Portugal/Municipales 2017 : premier test pour le gouvernement socialiste et ses alliés de gauche

Portugal/Municipales 2017 : premier test pour le gouvernement socialiste et ses alliés de gauche

mardi, 19 septembre, 2017 à 12:31

Par Hasnaa ELAKKANI.

Lisbonne – La campagne électorale pour les élections municipales du 1er octobre au Portugal démarre ce mardi, faisant figure de premier test pour le gouvernement depuis son arrivée au pouvoir en novembre 2015 grâce à une alliance inédite de gauche.

 Si le Parti socialiste (PS) avait remporté les précédentes élections municipales de 2013 alors qu’il était dans l’opposition, ses chances aujourd’hui semblent encore plus grandes et sa cote de popularité est au plus haut.

 Appuyé au parlement par le Parti communiste et le Bloc de gauche, l’exécutif d’Antonio Costa a réussi à remettre l’économie sur les rails après des années de crise, grâce à une politique de relance, tout en respectant ses engagements d’assainir les comptes publics.

 La récompense n’a pas tardé. Le pays a quitté en juin la procédure pour déficit excessif après avoir ramené à 2 pc son déficit public. Vendredi dernier, l’agence Standard&Poor’s  a sorti la dette portugaise de la catégorie des investissements à risque, invoquant justement des “perspectives prometteuses de croissance, des progrès solides en matière d’assainissement budgétaire et d’un moindre risque concernant ses conditions de financement”.

 Fiers d’avoir réalisé de tels “exploits”, les socialistes veulent conserver leur majorité au sein des mairies et renforcer encore davantage leur présence au niveau local. Face à un manque d’inspiration de son principal rival, le Parti social démocrate (PSD-droite), le PS mise sur une ambitieuse réforme de décentralisation qui vise à renforcer les compétences des instances locales.

 La décentralisation est la “réforme principale de l’État”, a souligné António Costa, assurant qu’il s’agit du moyen à travers lequel les autorités locales peuvent faire “plus et mieux” pour leurs concitoyens.

 Le leader socialiste, qui s’exprimait lors d’un meeting préélectoral pendant le weekend, a affirmé que tout en étant plus proche des gens, les élus locaux, qu’il s’agisse de maires ou de conseillers, “peuvent faire plus que le gouvernement central, qui est souvent loin des personnes et des problèmes”.

 Le PSD ne semble pas d’accord avec la ligne de l’exécutif sur ce sujet. Pour Rui Rio, l’un des leaders du parti de centre droit, la décentralisation ne devrait pas se faire “dans une année électorale”. “Il devrait y avoir un débat élargi et ambitieux” sur cette question, affirme-t-il.

 Par ailleurs, la fiscalité, l’habitat, la mobilité et les transports figurent, entre autres, parmi les sujets les plus débattus par les candidats des diverses formations politiques en lice mais aussi des candidats sans étiquette” (indépendants).

 En effet, à l’instar des précédentes échéances, le scrutin du 1er octobre sera marqué aussi par la multiplication des candidats indépendants, parfois apolitiques, mais qui sont le plus souvent des dissidents de parti.

  A l’issue de cette campagne électorale qui prendra fin le 29 septembre, quelque 4,6 millions d’électeurs portugais seront ainsi appelés à voter. Ces élections locales visent à élire à la fois le président et les membres de l’assemblée municipale (organe délibératif) ainsi que le maire et les membres de la Chambre municipale (organe exécutif) des 308 municipalités portugaises. Ce scrutin permettra également d’élire le président et les membres des 3.091 paroisses ou “freguesia” (en portugais), la plus petite entité administrative du Portugal.

  En 2013, les socialistes avaient gagné les élections en raflant 36,26 pc des voix, contre 16,70 pc pour le PSD. Ils ont remporté 130 municipalités, contre 90 pour le PSD. Les candidats de la Coalition Démocratique Unitaire menée par le Parti communiste portugais ont remporté 11,11 pc des voix et obtiennent 213 conseillers locaux et gagnent 30 maires. Le parti du Centre démocratique et social (CDS) a remporté cinq municipalités alors que le Bloc de gauche n’a recueilli que 2,42 pc des suffrages.

  Le taux d’abstention, qui était parmi les plus élevés, se situait à 47,4 pc.

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