Ghana: Le système à double voies, une solution pour le surpeuplement des classes aux lycées

Ghana: Le système à double voies, une solution pour le surpeuplement des classes aux lycées

mercredi, 4 septembre, 2019 à 9:02

Malika Mojahid

 

Accra – Dans l’objectif de garantir une éducation de qualité pour tous les enfants et pallier au problème de surpeuplement des classes de cours aux lycées, le gouvernement ghanéen a mis en place un système d’éducation à double voies “Double track system”, une initiative qui suscite l’intérêt mais provoque des réactions divergentes.

En pratique, ce procédé consiste à opérer un roulement entre les lycéens qui se relayeront dans les salles de cours tous les deux mois. Ainsi, un groupe regagne les bancs de l’école avant de partir en vacances de deux mois pour céder la place à un autre groupe et ainsi de suite.

Ce système de relais vise à faire face au surpeuplement des établissements scolaires et à la pression sur les infrastructures déjà inadéquates liée à la décision du gouvernement de rendre l’enseignement secondaire gratuit (Free SHS) afin d’élargir l’accès à l’éducation.

Pour remédier à ce problème, le Ghana a introduit, non sans controverse, le système à double voies, qui divise tout les effectifs des étudiants et enseignants en deux groupes qui se relayent, en alternance de deux mois chacun, sur les bancs des établissements scolaires.

Selon le ministre ghanéen de l’Education, Matthew Opoku Prempeh, ce système, qui a fait ses preuves selon lui, vise à lutter contre l’échec scolaire dans un pays où pratiquement 63% des élèves abandonnent l’école avant même de boucler le cycle primaire.

“Ce système réduira l’effectif des étudiants en classes et augmentera le nombre d’heures de contact entre enseignants et étudiants, ce qui garantira une éducation de qualité”, a affirmé M. Prempeh, lors d’un point de presse consacré au lancement du “Double track system”.

Ce procédé est une mesure temporaire visant à réduire le surpeuplement des classes, a-t-il rappelé, notant que le gouvernement œuvre à améliorer les infrastructures scolaires.

Selon le président ghanéen Nana Akufo-Addo, ce système permettra l’inscription de plus de 1,2 million d’élèves à partir de septembre 2019, une première dans l’histoire du pays.

“Ces chiffres n’ont jamais été atteints dans l’histoire de notre pays. Le nombre d’inscriptions aux lycées va doubler avec la mise en place de cette politique”, a affirmé le chef d’Etat, lors d’une tournée régionale.

Et de relever que son gouvernement a choisi de consacrer une partie des ressources pétrolières à l’éducation qui demeure la clé de voute à même de booster la croissance économique du pays, notant que le coût de l’enseignement secondaire gratuit sera moins élevé que celui de l’alternative d’une main-d’œuvre non-qualifiée susceptible d’impacter le développement.

Pour l’opposition, ce système ne constitue pas une solution au problème de l’éducation au Ghana, il ne fait qu’empirer la situation.

Selon l’ancien président John Mahama, porte-drapeau du principal parti de l’opposition “Congrès démocratique national” (NDC), le pouvoir est appelé à investir massivement dans l’amélioration des infrastructures scolaires, en particulier dans le monde rural.

Ce système de double voies fait partie du programme “Free SHS” qui ambitionne de juguler, voire extirper à long-terme le fléau du décrochage scolaire, rendre l’enseignement accessible à tous les enfants ghanéens et leur offrir une éducation gratuite et de qualité.

Cette politique, qui fut l’un des principes cardinaux de l’Exécutif, est destinée, de prime abord, à alléger le fardeau pour les parents et tuteurs issus de familles modestes, tout en les encourageant à assumer leurs responsabilités en matière de contrôle et d’encadrement social et familial.

En plus des frais de scolarité gratuits, le programme Free SHS se charge de ceux inhérents à l’admission, à la bibliothèque, au centre scientifique, au laboratoire informatique, entre autres, sans compter les frais consacrés aux manuels scolaires aux repas quotidiens.

Dans le but de traduire dans les faits cet objectif, le gouvernement ghanéen a affecté 490 millions de dollars au programme SHS, en puisant dans les recettes pétrolières du pays.

Conséquence: le taux de scolarisation a enregistré une hausse de 74% lors de l’année scolaire 2018/2019, comparativement à l’année scolaire écoulée, selon le ministère ghanéen de l’Education.

Ainsi, d’ici 2030 tous les garçons et filles auront droit à une éducation primaire et secondaire gratuite, équitable et de qualité.

Pour atteindre cet objectif, le gouvernement ghanéen est appelé à trouver les moyens financiers nécessaires pour maintenir cette politique de gratuité, même si elle coûte cher. Les avantages que le pays tirerait de ce programme rendent impératif de trouver des revenues pour sa continuité.

Avant le lancement de la politique SHS, les enfants ghanéens quittaient le système éducatif à tous les niveaux. Au cours des quatre dernières années, une moyenne de 100.000 élèves abandonnait les lycées publics.

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