Afrique du sud: le discours sur l’état de la Nation, l’occasion pour Zuma de faire montre de leadership

Afrique du sud: le discours sur l’état de la Nation, l’occasion pour Zuma de faire montre de leadership

mercredi, 10 février, 2016 à 13:02

Par Abdelghani AOUIFIA

Johannesburg, 10 févr. 2016 (MAP) – Les analystes politiques et avec eux tout le peuple sud-africain attendent le discours que prononcera jeudi le président Jacob Zuma sur l’état de la Nation pour voir comment ce dernier compte gérer une crise économique qui ne cesse de se renforcer dans le pays le plus industrialisé du continent africain.

Le discours, qui sera prononcé devant le parlement dans la ville du Cap, intervient cette année dans une conjoncture particulièrement difficile, marquée notamment par une accentuation des pressions sociales sur fond d’un malaise économique profond qui suscitent de sérieuses interrogations au sujet de la trajectoire future de la Nation arc-en-ciel.

Selon les dernières prévisions de la Banque mondiale et du Fonds Monétaire International, le Produit Intérieur Brut sud-africain devra enregistrer une croissance quasi-nulle cette année.

Il s’agit d’un ralentissement grave et porteur de tous les problèmes sociaux pour un pays où le chômage touche 25,5 pc de la population active, selon les chiffres officiels, et plus de 60 pc des jeunes dans les zones défavorisées, selon des sources indépendantes.

Le pays se bat également pour alléger une pauvreté endémique qui frappe 39 pc de la population, un taux qui explique la frustration de larges franges d’une population qui s’impatiente de voir se réaliser les rêves d’une véritable émancipation sociale 22 ans après l’affranchissement du régime raciste de l’apartheid.

Selon les analystes, la tension sociale ne cesse d’augmenter dans le pays pour offrir un environnement propice pour un populisme dangereux qui risque d’accentuer les divisions dans une société qui ne s’est pas complètement affranchie des démons d’un passé raciste douloureux.

M. Zuma, dont la popularité a été sérieusement entamée par la crise économique et par sa gestion jugée catastrophique des affaires du pays, a donné le ton mardi lorsqu’il a convoqué une réunion avec les dirigeants des principales compagnies sud-africaines.

L’objectif majeur de cette rencontre a été de mobiliser le puissant secteur privé sud-africain pour éviter une dégradation de plus en plus envisageable par les plus grandes agences internationales de notation, notamment Fitch Rating et Standard & Poor’s.

Lors de cette réunion, M. Zuma a reconnu que le climat économique dans le pays était difficile, appelant le gouvernement et le secteur privé à travailler ensemble pour redynamiser la croissance économique.

Le ralentissement économique est couteux pour le secteur privé et pour le gouvernement, a-t-il dit, s’engageant à redorer le blason de l’Afrique du sud en tant que destination privilégiée des investissements en Afrique.

Au-delà des déclarations d’intention officielles, les analystes estiment que l’opinion publique s’attend à des mesures concrètes qui se répercutent immédiatement sur la vie quotidienne.

Il s’agit, selon ces analystes, d’une situation à haut risque pour l’African National Congress (ANC) surtout dans une année qui sera marquée par la tenue d’élections municipales.

Selon des sondages récents, l’ANC devra essuyer de sérieux revers lors de ce scrutin, attendu durant cette première moitié de 2016, en particulier dans les grandes métropoles de Johannesburg et Pretoria.

Dans son discours de jeudi, M. Zuma devra tout faire pour éviter une accentuation de la désaffection déjà palpable, estiment les analystes.

Les principaux journaux du pays argumentent dans des éditoriaux réservés au discours sur l’état de la Nation que l’intervention du chef d’Etat devant le parlement n’apportera rien de nouveau. D’après eux, le président Zuma semble avoir perdu toute crédibilité.

La crédibilité représente le défi le plus important pour M. Zuma, estime l’éditorialiste du Business Day, journal de la communauté des affaires.

Le discours sur l’état de la Nation intervient, en effet, seulement deux jours après une nouvelle audition à la cour constitutionnelle réservée à l’affaire Nklandla, dans le cadre de laquelle le président sud-africain est accusé d’avoir utilisé des fonds publics pour financer la rénovation de sa résidence privée.

L’opposition, qui a saisi l’occasion de la nouvelle audition pour rehausser le ton contre M. Zuma, a juré d’interrompre le discours présidentiel si le président ne donne pas des explications au sujet du limogeage en décembre dernier de l’ancien ministre des Finances, Nhlanhla Nene.

Cette décision avait provoqué une dégringolade dangereuse de la monnaie sud-africaine et engendré des pertes évaluées à des milliards de dollars à la bourse de Johannesburg.

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