Élections présidentielles : les Équatoriens appelés à départager deux visions diamétralement opposées

Élections présidentielles : les Équatoriens appelés à départager deux visions diamétralement opposées

dimanche, 11 avril, 2021 à 12:42

-Par : Abdellah KITTOU-

Quito – Entre deux idéologies et deux approches aux extrémités de l’échiquier politique, les Équatoriens sont appelés à choisir, dimanche, un nouveau président pour succéder à Lenin Moreno, qui quittera le palais de Carondelet (siège du gouvernement) le 24 mai, en plein milieu des restrictions décrétées pour freiner l’accélération de la propagation de la pandémie.

Les deux candidats, Guillermo Lasso, partisan du conservatisme libéral, et Andres Arauz, qui prône le socialisme équatorien du XXIe siècle, sont conscients de l’indifférence d’une partie des citoyens par rapport cette échéance électorale et de leur manque de confiance à l’endroit de la classe politique, d’autant plus que leur préoccupation majeure demeure la santé, l’emploi et l’éducation, abstraction faite des idéologies et de la polarisation politique dans le pays.

Arauz avait remporté le premier tour de ces élections, qui a eu lieu le 7 février, avec 32,72% des voix, tandis que Lasso est arrivé deuxième avec 19,39%, avec un écart de seulement 32.000 voix qui le séparait de Yaku Perez (3è), qui a crié à la “fraude” l’ayant privé, selon lui et son parti “Pachakutik”, d’atteindre le deuxième tour.

Perez a estimé qu'”aucun des deux candidats n’était digne de confiance et a exhorté ses partisans à voter blanc, même si des membres du mouvement des peuples autochtones se sont par la suite rangés dans le camp de l’un ou l’autre des deux finalistes.

Dans ce scrutin se profile une frange importante d’indécis qui, selon les observateurs, fera la différence dans cette course à la haute magistrature du pays sud-américain. C’est une réalité dont Lasso et Arauz sont parfaitement conscients, ce qui les a poussés à tout mettre en œuvre pour la conquérir depuis le début de la campagne électorale à la mi-mars.

Lasso, 65 ans, se porte candidat pour la troisième fois à la présidence, avec des propositions qui, assure-t-il, garantissent la croissance économique dont a besoin le pays victime d’une crise financière exacerbée par la pandémie du covid-19, ainsi que la justice sociale tant convoitée par le peuple équatorien.

Le leader du mouvement de centre-droit, ” Creando Oportunidades” (Créer des opportunités), dit “CREO”, soutient que les projets communautaires de gauche “ne sont ni efficaces ni efficientes”.

Pour proposer une alternative, l’ancien banquier a créé le mouvement politique CREO en 2012 dans le cadre de sa quête de la présidence, mais il allait perdre aux élections de 2013 face à Raphael Correa (gauche), qui l’avait emporté dès le premier tour.

Sa défaite ne l’aura pas empêché de se présenter à nouveau aux élections de 2017, au cours desquelles il est passé au second tour avant de se faire battre avec une différence de 2,3% des voix contre Lenin Moreno, l’actuel président qui se présentait comme l’héritier de Correa (2007- 2017).

Pour Lasso, ces échecs constituent un acquis politique qui lui ont permis, ainsi qu’à sa famille, “d’être proches des citoyens et de mieux connaitre leurs aspirations. Les présidentielles de ce dimanche seront, selon lui, certainement la dernière tentative.

“Depuis plus de dix ans, je me suis préparé à être le président de l’Équateur. J’ai visité toutes les régions du pays et parlé avec les citoyens pour connaitre leurs problèmes et leurs besoins”, a-t-il récemment déclaré.

De l’autre côté, Andres Arauz, l’ancien dauphin de Rafael Correa à l’impressionnante carrière académique d’expert économique et de fonctionnaire public se présente aux élections pour ressusciter l’héritage de l’ancien président Correa.

Le candidat de 36 ans est en plein euphorie, ravi du nombre d’Équatoriens qu’il a pu convaincre au premier tour. Il y voit une “grande victoire” et une approbation des grandes lignes de son programme électoral.

Arauz a promis que s’il remportait les élections, le pouvoir judiciaire examinera les poursuites contre Correa qui pourra retourner dans le pays et contribuer au développement de l’Equateur.

L’ancien président, qui dénonce “une persécution politique”, risque une peine de huit ans de prison pour corruption s’il rentre au pays. Il a explicitement exprimé son soutien à Arauz, qui, dit-il, “reprendra la voie de la prospérité”.

Lors d’un rassemblement électoral dans la capitale Quito, où il a clôturé sa campagne, le candidat de la coalition “Union de l’espoir” s’est dit confiant quant à sa victoire aux présidentielles. “Il reste peu de temps (…) et ensuite nous pourrons retrouver notre dignité”, a-t-il fait valoir.

Indépendamment des différences idéologiques, le prochain président de l’Équateur prendra ses fonctions sur fond d’une crise économique et sanitaire qui nécessite l’élaboration d’un modèle de gouvernance à même de sortir le pays de l’impasse et garantir une vie décente aux Équatoriens.

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