Hillary Clinton au rendez-vous avec l’histoire à la convention du Parti démocrate à Philadelphie

DNES à Philadelphia (Pennsylvania) : Fouad ARIF

Philadelphie – Hillary Clinton, ancienne Première Dame, sénateur de l’Etat de New York et Secrétaire d’Etat, s’apprête à franchir un palier historique et inédit dans l’histoire des Etats-Unis d’Amérique, celui d’être désignée officiellement la première femme à défendre les couleurs d’un des deux grands partis politiques, en l’occurrence le Parti Démocrate, aux élections présidentielles de 2016 et ce, quelque 230 années après la formation du système de gouvernement US dans cette même ville de Philadelphie qui accueille, du 25 au 28 juillet, la convention du Parti Démocrate.

Il aura fallu pas moins de 58 cycles d’élections présidentielles pour voir une femme américaine désignée officiellement par l’un des deux partis majeurs US au scrutin présidentiel. Pour Mme Clinton, ce rendez-vous avec l’histoire comporte en lui une autre grande signification: sa mère Dorothy Howell Rodham était née le 4 juin 1919, soit le même jour où le congrès avait adopté le 19è amendement autorisant les femmes à voter.

Hillary Clinton brise ainsi ce “plafond de verre” à un moment où la parité genre en politique est en train de se dissiper aux Etats-Unis, bien que les disparités restent criardes. A titre d’exemple, les Etats-Unis occupent la 94è place dans le monde en termes de pourcentage de femmes siégeant au congrès, selon des chiffres rendus publics par le Center for Women in American Politics (CWAP). Seuls 20 pc des législateurs à la Chambre des représentants sont des femmes.

Toutefois, Hillary Clinton, qui n’entend pas se contenter de cette désignation bien qu’elle soit historique à bien des égards, veut aller jusqu’au bout du rêve en battant le candidat républicain le jour du scrutin, le 8 novembre prochain. En effet, après la convention du Parti Républicain durant laquelle Donald Trump s’est évertué à dépeindre une image noire d’une Amérique aux prises avec “la violence en interne, le terrorisme tout en régressant sur la scène internationale”, Mme Clinton entend, quant à elle, être le porte-voix d’une vision optimiste et inclusive.

Le défi pour elle, selon les observateurs, serait d’éviter d’être le chantre du statu quo, en veillant à insuffler une dose en faveur du changement à même de galvaniser un électorat manifestement frustré et divisé.

Pour porter ce message, le Parti Démocrate a prévu tout au long des quatre jours que durera la convention de mettre en valeur l’engagement de Hillary Clinton sous le thème “Ensemble plus forts” (Stronger together). La tribune verra ainsi se succéder les poids lourds de la politique US, que sont l’ancien Président Bill Clinton, le Président actuel, Barack Obama, le Vice Président, Joe Biden, ainsi que le nouvellement désigné candidat à la Vice Présidence, Tim Kaine, qui complète ainsi le ticket Hillary Clinton.

Contrairement au Parti Républicain, dont des ténors refusent de déclarer leur soutien à Donald Trump, le Parti Démocrate fera la démonstration de son unité lors du conclave de Philadelphie, avec le discours tant attendu lundi de Bernie Sanders, qui avait déclaré son soutien à Mme Clinton, après des primaires très disputées.

Le ton franchement violent ayant marqué le convention du GOP donne au Parti Démocrate et à Hillary Clinton l’opportunité de ratisser large et d’élargir leur base électorale pour inclure les électeurs qui aspirent aux changements sans pour autant être réceptifs au message de Trump.

Le Parti Démocrate aura aussi l’occasion de mettre en exergue la grande diversité de son électorat avec des intervenants afro-américains, hispaniques, asiatiques, juifs et musulmans qui parleront de thématiques allant de l’immigration, au contrôle des armes en passant par le rôle des Etats-Unis dans le monde et l’économie.