Colombie : les deux candidats au second tour de la Présidentielle à la conquête des régions pour séduire les indécis

Colombie : les deux candidats au second tour de la Présidentielle à la conquête des régions pour séduire les indécis

lundi, 11 juin, 2018 à 13:26

Par Mohammed BEN MESSAOUD

Bogotá – A quelques jours du second tour de la présidentielle en Colombie, prévu dimanche prochain, la fièvre électorale est montée d’un cran. Les deux candidats en lice, Iván Duque, du parti de droite Centre démocratique (CD), et son rival de gauche Gustavo Petro ayant multiplié, ces derniers jours, déplacements et meetings en quête des voix des indécis dans un pays où le taux d’abstention frôle les 60%.

Ainsi, Ivan Duque, donné favori par tous les sondages réalisés après le premier tour, a sillonné lors du week-end plusieurs municipalités de Bogotá ainsi que les départements de Cundinamarca, de Quindío, Caldas et Risaralda (centre), alors que l’ancien guérillero, Gustavo Petro, s’est rendu notamment à Cali (sud-ouest), à Carthagène (côte caribéenne) et Barranquilla (nord).

Lors d’un meeting à El Rosal, une région agricole de Cundinamarca, le candidat du CD a promis, sous les applaudissements de l’assistance, d’améliorer, en cas de victoire, les conditions de vie des paysans et leur permettre d’accéder à des “logements décents”.

Arrivé en tête lors du premier tour de la présidentielle avec 39,11 % des voix, le dauphin d’Álvaro Uribe, ancien président de droite (2002-2010) et fondateur du CD, a reçu la semaine dernière le soutien de l’Association des agriculteurs de Colombie (SAC) et du Conseil des corporations professionnelles (CGN), réunissant 22 des secteurs les plus importants du pays sud-américain.

Ces soutiens s’ajoutent à ceux qu’il avait reçus après le premier tour de la présidentielle, le 27 mai, de la part des partis Libéral et Conservateur dont l’une des dirigeantes, l’ex-ministre Marta Lucia Ramirez, est candidate au poste de vice-présidente sous les couleurs du CD.

Lors de ses meetings, le candidat de droite (41 ans) s’est notamment engagé à réinstaurer la peine de prison à perpétuité à l’encontre des violeurs et assassins d’enfants et à maintenir l’âge de départ à la retraite, un sujet qui a dominé en bout en bout la campagne électorale.

Évoquant l’accord de paix signé en 2016 avec les Farc, thème central de la campagne électorale, M. Duque a promis d’ouvrer pour un pays où règnera la “paix avec la justice”, réaffirmant qu’en cas de victoire, il apportera les “modifications nécessaires” à cet accord.

Le chef du parti issu des Farc, Rodrigo Londono, alias “Timochenko”, a mis en garde, dans un entretien accordé au quotidien “El Tiempo” contre toute révision de l’accord de paix, qui, a-t-il insisté, doit être mis en œuvre tel qu’il a été approuvé par le Congrès.  

Quant au candidat du Mouvement Colombie Humaine, il a notamment axé ses meetings sur la réforme de la justice, à travers la révision du système carcéral à même de réhabiliter les détenus et alléger le nombre de la population carcérale.

“Les établissements pénitentiaires constituent un grave problème pour l’Etat et la société colombienne en général, d’où la nécessité de transformer les prisons en centres de réhabilitation”, a insisté l’ancien maire de Bogotá (2012-2015), classé 2è au premier tour de la présidentielle avec 25,1% des voix.

M. Petro qui a notamment animé un meeting à l’Université de Cali, a indiqué qu’il présentera mardi les membres du cabinet de son gouvernement qui va l’accompagner en cas de victoire, saluant par la même occasion les soutiens qu’il a reçus de la part de plusieurs personnalités de l’Académie colombienne des Lettres et de la philosophie.

“On a réussi à mettre en place une large coalition de diverses forces politiques ayant un dénominateur commun : l’attachement à la paix, à l’honnêteté et à la transparence pour faire de la politique”, a-t-il encore dit.

M. Petro, un des défenseurs de l’accord de paix avec les Farc et du dialogue avec l’Armée de libération nationale (ELN), dernière guérilla active en Colombie, bénéficie du soutien du Parti de gauche Alliance démocratique alternative (ADP) et de plusieurs secteurs de l’Alliance verte.

Vendredi, Claudia Lopez, ancienne candidate au poste de vice-présidente de Coalition Colombie (centre-gauche), ainsi que le sénateur élu, Antanas Mockus, de l’Alliance verte, ont scellé une coalition avec le candidat de Colombie Humaine, en perspective du second tour du scrutin présidentiel.

Par ailleurs, M. Petro a implicitement critiqué la décision des ex candidats présidentiels, Sergio Fajardo et Humberto de la Calle, classés respectivement 3è et 5è lors du premier tour, de voter blanc lors du second tour.

M. Fajardo, ex candidat de Coalition Colombie, a annoncé récemment qu’il votera blanc, sans donner aucune consigne de vote laissant la liberté à ses partisans de voter pour le candidat de leur choix.

Selon M. Petro, le vote blanc profitera à son rival de droite, Ivan Duque, qui promet en cas de victoire de réviser l’accord de paix conclu en 2016 avec l’ancienne guérilla des Farc.

MM. Petro et Fajardo avaient tenté de créer une large coalition de gauche avec des candidatures uniques avant l’élection présidentielle, mais leurs négociations se sont soldées par un échec.

Arrivés en tête lors du premier tour de la présidentielle, MM. Duque et Petro doivent s’affronter dimanche prochain pour le second tour dans un climat fortement polarisé.

C’est la première fois dans l’histoire du pays sud-américain qu’un candidat de la gauche arrive au second tour d’une présidentielle. La Colombie a été historiquement gouvernée par la droite.

M. Duque, avocat et économiste, qui devance son rival dans tous les sondages avec un écart de 13 à 20 points de pourcentage, serait, en cas de victoire, le deuxième président le plus jeune dans l’histoire de la Colombie, après le libéral Eustorgio Salgar (1870-1972), qui avait 39 ans lorsqu’il a accédé à la magistrature suprême de son pays.

Les expatriés colombiens en Nouvelle Zélande, en Australie et dans certains pays asiatiques ont commencé à voter dimanche dans les consulats du pays, selon le ministère des Relations extérieures.

Le président sortant de centre-droit, Juan Manuel Santos, doit quitter le pouvoir le 07 août après deux mandats consécutifs de 4 ans chacun.

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