Kenza Isnasni, une combattante pour la tolérance et la paix dans le monde

Kenza Isnasni, une combattante pour la tolérance et la paix dans le monde

mercredi, 1 janvier, 2014 à 13:05

— Par Ilias KHALAFI —
Al Hoceima – Depuis le drame xénophobe qui a coûté la vie à ses parents, l’existence de Kenza Isnasni a complètement chaviré. La jeune fille originaire du Rif n’a cessé de militer pour les valeurs de tolérance, de coexistence et de paix, en portant le flambeau du bénévolat partout où elle va.

Ce funeste matin du 7 mai 2002, un sympathisant d’extrême-droite belge parvient à s’introduire dans l’appartement de la famille Isnasni à Bruxelles, assassine ses parents et blesse deux de ses frères, avant de mettre le feu à l’habitation. Aujourd’hui, à 30 ans, Kenza n’a pas oublié ce lancinant épisode de sa vie. Au contraire, elle y puise de l’énergie et de la force pour aller de l’avant et, surtout, pour semer les graines de la tolérance autour d’elle.

Née à Bruxelles, où elle a passé son enfance et son adolescence, Kenza appartient à une famille modeste qui a choisi d’émigrer en Belgique durant les années 1960. Evoquant cette première génération d’émigrés, la jeune fille se rappelle qu’ils étaient dans l’obligation de “fournir un double effort pour se tailler une place dans la société, comme ils ont souffert pour s’adapter dans un pays qui ne porte pas les mêmes valeurs que les leurs”.

Immédiatement après le drame, elle a pris une résolution déterminante: Il n’est pas question de baisser les bras. “L’essentiel est de ne pas adopter une attitude de victime”, a-t-elle confié dans un entretien à MAP-Al Hoceima, ajoutant que “nos parents nous ont appris à nous battre. Alors, on ne doit jamais cesser de revendiquer nos droits, d’exercer notre culte et de vivre notre culture”.

L’un de ses premiers fait d’armes dans le domaine humanitaire est sa participation à la caravane du militant britannique George Galloway “Viva Palestina”, partie en décembre 2009 de la Grande Bretagne à destination de Gaza, pour casser le blocus imposé par Israël à la population palestinienne. Sa mission principale était de récolter des fonds pour acheter une ambulance et des médicaments destinés aux populations sinistrées de Gaza juste après une attaque israélienne.

La question palestinienne a, en effet, une place particulière dans son cœur. “Il y a des familles qui vivent le drame au quotidien: l’emprisonnement, le siège, la difficulté d’accès aux services, la discrimination et le déracinement des populations”, dénonce avec véhémence Kenza. “Se taire revient à cautionner ces actes et ces manquements de respect aux droits de l’Homme”, s’insurge-t-elle.

Quatre mois plus tard, et plus exactement en mai 2010, Kenza va vivre l’une des expériences les plus brutales de sa vie. Elle va frôler la mort pour une deuxième fois en prenant part à la fameuse “Flottille de la liberté”. Il s’agit de huit bateaux transportant près de 15.000 tonnes d’aide humanitaire destinées à la Bande de Gaza.

Kenza qui était à bord du “Mavi Marmara”, le bateau turc objet de l’arraisonnement sanglant, a échappé de justesse aux balles israéliennes, mais elle n’a pas manqué de faire un passage de 3 jours dans les geôles de l’Etat hébreu. Même si elle garde encore des souvenirs macabres de ces moments, elle ne cache pas que cette expérience l’a poussée à s’engager davantage et à continuer son combat pour les droits de l’Homme. “Notre objectif a été atteint: jeter la lumière sur la situation inhumaine que vivent les populations de Gaza”, se félicite-t-elle.

Après ces moments éprouvants, la jeune Kenza pleine de ressources et d’énergie a été derrière le lancement de la “Caravane du Savoir”, une initiative qui a pour objectif de distribuer des cartables aux enfants démunis de la région du Rif. Le projet a bénéficié aux enfants habitant dans les villages ruraux d’Ayt Kamra, Temsamane, Tamasint et d’Izemmouren.

Promettant qu’une deuxième édition sera bientôt organisée, Kenza n’a pas chômé entretemps. Sa dernière intervention était en octobre 2013, quand elle a réussi à collecter des fonds pour doter l’orphelinat d’Al Hoceima d’équipement ludiques et autres jeux pour enfants.

Kenza Isnasni, une jeune marocaine au parcours atypique, garde toujours l’espoir de “voir un monde meilleur malgré la prévalence des valeurs d’individualisme dans les sociétés actuelles”. Son ambition est “d’apporter un plus à l’humanité” au Monde et d’agir sans relâche pour le respect des valeurs humaines universelles.

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