La formation professionnelle dans le secteur automobile, un choix de cœur et de raison pour Mohamed Al-Joulali

La formation professionnelle dans le secteur automobile, un choix de cœur et de raison pour Mohamed Al-Joulali

lundi, 15 octobre, 2018 à 12:44

.-Par Hicham Boumehdi-.

Oujda – Reprendre le chemin de l’apprentissage par la voie de la formation professionnelle alors qu’on a déjà son master sous le bras, c’est le choix judicieux fait par Mohamed Al-Joulali, un jeune oujdi qui n’a pas eu à regretter ce nouveau départ, d’autant plus qu’il lui a ouvert la porte vers le secteur prometteur de l’électronique automobile.

Féru des matières scientifiques et techniques, le jeune homme, né en 1989, a eu son baccalauréat sciences mathématiques, avant de rentrer en université pour décrocher sa licence professionnelle en chimie des matériaux, suivi d’un master en sciences des matériaux. Cependant, il a compris que sa formation ne devait pas s’arrêter là s’il veut percer dans le domaine qui le passionne tant, le monde de l’automobile.

«Bien que ma formation universitaire m’ait permis d’accéder directement au marché de l’emploi dans l’industrie métallurgique, à Oujda puis à Casablanca, je voyais cela surtout comme une occasion d’accumuler une certaine expérience et d’ouvrir mes horizons sur d’autres métiers», explique le jeune homme dans une interview à la MAP.

«La question était pour moi de savoir comment investir ce bagage, car j’ai toujours eu pour ambition de créer ma propre entreprise. Dans le domaine où j’ai travaillé, la métallurgie, c’était difficile, car il fallait de grands investissements», confie-t-il.

C’est alors qu’il a décidé de suivre son cœur, mais aussi sa raison, pour se spécialiser dans l’électronique embarquée pour l’automobile, «car il s’agit d’un secteur qui a le vent en poupe et dispose d’un énorme potentiel au Maroc, du fait qu’il bénéficie d’une infrastructure développée et d’un soutien considérable», a dit Mohamed Al-Joulali.

Décision prise, place à l’action. L’entrepreneur en herbe fait le choix de la formation professionnelle et intègre l’Institut supérieur de technologie appliquée d’Oujda (Kolouche), où il finit major de sa promotion dans le domaine de l’industrie de l’automobile au titre de l’année scolaire 2017-2018.

Un succès qui a permis à ce jeune homme ambitieux de faire partie des douze élèves, stagiaires et étudiants lauréats qui ont eu l’honneur de saluer SM le Roi Mohammed VI, lors de la cérémonie de présentation du bilan d’étape et du programme exécutif dans le domaine du soutien à la scolarité et de la mise en œuvre de la réforme de l’éducation et de la formation, tenue en septembre dernier.

Saluer le Souverain a été un rêve qui s’est réalisé pour Al-Joulali, qui dit devoir sa réussite à trois facteurs : «une expérience préalable dans le domaine technique, l’amour que je porte au domaine de l’automobile et la qualité des formateurs qui ont joué un rôle essentiel, notamment deux formateurs ayant une grande expérience dans le domaine, à savoir Jamal Serraji et Jamal Karzazi, auxquels je rends hommage».

La chance souriant aux audacieux, Mohamed a aussi eu l’opportunité de connaitre, par le biais d’un cousin, des professionnels du secteur. «Cela m’a permis d’affiner mes connaissances théoriques et, au final, je suis devenu leur collaborateur. Je travaille actuellement en tant que freelance dans le domaine de la programmation électronique des automobiles».

 


 

Un choix de carrière qui s’est avéré satisfaisant, aussi bien sur le plan professionnel que financier. «Malgré ma licence et mon master dans la poche, je savais que cela n’était pas suffisant, que je pouvais donner plus, et gagner plus, en me spécialisant dans le domaine qui me passionne et qui ouvre de grandes perspectives pour les jeunes», ajoute-t-il.

En effet, l’électronique embarquée pour l’automobile est un segment particulièrement intéressant, notamment avec l’essor actuel des moteurs hybrides, qui allient à la fois la technologie du moteur à combustion à celle du moteur électrique. Selon le jeune technicien, il s’agit d’un secteur en plein essor dans le monde entier en raison de la prise de conscience sur l’enjeu environnemental et climatique.

«Le Maroc accompagne ce mouvement et j’ai eu envie de contribuer à développer l’électronique de l’automobile dans mon pays. Je n’ai pas regretté mon choix, au contraire il s’avère de plus en plus pertinent», affirme le jeune homme, qui n’entend pas en rester là puisqu’il projette de créer sa propre entreprise dans ce domaine.

«Je crois en l’auto-emploi et je voudrai donner l’exemple dans ce sens pour les jeunes», résume-t-il.

A ce sujet, il met l’accent sur l’importance de la formation continue, car le domaine de l’électronique est en évolution continue et il faut rester attentif aux nouveautés dans ce domaine.

Autre conseil de Mohamed Al-Joulali : utiliser à bon escient les nouveaux moyens de communication, notamment les réseaux sociaux, qui peuvent s’avérer un formidable outil de formation.

«Personnellement, j’ai beaucoup appris de chaînes américaines spécialisées dans le secteur et j’ai été pour ma part administrateur de plusieurs groupes spécialisés sur les réseaux sociaux», révèle Mohamed, notant que cet outil permet de connaitre, via des cours pratiques diffusés parfois en direct, toutes les nouveautés dans le domaine, bien avant qu’elles fassent l’objet d’une publication sur papier.

«Cela facilite beaucoup l’assimilation des informations et permet d’avoir des connaissances actualisées dans un domaine en perpétuelle évolution», relève-t-il, ajoutant que grâce aux réseaux sociaux, il a découvert des nouveautés encore inédites au Maroc, «ce qui me donne une longueur d’avance et constitue un réel atout pour mon parcours professionnel».

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