En Espagne, la campagne électorale se joue aussi sur les réseaux sociaux

En Espagne, la campagne électorale se joue aussi sur les réseaux sociaux

mercredi, 24 avril, 2019 à 14:29

-Par Sanae El Ouahabi-

Madrid – Loin des meetings et des médias traditionnels, la campagne électorale pour les législatives anticipées du 28 avril en Espagne se joue aussi sur Internet, notamment à travers les réseaux sociaux.

Face à l’augmentation des frais des campagnes électorales traditionnelles et dans le souci de toucher davantage d’électeurs notamment les jeunes, les partis politiques espagnols se tournent de plus en plus vers les nombreux usagers des réseaux sociaux, le but étant aussi de profiter de canaux de communication moins chers et plus efficaces.

A quatre jours des législatives, la campagne électorale espagnole bat son plein avec les principaux partis qui visent à convaincre les électeurs, en investissant les différents réseaux sociaux, devenus au fil des années un outil puissant pour diffuser des messages ciblés et adaptés, et toucher un grand nombre de personnes de manière directe et interactive.

Toutes les formations politiques en course s’efforcent à déployer une stratégie de communication novatrice et bien adaptée à son public cible pour réussir à convaincre notamment les nombreux électeurs indécis, estimés à environ 40% de l’électorat, selon les derniers sondages.

L’importance des médias sociaux dans la campagne espagnole est liée à leur rôle crucial comme moyen privilégié d’accès à l’information, en particulier pour les jeunes, ainsi qu’à leur poids dans la société ibérique, qui compte plus de 25,5 millions d’utilisateurs des différents réseaux sociaux, soit 85% des internautes âgés de 16 à 65 ans, selon une étude réalisée par l’agence espagnole “Elogia” en 2018.

Ces chiffres justifient clairement tout l’intérêt accordé par les différents candidats en lice aux réseaux sociaux, qui sont considérés, dans la plupart des cas, comme un catalyseur de l’action politique permettant de développer une nouvelle forme de participation citoyenne, atteindre des couches particulières de l’électorat et renforcer l’intérêt que les jeunes portent à la vie politique.

A cet égard, plusieurs mécanismes et outils sont utilisés à travers le monde par les partis politiques lors des campagnes électorales pour convaincre les votants.

La technique de marketing électoral la plus utilisée par les formations politiques est le “micro-ciblage”, qui vise à permettre à chaque parti de cibler les électeurs potentiels intéressés par son idéologie et son programme, en se basant sur plusieurs critères, en particulier l’âge, la catégorie socioprofessionnelle et les centres d’intérêts, le but étant de mieux diriger sa propagande numérique vers le profil d’électeur visé et de toucher un public difficile à séduire, explique David Álvarez, analyste-consultant en médias sociaux, cité par le journal espagnol ABC.

En Espagne, les partis politiques en lice optent surtout pour la publicité sur les réseaux sociaux, un format moins coûteux et plus efficace qui favorise un élargissement de la base électorale avec le temps.

Les candidats à la présidence du gouvernement espagnol accordent, en outre, une grande importance à la manière dont ils communiquent sur les différents réseaux sociaux, dans la mesure où même la façon de s’exprimer peut affecter considérablement l’avis des électeurs et faire ainsi pencher la balance en faveur d’un candidat ou d’un autre.

Lors de cette campagne électorale, les dirigeants des principaux partis en lice sont de plus en plus conscients de l’importance de la planification des publications sur les réseaux sociaux, pour se montrer proches de leurs électeurs et gagner leur confiance, mais aussi du rôle stratégique que jouent ces supports en tant que moyen de prévision des résultats électoraux.

“Il est important que les comptes des candidats reflètent leurs personnalités, mais ils doivent rester en ligne avec les messages qu’ils véhiculent et leurs stratégies électorales”, explique Eduardo Muñoz, coordonnateur en communication numérique du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE, gauche), cité par ABC aussi.

De son côté, le secrétaire en charge de la communication numérique du Parti populaire (PP, droite), Juan Corro, relève, dans des déclarations à la presse, que son parti organise depuis des années des journées de formation en communication numérique au profit de ses membres, afin qu’ils puissent se mettre au diapason des évolutions technologiques, estimant qu’il est préférable de s’appuyer sur des “profils préexistants”, tout en assurant le passage du “cadre privé” du média social à celui public.

Pour Ciudadanos (centre doit), les réseaux sociaux constituent un outil fondamental du jeu politique et sont appelés à jouer un rôle décisif dans cette campagne électorale, dans la mesure où ils peuvent servir non seulement de canaux de communication “unidirectionnels”, mais de moyens efficaces de prise de contact avec les citoyens.

Les partis de l’extrême gauche “Podemos”, et de l’extrême droite “Vox” sont, sans aucun doute, les formations qui s’intéressent le plus à la diffusion numérique de leurs messages et programmes électoraux pour deux raisons différentes.

Pour Vox, les médias sociaux constituent une alternative efficace pour échapper aux critiques des médias traditionnels, tandis que pour Podemos il s’agit d’un moyen pour cibler les jeunes électeurs potentiels.

Malgré le rôle de plus en plus important joué par les réseaux sociaux dans l’actuelle campagne électorale espagnoles, les médias traditionnels continuent de prendre une part active à la couverture au quotidien des différents meetings et rencontres organisés, en vue de permettre au grand public d’être au coeur de l’événement.

En témoigne le fait que les regards de millions de téléspectateurs ont été tournés vers les deux débats télévisés diffusés en direct lundi et mardi en prime time, respectivement par la télévision publique (TVE) et le groupe privé “Atresmadia”, avec la participation des quatre principaux candidats à la présidence du gouvernement.

Le 28 avril, quelque 36.893.976 personnes, dont 2.093.977 vivant à l’étranger, sont appelées aux urnes lors de ce scrutin, le 3ème depuis 2015, pour choisir leurs élus aux deux chambres du Parlement espagnol.

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