L’oasis de Tighmert: la beauté resplendissante d’une nature coriace ayant pu résister à la rudesse du désert

L’oasis de Tighmert: la beauté resplendissante d’une nature coriace ayant pu résister à la rudesse du désert

jeudi, 21 janvier, 2016 à 11:07

–Par Issam Ouaiss–

Guelmim – Tout-au-long des millénaires, les oasis situées dans le sud du Maroc ont toujours été un abri clément et une source vitale pour les populations ayant choisi d’y élire domicile contre les aléas climatiques et la rudesse du désert.
Décidément, l’oasis de Tighmert, à quelque 15 km à l’est de la ville de Guelmim, est, sans conteste, l’éloquente illustration d’une citadelle qui a résisté et fait toujours face aux changements climatiques, à l’aridité et aux inondations cycliques, parfois préjudiciables.
L’oasis de Tighmert a également su préserver, depuis plus que deux mille ans, ses traditions d’hospitalité et conserver ses modes de production ancestral.
“Si l’on me gratifie de toute une fortune, je ne quitterai jamais Tighmert”, a déclaré à la MAP, Cheikh Ibrahim Zaaboul, dont les aïeuls résidaient et peuplaient cette contrée qui, nonobstant son aspect qui semble, à première vue, “inhospitalier”, offre gracieusement au visiteur toute une gamme de produits du terroir aussi bien nombreux et riches que diversifiés.
Ibrahim Zaaboul, fier de sa tenue vestimentaire qui est purement traditionnelle et confectionnée localement, a précisé que “Tighmert” est un mot amazigh qui signifie “angle” ou “coin”, rappelant que cette oasis porte cette appellation depuis l’arrivée d’une communauté de nomades amazighs qui ont opté pour ce territoire en vue de s’y installer définitivement. A peine que les pieds de ces nouveaux sédentaires aient foulé cette terre reculée, ils ont crié “installons-nous dans ce coin”, d’où la “dénomination” de “Tighmert”, a-t-il expliqué, se référant à des histoires et contes colportés par les notabilités de cette localité.
La joliesse et la magie qu’exerce cette luxuriante nature dans le sud du Royaume a réussi, tant bien que mal, à séduire les visiteurs et les touristes aussi bien les Nationaux que les étrangers, dont certains d’entre eux, tombés sous le charme, sont allés plus loin en y construisant des maisons en conformité et en synergie avec les spécificités de l’architecture locale avec des matériaux du terroir.
En effet, l’un de ces édifices hors-pair, abrite des jardins botaniques qu’il exhibe avec fierté, dont différents genres de cactus et des pépinières, en plus d’une variété d’oiseaux.
Ces maisons ne relèvent pas toutes de résidences touristiques privées, mais constituent plutôt des projets qui rivalisent désormais avec les maisons d’hôtes, dont la concrétisation, au cours des dernières années, est l’œuvre des habitants de Tighmert, avec l’aide et le soutien des pouvoirs publics, destinée à promouvoir le tourisme et booster l’économie locale.
“Je réalise des bénéfice conséquents avec mes compatriotes qui constituent la majorité des pensionnaires de la maison d’hôtes, dont la gestion m’est confiée. Contrairement à ce que l’on pense, la majorité de notre clientèle provient désormais de l’étranger”, a indiqué à la MAP, Lahssen Tahour, propriétaire d’une maison d’hôtes à Tighmert, dont le staff chargé de la gestion et du fonctionnement bénéficie d’une formation dans le domaine du tourisme et de l’hôtellerie et d’une assistance logistique dans le cadre du programme de sauvegarde et de développement des oasis du sud du Royaume, lancé en 2006.
Ce programme bénéficie, de même, du soutien du PNUD et de l’Agence pour le développement économique et social des provinces du sud (ADPS) du Royaume, dans l’objectif de promouvoir l’économie locale, les produits des oasis et le tourisme écologique.
La demande sur la destination Tighmert, a-t-il précisé, s’explique notamment par le fait que “les Marocains s’y rendent, non seulement pour des raisons purement touristiques, mais surtout pour déguster les plats et savourer l’art culinaire +Bio+ de cette localité”, citant à titre d’exemple que “le petit-déjeuner est concocté à base de produits naturels: huile d’Argan, Amlou, miel, huile d’olive, pain-complet, ghee… Les autres plats sont cuits au charbon, avec tout un rituel propre aux oasisiens”.
A noter que d’autres maisons d’hôtes, gérées par les habitants eux-mêmes de l’oasis se réclament de Tighmert. Ces structures touristiques dispensent des prestations et des services similaires à ceux fournis par Tahour à sa clientèle.
Selon le Programme des Nations unies pour le développement, environ 7 millions de dollars ont été dépensés en 2014, dans le cadre du programme de développement des oasis du sud qui englobe aussi ceux de Guelmim, d’Assa et de Tata.
Jusqu’en 2015, les principales réalisations, dans le cadre ce programme, consistent en la confection d’une offre touristique déclinée en 40 projets et d’autres services touristiques, dont 26 unités d’hébergement avec une capacité d’accueil de plus de 260 lits et la mise en place d’un Centre d’information et d’orientation dédié au tourisme oasien, outre la création d’une Association chargée de la promotion des produits touristiques et de préserver l’identité culturelle et architecturale de la région, selon des données de l’ADPS, obtenues par la MAP.
Parmi ces réalisations figurent également la mise sur pied de cinq groupements professionnels conjoints (tourisme-agriculture) qui comptent, à leur tour, 130 petits projets portant sur l’aménagement et l’équipement des infrastructures et la valorisation des produits du terroir et du transport écologique.
En outre, le nom de l’oasis de Tighmert évoque forcément un de ces principaux joyaux emblématiques et premier point d’attraction des touristes depuis les années soixante-dix, en l’occurrence le Musée de Tighmert, logé dans l’enceinte d’une Kasbah, bâtie il y a 300 ans.
Le propriétaire du Musée, Jamil El Abed Abdou, y expose du cuir, des tentes, des ustensiles, des chevilles, des pierres, des boites en bois et des outils antiques, dont les plus mystérieux ne sont autres que les fossiles de cétacées gigantesques et de dauphins rejetés par l’océan et ensevelis sous le sable du désert. “J’ai une immense passion pour tout ce qui relève de la mémoire du Sahara marocain”, a-t-il affirmé.
Si l’oasis de Tighmert est dotée de grandes potentialités humaines et naturelles, il n’en demeure pas pour autant qu’elle soit actuellement confrontée à plusieurs défis qui requièrent une forte mobilisation de la part des acteurs civils et des autorités locales en ce qui concerne, notamment les dégâts causés par les inondations, survenues, il y a deux ans, dans la région, la détérioration de l’état de certains Kasbahs précieux, l’amélioration du transport entre Tighmert et Guelmim et la création d’opportunités permettant à la population locale de pouvoir réaliser ses propres projets.

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