Corruption : Une lutte sans relâche contre un fléau qui fait obstacle à la dynamique de développement

Corruption : Une lutte sans relâche contre un fléau qui fait obstacle à la dynamique de développement

vendredi, 3 janvier, 2020 à 17:39

Par Sofia El Aouni

Rabat, 03/01/2020 (MAP)- Érigée en priorité nationale, la lutte contre la corruption s’est renforcée avec l’adoption d’une panoplie de mesures impliquant les acteurs des secteurs public et privé, ainsi que la société civile. Des efforts inlassables qui dénotent la volonté du Maroc à lutter sans relâche contre un fléau qui freine la dynamique du développement déjà enclenché dans le Royaume.

En effet, la Constitution de 2011 a érigé, irrévocablement, la lutte contre la corruption au rang de priorité de la société marocaine. S’en est suivie la mise en place d’un arsenal juridique important en l’occurrence la loi n° 113-12 de 2015 portant création de l’Instance nationale de la probité, de la prévention et de la lutte contre la corruption avant que Sa Majesté le Roi Mohammed VI ne procède à la nomination de son président M.Mohamed Bachir Rachdi, ancien secrétaire général de Transparency Maroc, section marocaine de Transparency International, une ONG internationale ayant pour principale vocation la lutte contre la corruption au niveau mondial.

D’autres mesures aussi importantes ont été entreprises dans le sillage de la dynamique de changement notamment les textes relatifs à l’obligation de déclaration de patrimoine, le décret n° 2-12-349 du 20 mars 2013 relatif aux marchés publics, le Code de procédure pénale et la loi n° 43-05 relative à la lutte contre le blanchiment de capitaux. S’ajoute à cette dynamique la mise en place de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption de 2015.

Dans une déclaration à la MAP, le secrétaire général du Département de la réforme de l’administration au Ministère de l’économie, des finances et de la réforme de l’administration, Ahmed Laamoumri, a indiqué que l’adoption de la stratégie nationale de lutte contre la corruption (2015-2025), recommandée par la Convention des Nations unies contre la corruption avec un référentiel pour chaque pays, a été réalisée en coordination avec tous les départements et secteurs concernés.

Mettant en avant un ensemble de projets portés par les différents départements ministériels et la société civile, M. Laamoumri a relevé que cette stratégie nationale, dotée d’une commission présidée par le Chef du gouvernement, a pour vision de renforcer la probité et réduire les actes de corruption d’une manière “très visible” à l’horizon 2025.

Le responsable a également souligné l’importance du rapport d’évaluation de la première étape de la stratégie nationale de lutte contre la corruption, qui a été adopté et publié sur le site internet du département de la Réforme de l’administration et du Chef du gouvernement.

Évoquant le rôle de son département, M. Laamoumri a signalé qu’en plus de l’élaboration de la stratégie nationale en coordination avec l’ensemble des acteurs gouvernementaux, le département de la Réforme de l’administration au ministère de l’Économie, des finances et de la réforme de l’administration, assure le secrétariat de la Commission nationale anti-corruption (CNAC) et celle de la stratégie nationale de lutte contre la corruption.

De son côté, le président de l’Instance nationale de la probité de la prévention et de la lutte contre la corruption (INPPLC), Mohamed Bachir Rachdi a estimé que l’étude des dernières politiques et des mesures de lutte contre la corruption a permis de constater un décalage entre les efforts fournis et les résultats ressentis et de conclure que l’approche segmentée ne répondait pas aux attentes espérées.

En effet, pour des politiques publiques cohérentes qui englobent l’ensemble des aspects aussi bien la prévention, la sensibilisation que les aspects de répression et des actes de corruption, il était nécessaire d’adopter “une approche participative par l’implication du secteur privé, la société civile avec l’ensemble des secteurs gouvernementaux et des institutions nationales concernés”, a relevé M. Rachdi.

Selon le président de l’INPPLC, l’instance a proposé une restructuration de la stratégie de lutte contre la corruption sans remettre en cause ses fondements vu qu’elle dispose de tous les ingrédients d’une stratégie bien fondée et construite autour de principes universels.

“Au niveau du programmes, des actions et des projets, une restructuration a été entreprise pour permettre une meilleure consolidation et un traitement profond des thématiques traitées”, a-t-il indiqué.

Faisant référence au nouveau modèle de développement en cours d’élaboration, M.Rachdi a estimé que la lutte contre la corruption, la promotion de l’éthique et la primauté de l’État de droit sont des éléments fondamentaux de la réussite de tout modèle de développement.

“Un développement soutenu, inclusif et durable ne peut exister en présence d’une corruption répandue. Il est ainsi fondamental que l’action contre la corruption soit garantie pour endiguer le phénomène et le réduire de manière très forte”, a affirmé le président de l’INPPLC, ajoutant que pour s’acquitter de ses missions constitutionnelles, l’Instance a lancé plusieurs chantiers importants, adossés à une feuille de route aussi stratégique que opérationnelle, avec des objectifs concrets et mesurables.

A ce titre, le président dont le travail a abouti à l’adoption de la stratégie nationale de lutte contre la corruption, a mis l’accent sur la nécessité d’orienter la stratégie de lutte contre la corruption pour des résultats positifs et ainsi éviter la juxtaposition d’actions qui se font de manière isolée dans une logique d’accumulation et de consolidation des capacités pour pouvoir endiguer le phénomène de la corruption.

Par ces efforts, le Maroc s’inscrit parfaitement dans la dynamique internationale portée par l’ONU, qui a fait du 9 décembre une journée internationale de la lutte contre la corruption.

La présence du Maroc au niveau international en matière de lutte contre la corruption, trouve toute son ampleur lors de la réunion des États parties à la Convention des Nations Unies contre la corruption (UNCAC), où la résolution élaborée par le Royaume portant sur le “Suivi de la Déclaration de Marrakech sur la prévention de la corruption”, a été adoptée.

La résolution de Marrakech, fondatrice de l’importance de la prévention dans le système de la lutte contre la corruption, a été la seule à avoir reçu un large soutien.

Malgré ces efforts louables, beaucoup reste à faire pour inverser la tendance de manière visible et irréversible, à renforcer la confiance des citoyens et à améliorer l’intégrité et le climat des affaires, tout en renforçant le positionnement du Royaume à l’international.

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