Sommet Afrique-France 2020 : Adoption à Abidjan d’une Déclaration sur les villes durables

Sommet Afrique-France 2020 : Adoption à Abidjan d’une Déclaration sur les villes durables

dimanche, 1 mars, 2020 à 21:14

Abidjan-Les représentants des villes et collectivités territoriales de 30 pays africains, dont le Maroc, et de la France ont adopté, vendredi, la “Déclaration d’Abidjan sur les villes durables”, en préparation du Sommet Afrique-France 2020, prévu en juin prochain à Bordeaux.

La Déclaration d’Abidjan a été adoptée lors de l’événement “Rencontres d’Abidjan sur les villes durables” auquel le Maroc a été représenté par une délégation composée de responsables du ministère de l’Aménagement du Territoire national, de l’urbanisme, de l’habitat et de la politique de la ville, outre Mohamed Yassine Daoudi, président de la commune de Guisser.

La Déclaration d’Abidjan concrétise l’engagement mondial des Objectifs du Développement Durable, insistant que “personne ne soit laissé pour compte” en le plaçant comme le socle et la finalité de toutes les stratégies et initiatives consistant à faire de nos villes des espaces intelligents, inclusifs, résilients, vivables et durables au service des populations.

La Déclaration appelle les gouvernements africains à définir et mettre en œuvre des “politiques nationales de la ville” et des territoires qui s’inscrivent dans une problématique globale d’aménagement et de développement territorial, créant ainsi une alliance forte entre l’urbain et le rural.

Ces politiques doivent être élaborées de manière participative et consensuelle par l’implication des gouvernements nationaux et locaux et de la société civile.
Elles devront également définir les orientations générales pour l’émergence de villes intelligentes, résilientes et durables, les mécanismes de financement et de fournitures d’infrastructures et de services abordables, de génération d’emplois et d’opportunités, de création et de partage de richesse, de prise en compte des besoins spécifiques à chaque catégorie de citadins, y compris les personnes vulnérables.

Ces politiques se doivent, en outre, de tenir compte de l’écosystème “caractéristique d’une morphologie des villes africaines”.

Les participants aux Rencontres d’Abidjan se sont ainsi engagés à élaborer des politiques urbaines en utilisant les outils modernes et innovants en matière de planification, d’aménagement et de gestion et en permettant d’appréhender la ville durable selon une démarche différenciée qui tient compte de l’échelle des métropoles en tant que moteurs de transformation durable, les villes intermédiaires en tant que vecteurs de la résilience sociale, économique et environnementale, et les petites villes en tant que leviers de développement local et encadrées pour le monde rural.

Lesdites politiques doivent aussi tenir compte de l’évolution démographique, de la nécessité d’assurer une véritable urbanité aux populations des quartiers périphériques (environ 60% de la population urbaine), l’émergence de nouveaux besoins et des spécificités des différents habitants qui ont droit à l’accès au foncier, au logement abordable et aux services urbains pour vivre dans un environnement qui s’adapte à leurs besoins tout en préservant les ressources naturelles et la biodiversité.
La Déclaration d’Abidjan souligne également la nécessité de restaurer, d’assurer le bon fonctionnement des écosystèmes urbains et de faire de la prévention et de la gestion des risques de catastrophes naturelles provoqués par les activités humaines, des conditionnalités non négociables de protection des populations et des activités humaines dans des villes et territoires résilients.

Il est aussi question de privilégier, dans les futurs projets urbains, l’intégration des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique au niveau des villes pour des services et des infrastructures efficientes et de qualité et favorisant une transition décarbonée, notamment en matière d’électrification des bâtiments publics et d’éclairage public, de production d’énergies renouvelables locales et nationales (solaire, méthanisation) et de solutions constructives basées sur les matériaux locaux bio-sourcés.

Il s’agit également “d’organiser” les conditions de financement de la ville durable dans le long terme en assurant les environnements législatifs et légaux pour réguler l’investissement, en structurant les intermédiations financières nécessaires, en renforçant les capacités d’agir des collectivités locales sur la diversification des financements et en soutenant l’innovation financière pour mobiliser l’investissement nécessaire.

Aussi, faut-il assurer les conditions de bonne gouvernance de la ville durable africaine par une forte dynamique de co-construction et de co-production multi-partenariale des différents acteurs en corrélant les moyens financiers des collectivités territoriales à leurs missions, en favorisant les partenariats publics/privés pour l’émergence de solutions durables, et en concrétisant de manière pratique, les décisions consensuelles adoptées par les différents acteurs.

Il sied également de développer une ingénierie territoriale, comme les agences d’urbanisme, pour appuyer les décideurs nationaux et locaux dans leur compréhension des dynamiques territoriales, dans la préparation des politiques et stratégies de développement et d’aménagement territorial et urbain et faciliter le débat public sur la ville durable.

Il convient, en outre, d’encourager et d’intégrer l’économie sociale et solidaire comme un vecteur d’inclusion sociale dans la ville durable en prenant en compte aussi le secteur informel, de soutenir l’économie circulaire comme un levier de création d’emplois et de promotion de la stratégie de croissance verte.

A noter qu’à l’occasion des “Rencontres d’Abidjan”, un protocole d’accord a été signé en vue de l’implantation dans la métropole économique ivoirienne d’un Bureau régional du Fonds mondial de développement des villes (FMDV).

Le texte du protocole a été signé, entre autres, par Mohamed Yassine Daoudi en sa qualité de vice-président et trésorier du FMDV.

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