Le Parlement britannique, symbole de la démocratie, visé par une attaque terroriste

Par Fouzi AZZAM

Londres – Après les attentats meurtriers de Paris, Nice, Bruxelles et Berlin, Londres à son tour a été frappée mercredi par une attaque terroriste qui, selon un bilan actualisé, a fait 3 morts, outre l’assaillant  et une trentaine de blessés.

Cette attaque “odieuse et abjecte” a visé le cœur de la démocratie à Londres, le Parlement britannique, la chambre des Communes. Le symbole politique de la Grande-Bretagne, le palais de Westminster, a été le théâtre d’actes terroristes ayant plongé les Britanniques dans l’horreur et l’effroi.

Mercredi, en début d’après-midi, en plein coeur de la capitale britannique, un homme au volant d’un 4X4 lance son véhicule sur les passants sur le pont de Westminster qui enjambe la Tamise, menant au Parlement et à Big Ben. Peu après la sortie du pont, il emboutit sa voiture sur le bas-côté, puis en sort et court vers les grilles du Parlement, où la Première ministre Theresa May vient de s’exprimer devant les députés.

Il poignarde un agent de sécurité devant le Parlement. La police ouvre le feu au moment où il essaie de s’attaquer à un deuxième policier, il est tué. Un policier a également trouvé la mort.

Après les coups de feu entendus devant le Parlement, la panique s’installe dans le centre de Londres: les passants courent vers la station de métro la plus proche, un impressionnant cordon sécuritaire s’est déployé, le bâtiment du Parlement a été verrouillé, alors que la Première ministre Theresa May a été évacuée à bord de sa voiture officielle.

Dans la soirée, Mme May a présidé une réunion de crise (Cobra Meeting) sur cette attaque. “Le terroriste a choisi de frapper en plein coeur de notre capitale où les gens de toutes nationalités, religions et cultures convergent pour célébrer les valeurs de liberté, de démocratie et de liberté de parole (…) les forces du mal ne nous diviseront pas”, a-t-elle dit devant sa résidence du 10, Downing Street.

Selon le maire de Londres Sadiq Khan, “les Londoniens ne se laisseront pas intimider par le terrorisme”, appelant “tous les Londoniens, et tous les visiteurs, à ne pas être inquiets”. “Notre ville reste l’une des plus sûres au monde”, assure-t-il.

“Londres est la ville la plus merveilleuse du monde, et nous faisons face, ensemble, à ceux qui tentent de nous nuire et de détruire notre mode de vie. Nous l’avons toujours fait, et nous continuerons toujours à le faire. Les Londoniens ne seront jamais intimidés par le terrorisme”, a-t-il souligné.

Scotland Yard a annoncé mercredi soir le déploiement de policiers supplémentaires armés et non-armés dans les rues de la capitale britannique.

Il s’agit-là “d’une mesure de précaution pour les prochains jours, pour assurer une présence visible et rassurante à travers le pays”, a affirmé le chef de la police Mark Rowley, tout en refusant de faire des commentaires sur l’identité de l’assaillant. “Mais nous privilégions la piste du terrorisme islamiste”, a-t-il précisé.

Il s’agit de l’attaque la plus meurtrière au Royaume-Uni depuis les attentats suicide revendiqués par des sympathisants d’Al-Qaïda qui avaient fait 56 morts le 7 juillet 2005 dans les transports publics londoniens.

En dépit de cette nouvelle attaque ayant visé le Parlement de Westminster à Londres, les services de sécurité britanniques ont maintenu inchangé le niveau d’alerte anti-terroriste à un degré élevé depuis août 2014.

En signe de solidarité avec les Londoniens, le Parlement écossais a suspendu les débats sur le projet d’organisation d’un deuxième référendum d’indépendance.

D’après certains analystes, les autorités britanniques s’attendaient à une attaque terroriste depuis quelques temps et ont multiplié ces derniers mois les alertes anti-terroristes.

Ils ont mis en place d’un numéro vert dédié à la lutte contre la menace terroriste et déjoué 13 projets d’attentat depuis 2013. La majorité de ces complots ont été l’œuvre de sympathisants de l’organisation terroriste État islamique (EI), avait souligné le chef adjoint de la police, Mark Rowley, qui supervise les opérations de contre-terrorisme au Royaume-Uni.

Décembre dernier, le chef du renseignement extérieur britannique (MI6) Alex Younger avait mis en garde contre la menace terroriste pesant sur le Royaume-Uni.

Pour faire face à cette menace, le gouvernement britannique a renforcé les ressources humaines des agences de renseignement et de lutte contre le terrorisme, tout en insistant sur l’implication active de toutes les composantes de la société civile.