Législatives en Thaïlande : le jeu des alliances s’impose après la proclamation des résultats définitifs

Législatives en Thaïlande : le jeu des alliances s’impose après la proclamation des résultats définitifs

jeudi, 9 mai, 2019 à 12:26

Par Driss HIDASS

Bangkok  – La commission électorale a parachevé mercredi l’annonce officielle des résultats définitifs du scrutin législatif du 24 mars dernier, dont ceux de la liste des partis (scrutin à la proportionnelle), qui faisait l’objet d’un arbitrage auprès de la Cour Constitutionnelle. Des résultats qui ne donnent pas de grand vainqueur et imposent désormais le jeu des alliances et son corollaire d’intrigues où de petits partis s’attribuent un rôle décisif.

La commission électorale a annoncé mardi les résultats officiels pour 350 sièges (sur les 500 que compte la Chambre basse du parlement) qui ne comptent pas les élus sur les listes de partis (scrutin proportionnel) qui représentent 150 sièges. La méthode de calcul des voix pour l’attribution des sièges aux listes des partis faisait l’objet d’un arbitrage auprès de la Cour constitutionnelle.

Mercredi, juste après l’énoncé de la décision de la Cour constitutionnelle qui a validé le procédé adopté par la Commission électorale pour la répartition des sièges sur les listes de partis, cette dernière a publié les résultats définitifs et complets où le classement des partis reste le même que lors des résultats provisoires annoncés au lendemain du scrutin.

Le principal parti de l’opposition arrive en tête avec 137 sièges (dont un siège invalidé qui sera remis en jeu), suivis du parti pro-militaire Phalang Pracharat avec 115 sièges.

Ces résultats imposent aux deux camps de chercher des alliances pour parvenir à la majorité requise pour former un nouveau gouvernement.

Le parti de l’opposition Pheu Thai avait déjà annoncé la formation d’une coalition de sept partis politiques qui lui assure une majorité au niveau de la Chambre basse qui compte 500 députés.

Quant au parti pro-militaire Phalang Pracharat qui porte la candidature du  premier ministre sortant, le général Prayut Chan-O-Cha, il compte principalement sur le parti Démocrate (52 sièges) et le parti Bhumjaitai (51 sièges), en plus de certains petits partis réputés être de probables alliés.

Malgré l’avantage numérique de la coalition de l’opposition, le parti pro-militaire se trouve largement avantagé par le Sénat (150 sièges) dont les membres sont directement désignés par le Conseil national pour l’ordre et la paix (NCPO, militaire), en vertu des dispositions de la nouvelle constitution adoptée sous le gouvernement militaire en 2016.

Tout en s’assurant les 250 voix du Sénat, le parti Phalang Pracharat n’aura qu’à obtenir 11 sièges de plus sur les 500 de la Chambre basse afin d’obtenir la majorité requise pour faire parvenir la candidature du général Prayut et former un nouveau gouvernement. Une mission qui semble des plus aisées au vu du nombre de petits partis susceptibles de rallier Phalang Pracharat.
Pour pouvoir forcer cette configuration, la coalition de l’opposition devra rallier 376 sièges à la chambre basse pour pouvoir former un gouvernement, ce qui semble un objectif impossible à atteindre pour n’importe quel parti.

Une véritable polémique a été soulevée par l’opposition concernant la répartition des sièges au scrutin de liste à la proportionnelle. Selon l’opposition, la Commission électorale aurait opté pour une nouvelle méthode de calcul pour la répartition des sièges qui favoriserait les petits partis que l’opposition qualifie de “supplétifs” au parti pro-militaire.

En effet, quatorze petits partis se sont vu attribuer un siège chacun sur le scrutin de liste à la proportionnelle, bien que la plupart d’entre eux n’aient remporté aucun siège en circonscriptions.

Dans une première réaction après la proclamation des résultats définitifs et complets, le Pheu Thaï a tenu à contester le travail de la Commission électorale et annoncé qu’il va porter plainte.

Les élections législatives du 24 mars revêtent une importance particulière puisqu’elles sont censées rétablir l’ordre démocratique dans le pays après le coup d’Etat militaire de mai 2014.

La Thaïlande, qui a connu de nombreux épisodes d’instabilité politique depuis le début des années 2000, redoute de voir resurgir un nouveau cycle de troubles qui risquent de compromettre son développement et sa fragile reprise économique.

En mai 2014, après plusieurs mois de manifestations violentes dans les rues, l’armée thaïlandaise, dirigée par le général Prayuth Chan-ocha, a décrété la loi martiale, pris le contrôle du gouvernement et suspendu la Constitution dans le but déclaré de restaurer la stabilité et en finir avec les profondes divisions politiques du pays.

Depuis le début des années 2000, la Thaïlande a connu plus d’une décennie d’instabilité politique avec de fortes tensions entre “Chemises rouges” (réformateurs, partisans de la famille Shinawatra) et “Chemises jaunes” (conservateurs ultra-royalistes, dont les généraux de l’armée), ce qui a conduit à deux coups d’Etat militaires.

Le parti Pheu Thai, fondé par Thaksin Shinawatra, avait remporté toutes les élections organisées dans le pays depuis 2000. Un premier gouvernement dirigé par Thaksin Shinawatra a été renversé par un coup d’Etat militaire en 2006. Le second, dirigé par sa sœur Yingluck Shinawatra a été évincé par un autre coup d’Etat militaire en mai 2014.

Lire aussi

Le Maroc, invité d’honneur de la Semaine des Géomètres Experts du Mali

vendredi, 19 avril, 2024 à 22:33

Le Maroc est l’invité d’honneur de la Semaine des Géomètres Experts du Mali, qui se tient du 18 au 20 avril à Bamako, avec la participation de plusieurs pays africains, dont la Côte d’Ivoire, le Sénégal, le Niger, le Burkina Faso, la Guinée, le Bénin et le Togo.

Conférence à Rabat sur “la protection des données à caractère personnel et le droit d’accès à l’information au Maroc”

vendredi, 19 avril, 2024 à 22:02

La Commission Nationale de contrôle de la protection des Données à caractère Personnel (CNDP) et la Commission du Droit d’Accès à l’Information (CDAI), ont organisé, vendredi à Rabat, une conférence sur le thème : “la protection des données à caractère personnel et le droit d’accès à l’information au Maroc”.

Agriculture : Le Cap-Vert déterminé à concrétiser sa coopération avec le Maroc (ministre capverdien)

vendredi, 19 avril, 2024 à 21:35

Le ministre de l’Agriculture et de l’Environnement du Cap-Vert, Gilberto Correia Carvalho Silva, a exprimé, vendredi à Rabat, sa détermination à coopérer de manière concrète et pragmatique avec le Royaume du Maroc dans le domaine de l’Agriculture.