Madrid accentue la pression sur l’indépendantisme catalan pour empêcher le référendum du 1er octobre

Madrid accentue la pression sur l’indépendantisme catalan pour empêcher le référendum du 1er octobre

mardi, 19 septembre, 2017 à 11:55

-Par Hicham Boumehdi-

Madrid – Face à l’escalade des indépendantistes catalans, qui comptent bien organiser dans deux semaines leur référendum unilatéral sur l’indépendance de la Catalogne et font campagne pour le “Oui”, Madrid a décidé de durcir le ton pour empêcher la tenue de cette consultation jugée illégale et anticonstitutionnelle.

Le gouvernement central et la plupart des partis politiques et acteurs économiques et de la société civile ne cessent de réitérer leur rejet du référendum, une pression qui s’ajoute aux mesures politiques et judiciaires mises en œuvre pour contrer le projet sécessionniste, qui représente le plus grand défi pour l’Espagne en cette rentrée politique.

Remporter le bras de fer contre les indépendantistes, qui contrôlent le gouvernement et le parlement catalans, tout en gardant ouverte la possibilité de dialogue sur toute solution qui n’implique pas une violation de l’intégrité territoriale et de la Constitution espagnole, est une priorité pour la Moncloa.

Et dans ce sens, le scénario d’une application de l’article 155 de la Constitution n’est plus écarté, même si le gouvernement de Mariano Rajoy a affirmé vouloir éviter de recourir à cet article, qui donne au gouvernement central le pouvoir de contrôler directement les institutions autonomes d’une région, si celles-ci agissent contre l’intérêt général de l’Espagne.

Ce scénario se voit renforcé par l’appui du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE), qui a implicitement laissé entendre lundi qu’il ne considère plus comme une “ligne rouge” le recours à l’article 155 pour éviter l’organisation du référendum illégal prévu le 1er octobre.

Le Parti populaire (PP), au pouvoir mais dépourvu de majorité absolue au Congrès des députés (chambre basse du parlement), a salué l’ouverture du PSOE sur l’utilisation de l’article 155, et qui a souligné toutefois ne pas connaitre la stratégie de Mariano Rajoy pour empêcher la tenue du référendum, espérant ne pas avoir à recourir à cet article contre les autorités catalanes.

Pour le moment, le gouvernement central opte pour des mesures non radicales et privilégie la voie judiciaire et policière pour imposer le respect de la loi aux institutions catalanes dirigées par les indépendantistes.

C’est dans ce sens qu’intervient la saisie récemment près de Barcelone par la Garde civile d’un important lot de matériel de propagande pour le référendum du 1er octobre, dont plus de 1,3 million d’affiches, tracts et dépliants, qui étaient destinés à être distribués pour faire campagne en faveur du référendum indépendantiste.

Le ministère l’Intérieur a noté qu’il a été procédé également à la saisie de “matériel appartenant à la Generalitat faisant la promotion du référendum illégal, ainsi que d’effets et documents appelant directement à voter +Oui+” lors de cette consultation.

Selon le ministère, la saisie de ce matériel est une preuve de la “convergence des efforts et de l’unité d’action” entre le gouvernement régional de la Catalogne et les promoteurs de la campagne du “Oui”.

Sans oublier que le parquet général de l’Etat espagnol a ordonné mercredi dernier l’ouverture d’enquêtes sur les maires des villes de la Catalogne collaborant à l’organisation du référendum.

Le ministère public a demandé ainsi aux procureurs en chef des quatre provinces catalanes (Barcelone, Tarragone, Lérida et Gérone) de diligenter des enquêtes pénales sur les maires dont la participation à l’organisation du référendum illégal aurait été constatée, et de les “citer à comparaître en tant que mis en examen”.

Sur le plan du budget, le gouvernement central a adopté la semaine dernière une série de mesures destinées à contrôler les dépenses de l’exécutif régional de la Catalogne pour empêcher que des fonds publics soient mobilisés pour l’organisation du référendum.

En vertu de cette décision, qui signifie que le gouvernement central prend le contrôle partiel du budget du gouvernement catalan, Madrid assumera le paiement direct des salaires des fonctionnaires, ainsi que des charges liées aux services publics de base, dont celles de l’éducation, la santé et les services sociaux.

“Nous avons établi un système de contrôle novateur des dépenses” en vue d’éviter qu’elles soient utilisées pour le financent d’”activités illégales” comme l’organisation du référendum, avait précisé le ministre espagnol des Finances, Cristóbal Montoro, lors d’un point de presse au terme du Conseil des ministres hebdomadaire.

A noter que la Cour constitutionnelle espagnole avait décidé la semaine dernière de suspendre la loi fixant les modalités de transit vers un Etat catalan indépendant, adoptée la semaine dernière par le parlement régional, alors que le parquet a ordonné aux différents services de sécurité de l’Etat et de la région de prendre les mesures nécessaires pour empêcher le référendum indépendantiste.

Lire aussi

Le dialogue social dans le secteur de la santé se poursuit et a permis de réaliser plusieurs revendications (M. Ait Taleb)

mercredi, 24 avril, 2024 à 0:04

Le ministre de la Santé et de la Protection sociale, Khalid Ait Taleb, a affirmé mardi à la Chambre des conseillers, que le dialogue social avec les syndicats du secteur de la santé “se poursuit et ne s’arrêtera pas”, et qu’il “a permis de réaliser plusieurs revendications exprimées par les syndicats et d’obtenir des résultats inégalés”.

Une conférence au Chili explore les « chemins de l’émancipation » de la femme marocaine

mardi, 23 avril, 2024 à 23:32

« La femme marocaine sur le chemin de l’émancipation, réalisations et défis » a été le thème d’une conférence animée mardi à l’université de Santiago, par l’ambassadeur du Maroc au Chili, Kenza El Ghali.

Maroc-Espagne : des réponses communes aux défis du changement climatique (ministre)

mardi, 23 avril, 2024 à 23:16

Le Maroc et l’Espagne ont des réponses communes face aux défis du changement climatique, a souligné, mardi à Meknès, le ministre espagnol de l’Agriculture, de la Pêche et de l’Alimentation, Luis Planas.