Le Sommet de Nouakchott marquera-t-il l’engagement des Etats africains à gagner la bataille contre la corruption?

Le Sommet de Nouakchott marquera-t-il l’engagement des Etats africains à gagner la bataille contre la corruption?

samedi, 30 juin, 2018 à 11:06

                                                Par Driss SABRI

Nouakchott – La capitale mauritanienne abritera dimanche et lundi le 31ème Sommet de l’Union africaine (UA) placé sous le signe “vaincre la corruption: une voie durable pour la transformation de l’Afrique”, une thématique qui en dit long sur le coût et les implications de ce fléau qui pèse lourdement sur le développement du continent.

“L’Afrique perd au minimum 50 milliards de dollars par an du fait des flux financiers illicites”. C’est le constat dévoilé par le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat à l’ouverture de la 33ème session du Conseil exécutif préparatoire à ce Sommet.

Pire encore “la corruption affecte environ 70 pc des marchés publics en Afrique et gonfle le coût des contrats de 20 à 30 pc”, alerte, pour sa part, Mme Vera Songwe, Secrétaire générale adjointe de l’ONU et Secrétaire exécutive de la Commission économique pour l’Afrique,  en citant un récent rapport de la CEA.

La responsable onusienne, qui s’exprimait devant la même session, ajoute: “Sans les flux financiers illicites, le stock de capital de l’Afrique aurait augmenté d’environ 60 pc et le PIB par habitant de 15 pc. Le taux d’investissement intérieur par rapport au PIB serait passé de 19 à 30 pc”.

“La banque africaine de développement note en outre que les coûts cachés de la corruption dans les marchés publics peuvent se traduire par une infrastructure de mauvaise qualité, tandis que les achats inutiles peuvent ajouter au moins 25 pc au coût total des marchés publics”, poursuivait Mme Songwe devant le Conseil exécutif de l’UA.

Donc ce n’est pas par hasard que l’année 2018 a été déclarée « Année de lutte contre la corruption» en Afrique. D’ailleurs c’est le thème réservé au 31ème Sommet de Nouakchott. L’occasion de tirer, lors de cette grand-mess africaine, la sonnette d’alarme sur les proportions très inquiétantes de ce fléau dans le continent et d’en trouver les solutions.

“Une action multiforme ici est requise. Nous devons aller au-delà des incantations pour marquer l’engagement à lutter contre la corruption du sceau de l’action et du concret”, lance le président de la commission de l’UA.

“Si la corruption n’est pas énergiquement combattue, la cohésion de nos sociétés et la viabilité de nos Etats seront durablement affectées”, a mis en garde M. Moussa Faki Mahamat.

Pour lui, “Les Etats membres sont fortement interpellés pour prendre les mesures qu’appelle la situation et répondre à l’aspiration de nos peuples à la bonne gouvernance”.

La corruption est une question de gouvernance et c’est dans ce cadre que le Maroc a plaidé ici à Nouakchott devant la 36ème Session du Comité des Représentants Permanents de l’Union africaine (COREP) pour le renforcement de la bonne gouvernance au sein de l’UA en tant que voie incontournable pour assurer l’efficacité et l’efficience de l’action africaine commune au service du développement et de la prospérité du citoyen africain. Un objectif qui, selon le Royaume du Maroc, demeure au centre de l’Agenda de l’institution panafricaine.

C’est dans cet esprit que le Représentant Permanent du Maroc auprès de l’UA et la CEA a tenu à rappeler que le thème de l’année 2018 de l’UA : «Gagner la Bataille contre la corruption : une voie durable vers la transformation de l’Afrique» interpelle les instances de l’UA pour veiller à une application stricte des règles et procédures de l’institution dans l’exécution de ses projets et programmes.

Conscient des effets néfastes de la corruption et la mauvaise gouvernance sur le tissu économique et social et sur le développement durable du pays en général, le Maroc, sous l’impulsion de SM le Roi Mohammed VI, que Dieu L’assiste, avait élaboré et adopté une stratégie nationale globale et intégrée de lutte contre la corruption.

La Constitution du Royaume du Maroc a donné un saut qualitatif à la lutte contre la corruption et ce, par le biais du renforcement des droits de l’Homme, du rôle de la société civile, du renforcement du principe de la bonne gouvernance et l’obligation d’aligner les services publics sur les normes de transparence et de reddition des comptes et de responsabilité, note-t-on dans le document de la stratégie nationale de lutte contre la corruption. Et aussi à travers le renforcement des institutions de gouvernance en tant qu’organes constitutionnels notamment l’Instance nationale de la probité et de lutte contre la corruption, le Médiateur et le Conseil de la concurrence, de la constitutionnalisation du droit d’accès à l’information, de la criminalisation des infractions relatives aux conflits d’intérêts, aux délits d’initié, au trafic d’influence et de privilèges, à l’abus de position dominante et de monopole.

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