Première Biennale Air/Port : Le vent d’Essaouira, porte-étendard de l’art et de la culture

Par Ali Refouh.

Essaouira – Tout au long de la corniche d’Essaouira, de grands drapeaux, qui ne laissent pas indifférent, se déploient au gré du vent, dévoilant des représentations d’ uvres d’art : C’est la 1ère édition de la Biennale d’art souiri “Air/Port” qui bat son plein, offrant aux visiteurs et résidents une opportunité unique de faire le plein de culture, tout en jouissant de la douceur de vie de la cité blanche et bleu.

Ainsi, a-t-on confié au vent emblématique d’Essaouira la mission de dévoiler au grand jour les uvres de 50 artistes connus et émergents, réunis à l’occasion de cette édition pionnière, initiée du 5 juillet au 5 septembre autour des thèmes du vent et du port, d’où l’intitulé de la manifestation (Air/Port), pour laquelle la ville belge d’Anvers a été choisie comme invitée l’honneur.

“C’est un projet qui consiste à transformer Essaouira en une énorme galerie d’art. Il s’agit pour la première fois d’utiliser le vent d’Essaouira comme vecteur de l’art”, explique M. Younes Ottmani, membre du comité d’organisation, dans une déclaration à la MAP.

“La corniche a été choisie pour installer des drapeaux représentant des uvres originales. Comme ça elles sont révélées à chaque fois que le vent d’Essaouira souffle, l’objectif étant de stimuler l’intérêt autour de la thématique du vent et de la mer”, ajoute-t-il.

Mais ces drapeaux ne constituent qu’une sorte d’invitation, puisque les uvres originales de ces artistes, venus d’Essaouira, d’Anvers, ou d’ailleurs, ainsi que des étudiants en art du Lycée Mohammed V (Essaouira) et Sint-Maria Instituut (Anvers), sont exposées dans les plus importants établissements et galeries d’art de la ville.

“Après les drapeaux, on peut découvrir un circuit artistique à l’intérieur de la Médina, avec la participation de la plupart des galeries d’Essaouira. A ce propos, nous sommes fiers d’avoir fédéré, pour la première fois, toutes les institutions culturelles et artistiques de la ville autour d’une seule et même exposition”, souligne M. Ottmani.

Cerise sur le gâteau, une vente aux enchères de ces oeuvres est prévue le 7 septembre, au profit de deux associations caritatives de la ville, à savoir l’Association de lutte contre le Sida et “Project 91”, qui vise à aider les jeunes pour avancer dans leurs études, acquérir de nouvelles compétences et trouver du travail.

Le programme de cette manifestation, organisée par un comité maroco-belge sous la houlette de l’Association Beauty Without Irony (BWI), une plate-forme internationale de design et création artistique, en partenariat avec l’Association Essaouira Mogador, ne s’arrête pas là, puisqu’il comprend la projection de films dont certains ont été totalement ou partiellement tournés à Essaouira, comme Othello, d’Orson Welles, ou Kingdom of Heaven de Ridley Scott.

On prévoit également la réalisation d’une fresque murale, et une foire d’art baptisée “Art Fair”, qui aura lieu au Bastion Bab Marrakech, avec la participation de plusieurs galeries et artistes d’Essaouira.

M. Ottmani présente cette Biennale comme “une manifestation qui vient enrichir l’agenda culturel d’Essaouira, avec comme finalité de célébrer la créativité, confronter les expériences, créer des synergies, promouvoir l’échange et l’esprit de convivialité et présenter Essaouira comme un port ouvert sur l’art et les expériences du monde entier”.

Cette initiative vient contribuer à l’ancrage au Maroc d’un concept aux retombées positivessur la vie culturelle et artistique, la biennale étant reconnue comme un puissant outil de promotion des arts et de rayonnement culturel dans les pays organisateurs.

Organisée sur une longue période avec l’objectif de toucher un large public, la biennale consiste, tout simplement, à permettre aux gens de circuler dans une ville jalonnée de réalisations artistiques et de rencontrer l’art dans la rue. Elle crée, également, un climat de nature à donner un stimulus aux artistes et à les encourager à confronter leurs oeuvres.

Cela implique d’énormes défis en termes de programmation et de logistique, mais requiert surtout une vision claire à même d’assurer la continuité sur le long terme, l’événement devant être tenu toutes les deux années. Sur ce point, la Biennale d’Essaouira semble avoir déjà tracé sa voie, avec un projet bien clair : établir un échange culturel entre Essaouira et des villes portuaires du monde entier, en invitant à chaque édition des artistes d’un port, d’une ville ou même d’un continent, pour exposer aux côtés de leurs homologues souiris.

Les organisateurs ont déjà un oeil sur la deuxième édition en 2015, pour laquelle ils souhaitent s’associer avec un ou plusieurs ports en Afrique ou en Asie.