dépit des risques et il y a les prudents qui optent pour des réaménagements du calendrier avec l’espoir d’une décélération de la deuxième vague de la pandémie.

Parmi les téméraires, le Pérou voit dans le scrutin présidentiel et législatif de ce dimanche une voie de sortie d’une longue période de turbulences politiques.

Le pays devra choisir un nouveau chef de l’Etat, perçu comme le messie qui sauvera le Pérou de sa crise politique doublée d’une grave crise sanitaire. Ce qui expliquerait en partie le refus catégorique de la classe politique péruvienne, y compris de président sortant, de toucher au calendrier électoral malgré les effets dévastateurs de la deuxième vague et une campagne de vaccination qui évolue en dents de scie.

Les Péruviens aspirent à voir sortir des urnes un nouveau président et un parlement dignes de leur confiance et des risques qu’ils vont prendre en bravant le virus pour aller voter.

En Equateur voisin, la situation n’est pas tellement différente. Le pays va de l’avant dans la tenue du deuxième tour du scrutin présidentiel ce dimanche, un scrutin marqué par l’incertitude et des accusations de fraudes du candidat arrivé troisième et donc exclu du 2ème round.

La décision de maintenir le scrutin semblait évidente pour clore l’épisode électoral et s’attaquer aux défis de la période post-pandémique.

Les deux finalistes sont issus de deux écoles de pensées opposées, l’une libérale représentée par l’ex-banquier Guillermo Lasso, et l’autre marquée à gauche, représentée par Andrés Arauz, dauphin de l’ancien président Rafael Correa (2007-2017), condamné pour corruption.

L’issue de ce scrutin en Equateur pourrait donner un avant goût de ce qui pourrait se passer dans d’autres pays de la région.

En Bolivie, le deuxième tour des élections régionales se déroule également ce dimanche sur fond d’une grave crise politique suite à la mise en détention de l’ancienne présidente par Interim, Jeanine Anez, pour un présumé coup d’Etat contre l’ancien président Evo Morales, qui avait fui le pays sous le coup de manifestations rejetant son élection à un quatrième mandat.

Dans ce pays enclavé d’Amérique du sud, les impératifs de la politique semblent l’emporter sur les précautions sanitaires.

Le mouvement du président Luis Arce et de son mentor Evo Morales cherchent à mettre la main rapidement sur la majorité des municipalités et des neuf régions que compte le pays. Mais l’enjeu principal reste la capitale La Paz disputée par le Mouvement vers le socialisme et une coalition citoyenne.

Face à ces trois pays vivront une journée électorale en pleine pandémie, deux autres pays de la région ont choisi de jouer la carte de la prudence, le Chili et l’Argentine.

Le Chili, qui vit un cauchemar à cause d’une vague sans précédent de contaminations au virus, vient de repousser tous les scrutins prévus cette année.

Le pays, qui allait élire une assemblée constituante pour réviser la Loi Fondamentale, a voté dans la foulée une réforme de la constitution qui fixe de nouvelles dates des élections avec l’espoir de passer rapidement le pic de la pandémie.

Le scrutin, qui devait avoir lieu ce week-end, a été fixé au 15 et 16 mais prochain.

Plus de 97% de la population chilienne sont confinés à nouveau, mais les bilans de contaminations, dues aux nouvelles souches, ne donnent pas de répit aux autorités chiliennes, qui ont, paradoxalement, été saluées pour un début de campagne de vaccination réussie mais ternie par la deuxième vague.

Enfin en Argentine, le gouvernement vient de proposer un report d’un mois (novembre au lieu d’octobre) des élections législatives de mi-mandat à cause des risques posés par la pandémie.

Les primaires, qui sont obligatoires en Argentine, prévues en août sont également concernés par ce report de 30 jours. Mais l’opposition de droite semble être réticente et soupçonne une manœuvre politique derrière la proposition de report.

Comme le Chili, l’Argentine est hautement préoccupée par une vague de contagions sans précédent depuis une semaine. le pays vient d’appliquer une série de restrictions à la circulation et aux rassemblements pour freiner les contaminations et éviter un effondrement du système de santé.

Qu’ils soient téméraires ou prudents, l’ensemble de ces pays ont les yeux rivés sur la situation chez le grand voisin brésilien. Une partie de leurs décisions dépendront en grande partie de l’évolution de la pandémie dans ce pays.

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