Colombie: la paix au cœur des enjeux de l’élection présidentielle

Colombie: la paix au cœur des enjeux de l’élection présidentielle

jeudi, 24 mai, 2018 à 15:20

 

Par Mohammed BEN MESSAOUD

 

Bogotá – Le processus de paix en Colombie, lancé depuis la signature d’un accord historique en 2016 entre le gouvernement du président Juan Manuel Santos et les guérillas des Farc, est l’un des principaux enjeux de l’élection présidentielle de dimanche prochain.

La poursuite de la mise en œuvre de cet accord qui engage l’Etat colombien, et en vertu duquel les Farc ont abandonné la lutte armée, dépend en grande partie du bon vouloir du prochain locataire de la Casa de Nariño (Palais présidentiel).

Dix-huit mois après sa signature et son approbation par le Parlement, l’accord divise toujours les Colombiens dont une moitié estiment nécessaire de le modifier car, à ses yeux, il est “trop généreux” à l’égard des guérilleros des anciennes Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc).

Quant à l’autre moitié, elle estime que ledit accord est susceptible de pacifier le pays, d’où la nécessité de le maintenir dans sa version initiale.

Les critiques les plus durs contre cet accord ont émané des candidats de la droite, emmenée par Ivan Duque, candidat du Centre démocratique (CD), fondé par l’actuel sénateur et ancien président (2002-2010), Alvaro Uribe.

Soutenu par son mentor Alvaro Uribe et l’ancien chef d’Etat Andrés Pastrana (1998-2002), principaux opposants à la paix avec les Farc ayant mené la campagne du non contre ledit accord lors du référendum du 2 octobre 2016, M. Ivan Duque, donné vainqueur au premier tour de cette élection avec 35% à 41,5% d’intentions de vote, s’est engagé, en cas de victoire, à modifier les termes de l’accord, mais se défend d’avoir l’intention de l’abroger.

Parmi les amendements qu’il préconise, figurent l’indemnisation des victimes avant toute réhabilitation des combattants et l’exclusion des guérilleros impliqués dans des crimes contre l’humanité et le trafic de cocaïne de l’amnistie.

Il promet également l’éradication forcée des cultures de coca, composant de base de la cocaïne, dont la Colombie est le premier producteur mondial, alors que l’accord signé avec les Farc stipule l’éradication volontaire.

Le candidat du CD s’est toutefois démarqué des propos de l’ex-ministre Fernando Londono qui a menacé de “déchirer” l’accord en cas de victoire de son parti aux élections.

Quant à l’ancien négociateur de paix, Humberto de la Calle, candidat du Parti Libéral, il a pris la défense de l’accord avec les Farc lors de tous ses meetings, estimant que la paix sera “menacée” en cas de victoire d’Ivan Duque et de German Vargas Lleras, du mouvement de droite “Mejor Vargas Lleras”.

Il a accusé les candidats de la droite de vouloir saboter la paix, critiquant le gouvernement du président Juan Manuel Santos, incapable, selon lui, de mettre en œuvre l’accord signé avec l’ancienne puissante guérilla.

Selon les observateurs, M. de la Calle, dont le poids électoral est faible, ne peut influer sur les résultats de ce scrutin. Il occupe la dernière place dans les sondages d’opinion avec 3% d’intentions de vote.

Le candidat de gauche et ancien guérillero du Mouvement du 19 Avril (M19), Gustavo Petro, défend, lui aussi, l’accord de paix avec les Farc. Son programme électoral est placé sous le signe “Vers une ère de paix”.

Quant aux autres candidats, l’ex vice-président Vargas Lleras et l’ancien maire de Medellín, Sergio Fajardo (centre), ils ont exprimé leur soutien à l’accord de paix, mais avec certaines nuances.

Le processus de paix est au point mort suite aux tensions ayant éclaté récemment entre le Gouvernement et l’ancienne guérilla après l’arrestation de Jesus Santrich, un haut responsable de l’ex groupe rebelle, réclamé par la justice américaine pour tentative d’exportation de 10 tonnes de cocaïne vers les Etats-Unis.

En réaction à l’arrestation de cet ancien négociateur de paix, certains députés du parti de la Farc, issu de l’ancien groupe armé, ont renoncé à occuper les sièges qui ont été accordés à leur formation au sein Congrès, en vertu de l’accord de paix, dénonçant un “complot” de l’exécutif.

Les Colombiens sont invités aux urnes dimanche prochain pour élire leur nouveau président pour un mandat de 4 ans.

A en croire les pronostics des sondages, Ivan Duque et Gustavo Petro seraient les vainqueurs du premier tour. Ils devraient se mesurer lors du second tour prévu, si nécessaire, le 17 juin prochain.

En vertu de la loi électorale du pays sud-américain, si aucun candidat n’obtient au premier tour 50% des suffrages plus une voix, les deux prétendants arrivés en tête passeront au second tour.

Le scrutin présidentiel intervient après les élections législatives du 11 mars dernier remportées, mais sans majorité, par la droite.

Le président Juan Manuel Santos (centre-droit) doit quitter le pouvoir le 07 août prochain à l’issue de deux mandats successifs de 4 ans.

 

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