Incertitude et expectative, maîtres-mots des présidentielles équatoriennes

Incertitude et expectative, maîtres-mots des présidentielles équatoriennes

mardi, 21 février, 2017 à 11:24

Par Nadia El HACHIMI

Quito (Equateur) – Les électeurs équatoriens devront prendre leur mal en patience avant de savoir si “Lenin”, le socialiste, succédera, le 24 mai prochain, au président sortant Rafael Correa ou s’il devra se préparer à un deuxième tour à l’issue incertaine face à un “Lasso” qui pourrait fédérer derrière lui les différentes factions de l’opposition de droite.

D’un côté, la Gauche compte sur l’ancien vice-président (2007-2013) de l’Allianza Pais (Alliance pays) pour faire durer l’héritage d’une décennie de “corréisme”, tandis que la Droite, menée par l’ex banquier Guillermo Lasso, souhaiterait en découdre avec le courant socialiste à l’instar des démocraties argentine, brésilienne et péruvienne, gouvernées par les conservateurs.

Pour le moment, aucun candidat n’a pu remplir les conditions garantissant une victoire au premier tour, à savoir 40 pc des suffrages exprimés et une avance de dix points de pourcentage entre le vainqueur et son dauphin.

Bien que Moreno semble être si proche de ce chiffre magique avec ses 39,07 pc de suffrages exprimés après le décompte 91 pc des bulletins de vote, il risque encore de subir un revers si près du but, tant le ballotage est serré.

L’issue de cette confrontation ne sera pas connue de si tôt étant donné que le Conseil National Electoral (CNE) attend de recevoir les bulletins de vote des provinces reculées et ceux des Equatoriens établis à l’étranger.

Le décompte complet des votes prendrait encore trois jours, avait déclaré lundi à la presse, Juan Pablo Pozo, président du CNE en relevant que ce retard risque d’attiser les tensions de part et d’autre de l’échiquier politique équatorien.

Cette attente commence déjà à affecter certains candidats, notamment Lasso, qui a déclaré depuis son fief à Guayaquil qu’il y avait anguille sous roche, en s’interrogeant sur les raisons qui pousseraient le Conseil électoral à retarder l’annonce des résultats définitifs.

“Nous n’allons tolérer aucune fraude, s’ils falsifient les résultants nous allons descendre dans les rues”, a martelé le sexagénaire conservateur à l’adresse des ses partisans.

La réponse de Moreno n’a pas tardé puisqu’il a accusé, lundi soir, son rival d’être un “mauvais perdant”.

“Je suis atterré de voir qu’il y a un homme politique qui en appelle à la violence”, a poursuivi Moreno, en appelant à la patience et à la retenue jusqu’à l’annonce des résultats définitifs.

C’est donc dans un climat sous haute tension que les 12,8 millions d’électeurs attendent de connaitre l’identité de leur prochain président de qui ils souhaitent plus d’emplois et une lutte sans merci contre la corruption.

Plus qu’une lutte pour le pouvoir, les élections présidentielles équatoriennes de dimanche sont un affrontement entre “deux visions de la société, deux visions du développement, deux visions de l’Etat”, comme l’a si bien présenté le président sortant Correia.

Le candidat Moreno, devenu paraplégique en 1998 après avoir été touché par balle lors d’un braquage, promet d’augmenter les dépenses sociales et de garantir un meilleur accès à l’emploi et des avantages sociaux pour les Equatoriens frappés de handicap.

Toutefois, l’ancien vice-président n’a pas le soutien du milieu des affaires, qui estime que le candidat de la gauche au pouvoir n’a pas les outils nécessaires pour renflouer l’économie équatorienne affectée par la chute du brut et la hausse du billet vert.

Son rival Lasso propose de mettre en place une plateforme basée sur la production de pétrole pour raviver l’économie, de réduire les taxes, d’attirer les investissements étrangers et de créer un million d’emplois en quatre ans, durée du mandat du président.

Le principal leader de la droite sous l’étiquette du “mouvement Créant des opportunités” (Creo, “Je crois”) n’a pas le soutien de toutes les franges de la population, dont certaines l’accusent d’avoir contribué, en tant que banquier, à la crise financière qu’avait connu le pays en 1999 et qui a privé des centaines de milliers de ménages de leurs économies.

Selon les observateurs, la polarisation de la société équatorienne pourrait peser de tout son poids et favoriser la tenue, le 2 avril prochain, d’un deuxième tour pour départager Lenin et Lasso. Le pays n’ayant pas connu un tel scénario depuis les présidentielles de 2006, qui  ont propulsé Correia à la présidence alors qu’il était deuxième au premier tour face au candidat de droite Alvaro Noboa.

 

 

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