L’énergie solaire: Le Maroc brille au grand jour

Par Soumia AL ARKOUBI.

Rabat – Le Maroc, qui a opté pour le développement des énergies renouvelables, a décidé une exploitation optimale de son important gisement solaire, en vue de réduire sa dépendance énergétique et d’entrer de plain-pied dans le monde du développement propre.

Soucieux de répondre à une demande croissante d’énergie, le Maroc a fait graviter ses efforts autour du soleil. Une solution qui lui permettra aussi d’honorer ses engagements internationaux en matière de protection de l’environnement.

Ces efforts se sont manifestés par l’adoption d’un plan solaire ambitieux qui s’inscrit dans le cadre de la stratégie énergétique du Royaume tracée conformément aux Hautes instructions de SM le Roi Mohammed VI.

En succombant au charme de la plus chaude et brillante planète de la galaxie de la Voie lactée, le pays pourra économiser 1 million de tonnes équivalents pétrole (TEP) de combustibles par an et éviter l’émission de 5,3 millions de tonnes de C02. Le plan solaire, dont la mise en uvre est assurée par l’Agence marocaine pour l’énergie solaire (MASEN), prévoit également une capacité de production d’énergie solaire de 2.000 mégawatts d’ici 2020, à travers cinq sites identifiés, à savoir Ouarzazate, Ain béni Mathar, Foum Loued, Boujdour et Sebkhat Tah.

Certes, ledit plan “prend en considération la dimension énergétique, mais également plusieurs autres dimensions toutes aussi importantes”, a déclaré à la MAP, Obaid Amrane, membre du directoire de MASEN.

Il a cité, à cet égard, “la création d’emplois directs et indirects (…), et la promotion de la création de la valeur ajoutée locale, à travers l’encouragement des entreprises adjudicatrices aux différents appels d’offres à recourir aux équipements, services et mains-d’ uvre locaux et nationaux”.

MASEN s’attelle aussi, à travers ce plan, à “ériger les fondations pour le développement d’une filière solaire compétitive à moyen terme ( ) et à trouver l’équilibre entre l’exigence de répondre au besoin énergétique et celle de maximiser l’impact socio-économique de ses projets sur le tissu productif national, tout en s’assurant de la compétitivité de l’énergie produite”, a-t-il ajouté.

Ainsi, la centrale thermo-solaire d’Ouarzazate, érigée sur une superficie de 3.000 ha et qui permettra la production de 500 MW d’ici 2015, montre en filigrane l’efficacité de ce plan doté de 9 milliards de dollars.

SM le Roi Mohammed VI avait présidé, en mai dernier à la commune rurale Ghessate (province d’Ouarzazate), la cérémonie de lancement des travaux de réalisation de la première centrale du complexe solaire intégré d’Ouarzazate, baptisé “Noor”.

Le complexe “Noor” opte pour la technologie solaire CSP (Concentrated Solar Power). Le choix de cette technologie est “motivé principalement par la nécessité de pouvoir répondre à la pointe de la demande électrique du Maroc”, selon M. Obaid.

“Nous devions recourir à une technologie que nous pouvons déployer à grande échelle et commercialement bancable, pouvant ainsi répondre à ce besoin à travers des capacités de stockages et de dispatchabilité”, a-t-il précisé.

En ce qui concerne l’état d’avancement des autres projets inscrits dans le cadre du plan, Obaid confie que MASEN se charge de “réaliser les études techniques préliminaires requises”.

MASEN a une équipe qui s’occupe de la qualification globale des sites présélectionnées, dit-il avec un ton fier, rassurant que “le calendrier de qualification de ces sites suit son cours et se soldera par une confirmation des sites présélectionnées ou la proposition de sites alternatifs”.

Le succès du plan solaire est le corollaire de ressources humaines qualifiées. Dans ce cadre, MASEN accorde une place de choix à la R&D appliquée.

L’agence a adopté une approche basée sur trois axes, à savoir le renforcement des capacités des enseignants-chercheurs, à travers notamment la participation aux conférences scientifiques internationales, la formation à la gestion des projets de R&D, et le soutien aux activités de recherche, a expliqué ce membre du directoire.

Il s’agit aussi de favoriser le développement des compétences des étudiants des universités et d’écoles d’ingénieurs et la diffusion des connaissances dans le domaine du solaire par le soutien à l’organisation des événements scientifiques favorisant l’échange et la capitalisation sur les expériences internationales, a-t-il ajouté.A travers cette politique mature et bien réfléchie, le Royaume prouve sa force et sa volonté qu’il puise de Soliculus, le maitre des astres.