Femmes pilotes des Forces Royales Air, ce choix entre le cœur et la raison

Femmes pilotes des Forces Royales Air, ce choix entre le cœur et la raison

mercredi, 3 mars, 2021 à 12:31

Par Abdelilah EDGHOUGUI
Rabat – “Ô ciel du pays, pas de peur, ni de tremblement, tes hommes forts volent avec fierté vainquant les épreuves”, cet extrait du chant des Forces Royales Air (FRA), ne concerne plus seulement les hommes en combinaison verte, car la femme marocaine s’est frayée une place dans cet espace masculin et tout en finesse.

“Avec les avions et le livre, nous avons surmonté les difficultés, chevauchant les nuages, croyant au discours qui est le discours de la Patrie”. Aussi beaux que doux, ces mots et leur signification profonde se raccourcissent l’itinéraire pour atterrir en plein milieu du cœur des femmes ayant préféré rejoindre les rangs des FRA. Le Commandant Hanae Zerouali, pilote et monitrice de transport aérien militaire à la 3ème Base Aérienne des FRA (3è BAFRA) de Kénitra, en est un exemple révélateur.

Pour Hanae, devenir experte en transport aérien militaire n’était pas une idée envisageable, car au début il désirait être ingénieure d’Etat. “Mais lorsqu’une opportunité s’est présentée à l’Ecole royale de l’air (ERA), j’ai saisi cette occasion sans hésitation pour devenir à la fois ingénieur, pilote et officier militaire”, a-t-elle confié dans une déclaration à la chaîne d’information de la MAP (M24).

“Mon rêve c’était devenir Commandant de bord sur avion, ce qui a été réalisé car j’ai exercé en tant que pilote et Commandant de bord sur avion C-130”, a-t-elle ajouté.

“Maintenant j’ai intégré le domaine de l’instruction qui est un défi pour moi”, a estimé cette pilote, affirmant qu’elle essaye de partager sa modeste expérience avec les jeunes pilotes, surtout à bord de son avion le King-R200 qui assure, entre autres, la mission d’appui au programme des pluies provoquées par l’ensemencement des nuages (Opération Al-Ghait).

Côté vie privée, Mme Zerouali a fait savoir qu’il s’agit là d’un défi qui n’est pas évident, mais avec le temps “on apprend à prendre un rythme pour pouvoir concilier la vie personnelle et la vie professionnelle”.

Même son de cloche chez le Capitaine Souad Lamghari, co-pilote de l’avion Casa CN-235 à la 3è BAFRA, pour qui “devenir pilote n’était pas un rêve au début, car elle voulait être ingénieure”.

“Lorsque j’ai volé pour la première fois c’était vraiment extraordinaire, j’ai adoré le vol et le fait d’être aux commandes d’un appareil. J’ai adoré les paysages et les sensations et j’ai dit: c’est ce que j’aimerais faire comme métier”, a-t-elle révélé.

Le transport du matériel, du personnel, le largage matériel ou encore le parachutage, autant de missions que cette lauréate de l’ERA ne cesse d’assurer avec abnégation et rigueur remarquables à côté de ses camarades masculins au sein de son unité d’affectation: l’Escadron appui et liaison à la 3è BAFRA.

Et la confirmation vient de son Commandant d’Escadron, Salahddine Jatti qui a félicité ses subordonnées féminines qui incarnent, selon lui, des exemples de réussite de la femme marocaine dans un domaine très exigeant, celui du transport aérien militaire, tout en souhaitant que Souad puisse devenir prochainement la première responsable d’un avion tactique militaire des FRA.

Or, le radar de la 3è BAFRA n’a pas divulgué toutes ses interceptions, tant celle-ci regorgent de talents féminins de haut niveau, à l’instar du Capitaine Asmae Lhassika, co-pilote sur avion C-130.

Imperturbable, cette ingénieure d’État en aéronautique est “très fière” de la chance qu’elle a eue, étant donné qu’elle figure parmi les premières femmes pilotes de l’armée marocaine.

“Devenir pilote des FRA n’était pas un rêve ou une coïncidence mais plutôt le fruit d’un soutien familial permanent, d’un cursus scolaire acharné plein de persévérance et de sacrifice pendant toutes mes années d’études”, a-t-elle assuré.

“C’est un métier pas vraiment comme les autres ( ..) la sécurité aérienne est primordiale et essentielle où on ne peut pas choisir une personne en fonction de sexe”, a-t-elle dit, ajoutant que c’est la compétence qui compte en plus de l’engagement, la discipline et la rigueur, mais avant tout c’est la passion pour le métier et la Patrie.

“Je ne vois pas actuellement qu’il y a une différence entre une femme et un homme, dès lors qu’on exécute le même type de missions opérationnelles que ce soit d’ordre tactique ou logistique et avec la même cadence”, a-t-elle argué.

Les pilotes féminins des FRA écrivent, d’ores et déjà, des pages en or sur un livre de mille et une page d’épopées de l’histoire de l’aviation militaire marocaine, de quoi laisser sereins les cieux du Royaume.

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