Face à la MAP: la profession comptable au Maroc, vecteur de développement économique

Propos recueillis par Hasnaa ELAKKANI

Rabat- La profession comptable au Maroc a atteint un degré de maturité qui lui permet d’être un vecteur de développement socio-économique du pays, a souligné, jeudi à Rabat, le président de l’Ordre des experts comptables du Maroc (OEC), Issam El Maguiri.

La profession, créée en 1993 en vertu d’une loi qui a institué l’Ordre et qui régit le port de titre d’expert comptable, a atteint un niveau de maturité déjà reconnu par toutes les parties prenantes, puisqu’il est un acteur principal dans la production et la fiabilisation de l’information financière et l’accompagnement des pouvoirs publics dans toutes les thématiques et questions qui concernent la formation comptable, économique et juridique, a indiqué M. Maguiri dans une interview à l’Agence marocaine de presse dans le cadre de son nouveau concept “Face à la MAP”.

Pour le patron des experts, le métier est dédié essentiellement aux petites et moyennes entreprises (PME) et dans une moindre mesure les grandes entreprises qui, contrairement aux premières, ont les moyens d’avoir leurs propres managers, cadres financiers et comptables.

“L’expert est formé pour accompagner les PME”, a-t-il insisté, rappelant que sa formation approfondie (bac+ 8) portant sur les différents aspects de gestion des PME (économie, droit, gestion, finance, fiscalité…) fait que l’expert est le professionnel le mieux outillé pour les accompagner dans leur développement.

Et de noter que la mortalité des entreprises touche le plus celles qui ne sont pas accompagnées par un expert comptable, ajoutant que pour assurer la pérennisation et le développement, faire appel à un expert est un levier qui est très recommandé et souhaitable pour une PME afin d’avoir des réponses en temps opportun à ses problématiques au quotidien.

La profession a aussi un rôle central à jouer dans l’accompagnement des administrations publiques pour la mise en place d’une comptabilité patrimoniale et conventionnelle et mettre en place les normes comptables, le contrôle interne, la bonne gouvernance, a-t-il estimé, ajoutant que des études ont montré qu’il y a une corrélation entre la qualité de la profession et le niveau de développement d’un pays.

M. Maguiri n’a pas manqué de noter, dans ce sens, que la maturité de la profession comptable au Maroc est reconnue à l’échelle régionale (MENA et Afrique) et internationale ce qui lui a valu l’année dernière d’être élue membre du Conseil d’administration de la Fédération internationale des experts comptables (IFAC) aux côtés de 18 autres pays.

La profession avait également présidé la Fédération panafricaine des experts comptables (PAFA) qui regroupe 43 pays et 55 organisations africaines, a-t-il dit, rappelant que le Maroc est l’un des fondateurs de cette instance qu’il a présidée jusqu’à avril dernier.

Le Maroc est aussi membre de la Fédération méditerranéenne des experts comptables et de la fédération arabe de la profession, a-t-il rappeé, relevant que les professionnels marocains sont sollicités et invités aux rencontres organisées aux niveaux régional et international.

Dans ce sillage, M. Maguiri a annoncé l’organisation de la 5ème édition du Congrès africain des professionnels de la comptabilité (ACOA) du 19 au 21 juin prochain à Marrakech.

Placée sous le Haut patronage de SM le Roi, cette manifestation se tiendra sous le thème “la performance du secteur public en termes d’efficacité, d’efficience et d’économie”.

Quelque 1.200 participants sont attendus à cette messe, qui connaîtra l’organisation d’une dizaine de plénières et une vingtaine de workshops animés par des intervenants de haut niveau venant des quatre coins du monde.

Issam El Maguiri, qui est à la tête de l’OEC depuis 2017, est titulaire d’une licence en sciences économiques en 1995. Il a obtenu le diplôme national d’expert comptable en 2002 et un doctorat en sciences de gestion en 2016. Il dirige un cabinet d’expertise comptable, d’audit et de commissariat aux comptes qu’il a fondé en 2004.