Elections à l’OMC: les candidats sur la ligne de départ

Elections à l’OMC: les candidats sur la ligne de départ

mardi, 7 juillet, 2020 à 11:51

-Par : Taoufik El BOUCHTAOUI-

Genève – Les candidats au poste du directeur général de l’Organisation mondiale du Commerce (OMC) s’apprêtent à lancer leur campagne auprès des Etat membres, dans un contexte crucial pour l’Organisation, mais aussi pour le commerce mondial, confronté, sous l’effet de la pandémie du nouveau coronavirus, à son repli le plus fort depuis la fin de la Deuxième guerre mondiale.

La procédure de dépôt des candidatures pour succéder au Brésilien Roberto Azevêdo, qui a annoncé son départ anticipé, prendra fin mercredi, ouvrant la voie à une période de campagne et de consultations qui dure habituellement plusieurs mois, mais la démission surprise du sixième directeur général de l’OMC a changé la donne.

Les candidats officiellement déclarés sont le Mexicain Jesus Seade Kuri, la Nigériane Ngozi Okonjo-Iweala, l’Egyptien Abdel-Hamid Mamdouh, le Moldave Tudor Ulianovschi et la Sud-coréenne, Yoo Myung-hee.

La démission de M. Azevêdo, motivée par des raisons personnelles, en plein marasme économique dû à la pandémie liée au coronavirus 2019 (Covid-19), a placé l’organisation dans une situation délicate, les pays ne disposant guère que de moins de trois mois pour désigner son successeur.

La procédure de désignation du chef de l’OMC n’est pas une élection, mais un mécanisme consensuel qui fonctionne par élimination. Une “troïka”, composée du président du conseil général (organe de décision suprême qui rassemble les membres de l’OMC), du président de l’organe de règlement des différends et du président de l’organe d’examen des politiques commerciales, supervise ce processus de sélection.

Le président du conseil général, en l’occurrence l’ambassadeur de Nouvelle-Zélande David Walker, sera chargé de recevoir les représentants des États pour leur demander où vont leurs préférences et tenter de déterminer quel candidat a le plus de chances de réunir un consensus.

Après cette phase de consultation, la “troïka” est chargée d’éliminer progressivement les candidats qui recueillent le moins d’adhésions. La sélection en 2013 de Roberto Azevedo, qui a succédé au Français Pascal Lamy, s’était ainsi opérée en trois étapes par éliminations successives.

Ce départ prématuré du Brésilien en septembre intervient au moment où l’économie mondiale enregistre son plus violent coup de frein depuis la Grande Dépression des années 1930. Le commerce international est frappé de plein fouet par la pandémie de nouveau coronavirus qui a fait s’effondrer la production et les échanges.

L’OMC traverse, quant à elle, depuis des mois une crise profonde, le tribunal réglant les litiges commerciaux entre ses membres ne pouvant plus compter sur son organe d’appel, dont la nomination des juges est bloquée par Washington, et qui n’est plus opérationnelle depuis le 11 décembre, faute de magistrats suffisants.

Le système commercial est, en effet, profondément déstabilisé à la fois par les hostilités commerciales entre les Etats-Unis, la Chine et l’Union européenne, notamment les critiques acerbes de l’administration américaine, les entorses multiples aux accords, et la paralysie de l’organe d’appel, et par les mesures commerciales prises en réaction à la crise du coronavirus, notamment les restrictions aux exportations diverses et variées.

En outre, les Membres de l’OMC peinent depuis à conclure de nouveaux accords, et n’arrivent même pas à trouver une entente pour interdire les subventions favorisant la surpêche. La conclusion d’un accord à ce sujet a échoué lors de la 11e ministérielle de l’OMC à Buenos Aires fin 2017, et la 12e ministérielle, qui devait se tenir du 8 au 11 juin à Nur-Sultan au Kazakhstan et sur laquelle l’OMC avait fondé tous ses espoirs, a dû être reportée en raison de la pandémie de Covid-19.

Face à cette crise, les appels à réformer l’OMC se sont multipliés, notamment de la part du G20, pour adapter l’institution aux défis actuels dans le domaine du commerce international, que ce soit en termes de modernisation des règles en matière d’échanges, d’amélioration du fonctionnement de l’organisation ou de résolution de la crise liée au mécanisme de règlement des différends.

En janvier dernier, le président américain Donald Trump avait indiqué que Washington a engagé des discussions pour réformer l’Organisation, tout en dénonçant une nouvelle fois le traitement jugé «inéquitable» des Etats-Unis par l’institution dans le règlement de conflits commerciaux.

“J’ai un différend avec eux (l’OMC) depuis assez longtemps parce que notre pays n’a pas été traité avec équité (…) Nous discutons d’une structure entièrement nouvelle pour se mettre d’accord (…) Nous devons faire quelque chose”, a affirmé Donald Trump à Davos, aux côtés du directeur général de l’OMC, Roberto Azevedo.

Le contenu de la réforme n’est pas encore précisément défini, car il doit faire l’objet d’une négociation et d’un consensus entre tous les membres de l’OMC. Un paquet de réformes devrait englober les thèmes considérés comme prépondérants par les grandes puissances commerciales.

Pour les États-Unis et l’UE, ce paquet inclut les griefs de la trilatérale contre la Chine. Pour les pays émergents et en développement, la priorité s’ancre sur la dimension du développement et l’accès à des conditions commerciales favorables (traitements spéciaux et différenciés). La réforme ne doit pas non plus exclure l’agriculture, sujet d’une importance majeure pour un grand nombre de membres de l’OMC.

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