Né artiste, l’être humain aiguise son sens de l’art ou l’étouffe…(Abdellah Yacoubi)

Né artiste, l’être humain aiguise son sens de l’art ou l’étouffe…(Abdellah Yacoubi)

mercredi, 21 juin, 2017 à 15:03

— Propos recueillis par Hajar EL FAKER —

 

Skhirat  – L’art en son essence est à l’origine de tout. Nous naissons tous artistes et c’est l’être humain qui aiguise son sens de l’art ou l’étouffe, a estimé l’artiste peintre, Abdellah Yacoubi.

“Sans l’art, on ne peut vivre. Nous naissons tous artistes, abstraction faite de notre sexe, origine et temps, sans savoir manier ou manipuler un instrument de musique ou encore une plume”, a confié l’artiste Yacoubi à la MAP, en marge de son exposition intitulée “Couleurs de l’âme” (16 juin-16 juillet à l’Amphitrite à Skhirat), relevant que l’être humain, conditionné par l’environnement qui l’entoure et par les us et coutumes de la société, “aiguise son sens de l’art ou l’étouffe”.

Selon l’artiste, “nous ne pouvons assouplir la condition humaine, donner la paix à l’Homme, offrir une bonne éducation à nos enfants qui deviennent la porte-étendard du futur sans intégrer l’art et l’éducation culturelle dans la maison ou à l’école”.

S’agissant de ses œuvres, Yacoubi les dépeint avec une touche expressionniste et une forte présence de silhouettes féminines, de foules et de parapluies, un symbole archétypal de sécurité et de royauté marocaine, le tout avec des couleurs vives faisant massivement “corps” avec la matière picturale, et qui confèrent à la silhouette féminine un caractère d’icône, ou plutôt d’idole sacrée.

“Les silhouettes féminines et le parapluie expriment beaucoup de choses. Ces deux symboles représentent ma signature, ma marque d’identification”, a indiqué l’artiste-peintre, notant qu’il s’agit également d’une manière d'”écrire avec sa propre personne et ses propres gènes des toiles qui pourraient parler de thématiques différentes, notamment celle liée à l’Homme avec un certain engagement, patriotique surtout”.

Chaque tableau de ce plasticien illuminé, qui inspire une poésie singulière dont la finalité ne peut être que le dépassement de soi et l’amour de l’autre, serait en soi un bref récit autobiographique.

Evoquant la toile intitulée “itinéraire”, l’artiste peintre relève que cette oeuvre représente,”l’itinéraire inachevé de Abdellah Yacoubi, illustrant l’artisanat du métal, des objets en cuivre sur un cercle de feu, des silhouettes de femmes rassemblées et des parapluies, entachés par la couleur bleue, celle de l’espoir, de la liberté et de la transcendance”.

Cette œuvre, dont la technique repose sur la fonction transcendante de gauche à droite et de bas en haut, a été conçue au début pour être partagée en quatre morceaux, sous forme de paravent, a-t-il fait savoir.

Yacoubi a, par ailleurs, noté qu’à travers cette exposition, il ambitionne de pousser les férus de l’art à interpréter ses toiles, à réagir et à se retrouver dans ses œuvres. “Le but est de ressortir cette émotion qui pourrait naître entre le regard de l’observateur et la toile”, a-t-il dit, ajoutant que “le peintre se trouve ainsi dénudé de ses vêtements, de son expression et de sa parole, pour laisser au public l’occasion d’interpréter ses tableaux et aller loin dans ses réflexions et son imaginaire”.

Né à Fès en 1950, Abdellah Yacoubi a été pendant quatre décennies créateur dans le secteur de l’artisanat où, pionnier et leader à plus d’un titre, il a eu à agir et à prendre position économiquement, socialement et politiquement.

Fils d’un maître artisan dinandier-ferblantier, longtemps “Amine” de la corporation des “Seffarines” de la ville de Fès, Yacoubi est aussi connu par son style singulier qui illustre sa manière d’être, sa relation avec la matière, son regard sur la nature et son rapport avec les choses matérielles de la vie.

Si, à 15 ans, cet artiste-peintre a décroché le 3e prix au Concours national de dessin organisé par la Fédération des œuvres laïques au Maroc, ce n’est qu’au début des années 2000 qu’il s’est remis activement à la peinture, comme pour marquer le tracé d’une vie ou signer l’apologie d’un caractère créatif.

Avec des thèmes tels que “le Ballet de la vie”, “le Printemps arabe”, “Transcendance” et “Identité humaniste”, ses toiles expriment au-delà d’une sensibilité à fleur de peau, sa soif et son engagement éternels pour la dignité, l’équité et la liberté.

Le vernissage de l’exposition “Couleurs de l’âme” de Abdellah Yacoubi est prévu le 1er juillet à l’Amphitrite à Skhirat.

Situé à mi-chemin entre Rabat et Casablanca, l’Amphitrite Palace qui s’inspire de l’architecture méditerranéenne, notamment de l’Andalousie, demeure un incontournable des activités culturelles. De nombreuses expositions temporaires, qui valent bien le détour, sont organisées tout au long de l’année dans cet hôtel mythique.

 

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