La frite a son musée en Belgique et ambitionne de devenir patrimoine de l’humanité

La frite a son musée en Belgique et ambitionne de devenir patrimoine de l’humanité

samedi, 22 juillet, 2017 à 10:43

Par Adil Zaari Jabiri

 

Bruxelles – « Laissez-vous entraîner dans les voluptés de la culture frituresque ! ». C’est avec ces mots que le visiteur de l’unique musée au monde consacré à la plus universelle des spécialités belges, la frite, est invité à découvrir le secret de ce tubercule, candidat aujourd’hui au prestigieux sésame onusien : «le patrimoine immatériel de l’humanité».

  Situé à Bruges au nord de la Belgique, «le Frietmuseum» met son visiteur au gout de cet aliment, à fort succès mais peu diététique, dès les premières marches avec à l’entrée un cornet géant de frites sur lequel trône majestueusement une montagne suave et onctueuse de mayonnaise…en résine bien entendu !

   C’est un musée didactique qui explique le parcours tant de la pomme de terre que de la frite avant d’atterrir dans l’assiette du consommateur, les différents condiments qui l’accompagnent, en passant par les machines et ustensiles utilisés et le secret jalousement gardé du procédé de cuisson.

   Au rez-de-chaussée, le visiteur s’imprègne de l’histoire passionnante de la pomme de terre, qui trouverait son origine au Pérou il y a plus de 10.000 ans, avant d’apprivoiser l’historique de la frite à la belge qu’il pourra, plus tard, déguster au sous-sol dans les caves médiévales du bâtiment où les tenanciers ont tout prévu pour recevoir leurs convives.

   Le musée décrit aussi les différentes sauces qui sont servies en accompagnement de la frite. On y expose des objets anciens datant de l’époque précolombienne, des machines, des travaux plastiques, de la bande dessinée, cette autre spécialité belge, et des ouvrages sur la frite.

   L’intérêt pour la frite en Belgique dépasse parfois la passion des professionnels de cuisine et l’engouement des consommateurs pour occuper aussi les devants de la scène politique.

  La semaine dernière, une mesure de la Commission européenne interdisant la double cuisson des aliments riches en amidon qui favorise la formation de l’acrylamide, une substance chimique potentiellement cancérigène, a poussé le ministre flamand du Tourisme, Ben Weyts à se plaindre auprès du commissaire européen chargé de la Sécurité alimentaire Vytenis Andriukaitis, lui demandant de reconsidérer cette décision qui «met en danger la frite belge».

  La protestation de ce responsable n’est pas tombée dans l’oreille d’un sourd. La Commission européenne a fini par alléger sa mesure pour tenir compte de la spécificité belge.

 «Nous avons veillé à nous assurer que les recommandations proposées respectent nos traditions et recettes nationales. La Commission européenne a pris en compte toutes nos remarques et présenté un texte amélioré», s’est félicité le ministre flamand cité par les médias.

  L’amour des Belges pour la frite a été aussi à l’origine de la création des fritkot, c’est-à-dire les friteries.

  Substantif issu du dialecte bruxellois – de friet = frite et kot = cabanon –, il supplante progressivement le frituur flamand, et le frîtûre wallon.  Pour leur décoration, les frituristes rivalisent de couleurs, d’objets improbables et d’innovations. Ils mettent également en compétition leur savoir faire pendant des festivals et des événements dédiés.

  La frite a aussi sa semaine organisée chaque année entre fin novembre et début octobre.

   Élément fédérateur des trois communautés belges (Wallons, flamands et germanophones), la frite a été l’objet de toutes les convoitises entre pays européens. Les allemands disent que ce sont eux qui l’ont révélée, tandis que les français s’accaparent le titre, profitant d’un malentendu linguistique provoqué par les anglais :  « french fries », terme qui renvoie à la manière de les découper et non pas à son origine, le verbe «to french» signifiant «couper en bâtonnets».

  Le thème de la frite est aujourd’hui sous les feux de la rampe et occupe la place publique belge.

   Vendredi dernier, la fédération qui réunit les 5.000 frituristes que compte le pays, relayée par les autorités publiques des trois régions (Flandre, Wallonie et Bruxelles) ont annoncé la consécration de la frite en tant que patrimoine de la Belgique, en prélude à sa candidature auprès de l’UNESCO en tant que patrimoine culturel immatériel de l’humanité.

   Pour célébrer l’événement, une méga dégustation a été organisée au pied de l’Atomium à Bruxelles, en présence du prince Laurent, frère du Roi Philippe de Belgique, pour rendre hommage à la frite, titiller les papilles des touristes et perpétuer la tradition millénaire de cuisson que les Belges qualifient d’ «unique au monde».

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