Le soutien aux petits exploitants agricoles, clé pour sortir plus d’un milliard de personnes de la pauvreté (experts)

Le soutien aux petits exploitants agricoles, clé pour sortir plus d’un milliard de personnes de la pauvreté (experts)

mercredi, 18 septembre, 2013 à 9:36

Nairobi  – Soutenir les petits exploitants agricoles pour leur permettre de jouer un rôle plus important dans la production alimentaire et la gestion des ressources naturelles est l’une des actions les plus pressantes pour sortir plus d’un milliard de personnes de la pauvreté et nourrir durablement une population mondiale croissante, soulignent des experts.

Pour preuve, précisent-ils, la plupart des 1,4 milliard de personnes vivant avec moins de 1,25 dollar par jour habitent en milieu rural et dépendent largement de l’agriculture pour leur subsistance, tandis qu’environ 2,5 milliards de personnes travaillent dans l’agriculture à temps plein ou partiel.

Ces agriculteurs gèrent environ 500 millions de petites exploitations et fournissent plus de 80 pc de la nourriture consommée dans de grandes parties du monde en développement, en particulier en Afrique sub-saharienne et en Asie du Sud, contribuant ainsi à la sécurité alimentaire et à la réduction de la pauvreté.

Citant une étude récente du Programme des Nations Unies pour l’environnement, basé à Nairobi, les experts relèvent qu’une augmentation d’un pour cent du budget alloué au secteur agricole permet de réduire l’écart de pauvreté cinq fois plus que l’augmentation d’un pour cent du budget d’autres secteurs, en particulier parmi les populations les plus pauvres. De surcroit, pour chaque augmentation de dix pour cent des rendements agricoles, il y a eu une réduction de sept pour cent de la pauvreté en Afrique et de plus de cinq pour cent en Asie, notent-ils.

Cependant, les experts onusiens font constater que l’augmentation de la fragmentation des terres, la réduction du soutien à l’investissement et la marginalisation des petites exploitations dans les politiques économiques et de développement ont entravé l’essor des petites exploitations agricoles et laissé les petits exploitants vulnérables. A la faveur d’un soutien ciblé, ces agriculteurs souvent négligés peuvent transformer le paysage rural et déclencher une nouvelle révolution agricole durable, relèvent des experts citant une étude du Fonds international de développement agricole (FIDA).

Le Sous-secrétaire général de l’ONU et directeur exécutif du PNUE,  Achim Steiner, a dit à ce propos que deux décennies de sous-investissement dans l’agriculture, la concurrence croissante pour la terre et l’eau, la hausse des prix des carburants et des engrais et le changement climatique ont laissé les petits exploitants moins aptes à échapper à la pauvreté.
A la suite du Sommet de Rio +20 et dans le cadre de l’agenda de développement post-2015, y compris l’élaboration d’un ensemble d’objectifs de développement durable, il y a un intérêt croissant et puissant pour les systèmes alimentaires durables, a-t- il indiqué.

Les petits agriculteurs disposent aussi d’une riche expérience et des connaissances locales qui peuvent fournir des solutions concrètes à prendre en considération pour mettre l’agriculture sur une base plus équitable et durable, a affirmé de son côté, Elwyn Grainger Jones, directeur de l’Environnement au Fonds international de développement agricole.

“Pour mettre ces petits exploitants à la pointe de la transformation de l’agriculture mondiale, ils ont besoin d’un soutien approprié pour surmonter les nombreux défis auxquels ils sont confrontés”, soutient-il.

Les environnementalistes attirent également l’attention sur le fait que les pressions exercées sur les terres et les autres ressources vont croître au cours des 40 prochaines années, sachant que l’agriculture doit nourrir une population mondiale plus large et plus urbanisée.

Les pratiques actuelles sapent le fondement écologique du système alimentaire mondial par la surexploitation et les effets de la pollution agricole, accélérant ainsi la dégradation, ce qui réduit la capacité de l’écosystème à générer des rendements durables et menace de nuire à la sécurité alimentaire et à la réduction de la pauvreté, relèvent-ils.

Pour parer à cette éventualité, les experts onusiens recommandent un train de mesures, dont la promotion de l’agriculture durable en mettant l’accent sur la réduction des impacts de l’agriculture sur l’environnement et la suppression des obstacles politiques à une croissance agricole durable. Ceci nécessite des mécanismes fondés sur le marché, qui incitent les petits exploitants à investir dans le développement durable, tels que la suppression des subventions sur les engrais non durables, la subvention des pratiques qui encouragent la conservation des sols et de l’eau et l’expansion des systèmes de certification équitable qui permettent aux petits exploitants de conquérir de nouveaux marchés.

C’est dire donc que les petits agriculteurs peuvent soit continuer à être marginalisés ou être reconnus en tant que catalyseurs pour une transformation de la façon dont le monde gère l’approvisionnement en nourriture et les services environnementaux qui sous-tendent l’agriculture en premier lieu.

La promotion de pratiques agricoles qui préservent la base de ressources dont dépendent les petits exploitants, afin qu’elle continue à soutenir la sécurité alimentaire et le développement rural peut être la réponse à renforcer la sécurité alimentaire, à protéger l’environnement et à réduire la pauvreté.

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