Le Maroc, “allié modèle” et “clé de succès futurs” des Etats-Unis en Afrique (International Policy Digest)

Washington – Le Royaume du Maroc reste un “allié modèle” des Etats-Unis, qui détient les “clés des succès futurs” de l’Amérique sur le continent africain, écrit vendredi la publication américaine International Policy Digest, dans une analyse de l’actuelle politique US dans la région, à la lumière de la réévaluation globale des alliances américaines par le Président Donald Trump.

“Alors que l’administration Trump continue de reconsidérer chaque relation individuelle des Etats-Unis avec ses alliés traditionnels, le Maroc reste un allié modèle qui détient les clefs des succès futurs de l’Amérique sur le continent africain”, souligne la publication, qui rappelle que le Royaume a été la première nation à reconnaître en 1777 l’indépendance des Etats-Unis, pays avec lesquels il est lié par un traité – toujours en vigueur – le plus ancien jamais signé par les Etats Unis avec un pays tiers.

L’auteur de l’article, Christopher Shays, relève aussi que le Maroc reste un “partenaire essentiel” dans le domaine sécuritaire, et un pays leader en matière de tolérance religieuse dans la région du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord (MENA), ainsi qu’un leader mondial innovant dans le secteur des énergies renouvelables.

M. Shays, ancien élu du Congrès américain, qui s’est rendu dernièrement dans le Royaume dans le cadre d’une visite d’une délégation d’anciens Congressmen, témoigne ainsi que les membres de la délégation ont pu constater lors de leur séjour “la position unique du Maroc et les possibilités de coopération plus étroite entre les Etats-Unis et le Royaume”.

Et de relever que le Maroc, en acteur régional pionnier, n’hésite pas non plus à partager ses capacités et son expérience en matière de sécurité avec les autres pays africains, donnant ainsi un effet multiplicateur aux efforts et aux initiatives des Etats-Unis sur le continent.

Le Maroc accueille en effet l’exercice militaire conjoint annuel, African Lion, organisé par les Etats-Unis et le Royaume, exercice qui renforce les capacités militaires du Maroc et de plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest, ajoute la publication.

Face à l’instabilité galopante en Afrique du Nord, le Maroc ne veille pas seulement à garantir la sécurité à l’intérieur de ses frontières, mais contribue aussi à la lutte mondiale contre le terrorisme, fait observer l’auteur de l’article, rappelant que l’Envoyé spécial du Président Donald Trump pour la Coalition anti-Daech, Brett McGurk, a félicité le Maroc pour avoir joué un rôle “décisif” dans la lutte contre le terrorisme.

Au-delà de ces efforts sécuritaires, le Maroc a, de même, mis en œuvre une solide stratégie de lutte contre la radicalisation qui devrait “servir d’exemple à de nombreux pays de la région”, estime International Policy Digest.

Le Royaume, de tout temps une terre de brassage des cultures et de coexistence entre religions, qui abrite une communauté juive, s’emploie à promouvoir les valeurs de modération et de tolérance, tant sur son territoire qu’à l’international, par le biais de programmes d’éducation publics, de renforcement communautaire et de formations religieuses, comme cela fut décrit dans le rapport annuel 2018 du Département d’État sur la lutte contre le terrorisme dans le monde, souligne encore la publication.

Et de noter que sous l’impulsion de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, en Sa qualité de Commandeur des Croyants, le Royaume à procéder à une réorganisation des structures religieuses de l’Etat afin de protéger les citoyens des courants extrémistes.

Outre ces efforts de lutte contre la radicalisation, le Royaume du Maroc s’attaque également à l’un des principaux catalyseurs de l’extrémisme, à savoir le manque d’opportunités économiques et sociales, relève l’auteur de l’analyse.

L’économie du pays, qui dépendait traditionnellement de l’agriculture, des industries manufacturières et minières, s’est considérablement développée et modernisée au cours de la dernière décennie, explique-t-il, précisant que depuis l’an 2000, le PIB par habitant a augmenté de 70% en termes réels, tandis que le taux de croissance du PIB au cours de la même période est estimé à 4,1%.

“Le Maroc a aussi construit la plus grande centrale solaire au monde, le complexe Noor de Ouarzazate, alors que les incitations fiscales ont attiré les investisseurs étrangers, notamment d’Europe, de Chine et des pays du Golfe, chose qui contribue à relancer plusieurs secteurs de l’industrie manufacturière marocaine et à construire de nouvelles infrastructures telles que le futur train à grande vitesse marocain (LGV)”.

Plus important encore pour les investisseurs américains, souligne la publication, le Maroc ne cherche pas seulement à développer sa propre économie, mais à accélérer de manière importante le développement sur tout le continent, citant à cet égard, les projets de modernisation économique du pays destinés à attirer davantage d’investissement direct étranger.

“Casablanca en particulier vise à devenir un centre financier international, et des banques marocaines telles que la Banque centrale populaire (BCP) et la Banque marocaine du commerce extérieur (BMCE) cherchent à fournir à l’Afrique le capital dont elle a besoin pour réaliser le développement escompté”.

Et de relever qu’en mettant en œuvre des stratégies bancaires localisées et patientes, le Maroc est considéré aujourd’hui comme l’interlocuteur privilégié des pays africains et des investisseurs internationaux, à la faveur de son savoir-faire africain et de par sa position de passerelle vers l’Afrique par la voie de ses ports maritimes et de son ouverture sur le monde.