Aid Al Adha à Khouribga : Des festivités religieuses ancrées dans la mémoire collective

Mustapha Nassiri

Khouribga – Partout au Maroc, la célébration de la fête de l’Aid Al Adha revêt un caractère sacré, bien ancré dans les traditions ancestrales et les spécificités culturelles qui façonnent la mémoire collective du pays.

Toutefois, les festivités qui accompagnent cette fête religieuse varient parfois selon les régions du Royaume, preuve en est de la diversité culturelle et historique de l’identité marocaine.

A Khouribga, qui n’échappe pas aux vagues successives de modernité et de mutations sociales, les familles veillent à perpétuer des traditions et des coutumes héritées de leurs ancêtres.

La joie marquant la fête de l’Aid, qui se ressent d’ailleurs des semaines avant son avènement, est particulièrement présente les derniers jours. Changement ou amélioration de la décoration des maisons, achat de nouveaux habits, préparation de gâteaux spécialement pour l’occasion, les Khouribguis se préparent à accueillir l’Aid comme il se doit.

Le jour J, toute la famille veille à perpétuer des traditions bien propres à la région. Avant de sacrifier le mouton, les femmes lui mettent du khôl et du henné, suivant le rituel local. D’autres conservent des gouttes de son sang et certains organes pour, pensent-elles, éloigner le mauvais sort et se prémunir contre certaines maladies.

Suivant des traditions locales, les Khouribguis réservent aussi certaines parties du mouton pour les servir dans des plats préparés surtout chaque vendredi (couscous) ou dans d’autres occasions, comme la fête d’Achoura.

A chaque fête de l’Aid Al Adha, le programme reste presque le même. Après le cérémonial matinal de “boulfaf”, les familles profitent de la journée pour rendre visite aux proches et voisins selon les préceptes de l’islam. Le soir, tous les membres de la famille se réunissent autour du plat de “Trid” (sorte de crêpes fines) et de viande, généreusement épicée.

Le lendemain, les Khouribguis débutent la journée par un menu composé essentiellement d’épaule du mouton, servie froide, de soupe et de thé. Après ce copieux repas, le père de la famille expose l’os de l’épaule au soleil en élevant des prières pour le bonheur et le bien-être de toute la famille.

Un rituel parmi bien d’autres qui prouvent l’attachement des familles locales à des traditions et coutumes restées intactes face aux vents de modernisme.