L’Université Ibn Tofaïl de Kénitra fait face à plusieurs contraintes qui risquent de compliquer sa mission (responsable)

L’Université Ibn Tofaïl de Kénitra fait face à plusieurs contraintes qui risquent de compliquer sa mission (responsable)

mardi, 17 septembre, 2013 à 13:36

Par Hamid Garda

Kénitra  –  L’université Ibn Tofaïl de Kénitra fait face à plusieurs contraintes en matière de ressources humaines, de budget et de capacité d’accueil qui la placent devant un grand défi pour bien réussir sa mission, a déclaré le président par intérim de l’université M. Mohamed Boussetta.

La massification constitue la plus grande contrainte qui pose de grandes difficultés pour absorber, dans de meilleures conditions, les effectifs importants et sans cesse croissants, en dépit des efforts colossaux déployés par l’ensemble du personnel pédagogique et administratif de l’université, a indiqué M. Boussetta, dans un entretien accordé à la MAP à l’occasion de la nouvelle rentrée universitaire.

Les effectifs des étudiants ont connu, au cours des quatre dernières années, une progression très rapide de l’ordre de 45 pc par an en moyenne , en passant de quelque 11.000 étudiants en 2008/2009 à un peu plus de 32.000 étudiants en 2013/2014. Cette augmentation vertigineuse a concerné tous les établissements et plus particulièrement ceux à accès ouvert.

En dépit des extensions importantes que l’université a connues au niveau de tous les établissements, la capacité d’accueil demeure très faible et très insuffisante eu égard à ces effectifs et au nombre de formations offertes. La capacité d’accueil est largement dépassée de 70 pc, a-t-il expliqué. Les établissements les moins pourvus dans ce domaine sont la faculté des lettres et des sciences humaines et la faculté de droit.

Parallèlement, a ajouté M. Boussetta, les ressources humaines et financières de l’université n’ont pas suivi l’évolution sans précédent des effectifs, ce qui s’est traduit par une dégradation du taux de l’encadrement pédagogique. Cette dégradation a surtout concerné les facultés de Droit et des Lettres et des Sciences Humaines, avec respectivement 120 et 100 étudiants pour chaque enseignant.

De même, a-t-il ajouté, le budget global prévu de l’université a connu une diminution de 15 pc entre 2009 et 2013. Par conséquent, la contrainte du surpeuplement se dédouble d’une contrainte financière de plus en plus persistante et difficile à surmonter.

Pour réussir l’actuelle rentrée, M. Boussetta a indiqué que tout un ensemble d’actions ont été entreprises et d’autres le seront au fur et à mesure tant au niveau de la présidence que des différents établissements de l’université. Ainsi toutes les inscriptions ont été faites au mois de juillet dernier à l’ENCG, l’ENSA, la Faculté de Droit et la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines, et se sont poursuivies jusqu’au 12 septembre pour ceux qui n’ont pas pu le faire à temps dans tous les établissements de l’université.  Au niveau de la Faculté des sciences, les inscriptions ont eu lieu du 2 au 12 septembre et se poursuivent après pour les retardataires.

De même, toutes les dispositions nécessaires ont été mise en œuvre en termes de locaux, d’encadrement pédagogique, d’accueil, d’orientation pour assurer le démarrage des cours dans les meilleures conditions.

Evoquant les problèmes logistiques et sécuritaires tels que le transport, la cité et le restaurant universitaires, M. Boussetta a assuré qi’ils ont été examinés lors d’une réunion, tenue récemment, à la wilaya de la région, faisant savoir que des solutions appropriées ont été apportées à tous ces problèmes relatifs à l’environnement de l’université et à la vie estudiantine pour le bon déroulement  de la nouvelle année universitaire.

Pour ce qui est du plan d’urgence, il a expliqué que le bilan de réalisation des projets retenus dans ce cadre est assez contrasté et globalement mitigé.  L’université Ibn Tofail, a-t-il dit, est l’une des universités nationales qui a le plus bénéficié des  projets du plan d’urgence en termes d’amélioration de la capacité d’accueil, de formation continue, de renforcement de l’encadrement pédagogique et administratif.

Toutefois, a-t-il ajouté, si la capacité d’accueil a été développée avec les extensions des facultés des Sciences, de Droit, ainsi que de l’ENCG, la recherche scientifique a été pratiquement mise à l’arrêt surtout au cours des dernières années de mise en œuvre du plan d’urgence. Les laboratoires de recherche n’ont pu survivre  que grâce à leurs moyens propres et aux efforts personnels déployés par les enseignants-chercheurs.

Et de poursuivre que des projets très importants prévus dans le cadre de ce programme ont été supprimés comme la fabrique culturelle ou le centre d’information et d’orientation. De même, a-t-il encore poursuivi la formation continue du personnel administratif a été quasiment stoppée et la promotion de l’excellence a disparu.

Autant d’acquis de ce programme qui n’ont pas pu être malheureusement réalisés ou préservés, a-t-il déploré, notant toutefois que des efforts sont entrepris depuis quelque mois pour améliorer la situation.

Concernant la mission de l’université, M. Boussetta a estimé que l’université doit être un acteur central et doit jouer un rôle fondamental dans le développement local et régional. C’est une nécessité impérieuse et un choix stratégique qui s’impose. Pour lui, l’université est appelée à renforcer son ouverture sur son environnement socio-économique immédiat et à répondre à ses besoins en termes de formations initiales, de formations continues, d’expertise et d’études et d’enquêtes régionales.

Elle doit accompagner la région dans la réalisation de ces objectifs de développement dans le cadre des chantiers nationaux : Emergence, Plan Vert..,  a-t-il dit, ajoutant que l’université se trouve dans l’obligation de s’adapter constamment aux mutations que connait la région, en impliquant davantage les acteurs locaux et régionaux, quant au choix des filières de formation, en matière d’enseignement et d’encadrement par les experts et les praticiens du monde des affaires.

Elle doit répondre, également , aux exigences locales et régionales en termes de besoins en ressources humaines dans des domaines spécifiques comme l’automobile et l’agro-industrie.

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