Présidentielle 2014: les partis algériens sortent progressivement de la léthargie

Présidentielle 2014: les partis algériens sortent progressivement de la léthargie

mardi, 1 octobre, 2013 à 10:15

Jamal CHIBLI

Alger – A quelques encablures de l’élection présidentielle de 2014, la classe politique algérienne, jusque-là peu disserte sur le sujet, a commencé à sortir de son mutisme, multipliant les déclarations et les meetings à l’allure de précampagne, sur un échiquier mouvant où les positions peuvent bouger d’un jour à l’autre.

Longtemps dans l’expectative en attendant d’y voir plus clair sur l’état de santé du président Abdelaziz Bouteflika, les différentes formations, que ce soient celles proches du pouvoir ou de l’opposition, ont mis les bouchées doubles pour rattraper le temps perdu, encouragés par des signaux rassurants sur la reprise d’activité du chef de l’Etat.

Accusés de léthargie par une presse locale agressive, qui leur reproche le peu d’intérêt porté à un rendez-vous aussi important, les partis sont désormais en ordre de bataille avec des alliances qui se dessinent à l’horizon, des positions plus tranchées sur les intentions de candidature et des appréhensions sur les conditions devant accompagner l’opération électorale en termes de transparence et de contrôle.

L’agitation et la frénésie “présidentielles” montent crescendo, au fur et à mesure que se dissipent les incertitudes sur les intentions des autorités en terme de respect des délais constitutionnels et se démêlent les questionnements sur l’ordre des priorités, entre tenue des élections et réforme constitutionnelle. Une météo grise qui a plongé les acteurs politiques dans une torpeur létale. Cependant, le ciel semble plus dégagé depuis quelques jours.

Alors que certaines analyses pariaient sur l’ajournement du scrutin, prévu en principe au printemps prochain, M. Bouteflika a coupé court à ces supputations en faisant référence, dimanche, à cette échéance sans la nommer lors du Conseil des ministres, le premier de l’année en cours après une longue absence du président pour cause de maladie.

En effet, il a souligné, au cours de cette séance de travail, l’importance de prendre toutes les dispositions nécessaires en vue d’aborder “dans les meilleures conditions” les prochaines échéances politiques. Le ton est donné. Reste à savoir si Abdelaziz Bouteflika va se présenter à sa propre succession, quoique les déclarations de son parti, le Front de libération nationale (FLN), et ses alliés présagent une nouvelle candidature du président de la République.

En tant que première force politique du pays, le FLN allait, tout naturellement, ouvrir le bal en annonçant son soutien à la candidature d’Abdelaziz Bouteflika, d’ailleurs son président d’honneur, pour un quatrième mandat. Pourtant promis au “musée”, le Front donne l’impression d’être revigoré par l’arrivée aux commandes d’Amar Saïdani, qui tente tant bien que mal d’enterrer la hache de guerre fratricide ayant longtemps menacé le vieux parti dans son existence suite à la destitution d’Abdelaziz Belkhadem, en janvier dernier.

Tour à tour, les potentiels partenaires du FLN dans une nouvelle alliance présidentielle ont proclamé leur soutien inconditionnel au chef de l’Etat. Il s’agit du Rassemblement national démocratique (RND), deuxième force parlementaire, le Mouvement populaire algérien et le Rassemblement pour l’Espoir de l’Algérie, connu plus communément sous l’appellation du TAJ. L’union entre les quatre formations est apparemment scellée, dans l’attente de l’acte d’officialisation.

En face, l’opposition, qui n’arrive pas à s’entendre sur un contre-projet politique et social, est aussi divisée sur la présentation d’un candidat rassembleur qui peut faire le poids devant la force de frappe des “machines électorales” que sont le FLN et le RND. Une idée défendue par le Mouvement de la société pour la paix (MSP), parti d’obédience islamiste qui soutenait par le passé le président Bouteflika et qui s’emploie actuellement à fédérer les opposants autour d’une vision unifiée.

La secrétaire générale du Parti des Travailleurs (PT), Louisa Hanoune, une fervente défenseur du chef de l’Etat sans faire pour autant partie du pouvoir, a trouvé l’option du candidat unique “contraire à la démocratie et au multipartisme”, préférant plutôt une action concertée pour garantir “les conditions d’une élection transparente”.

Sur la même longueur d’ondes, la formation Jil Jadid, un petit parti très présent sur la scène médiatique, a d’ores et déjà confirmé la candidature de son chef, Soufiane Djilali, l’un des hommes politiques les plus virulents envers le régime algérien qu’il accuse de “mener le pays vers le chaos”. Et pour rendre “plus difficile toute annulation illégale de l’élection”, Jil Jadid encourage les autres acteurs, partis ou personnalités indépendantes, à faire de même.

Si Mme Hanoune a été plus réservée sur les garanties de transparence en insistant seulement sur l’assainissement des listes électorales, le président du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), Mohcine Bellabes, qui plaide pour “un consensus républicain garantissant la paix civile et les libertés du citoyen”, s’est montré plus direct et plus exigent.

Le chef du RCD, qui a boycotté les élections législatives du 10 mai 2012, propose “de dessaisir le ministère de l’Intérieur de la gestion des élections et de la confier à une structure autonome”, ainsi que “d’impliquer la société civile dans l’observation du scrutin”.

Au milieu de cette effervescence politico-électoraliste, la grande inconnue reste le Front des Forces Socialistes, principale formation d’opposition. A juste raison, le parti est demeuré discret sur toutes les questions chaudes d’actualité, à commencer par le remaniement ministériel du 11 septembre, passant par le débat autour de la présidentielle jusqu’aux changements majeurs opérés au sein de l’institution militaire.

A en croire certaines informations de presse, il y aurait un rapprochement entre le FLN et le FFS. Si cette rumeur venait à se confirmer, il s’agirait d’un véritable chamboulement dans le paysage politique algérien. Depuis sa création en 1963 par Hocine Aït Ahmed, le FFS a choisi de rester en dehors du système parce qu’il refuse ses “compromissions”. Le FLN est tout bonnement le parti qui dirigea le pays depuis son indépendance en 1962.

Amar Saïdani, nouvel homme fort du FLN, aurait même adressé une lettre à M. Ait Ahmed, qui s’est retiré de la direction du FFS en mai dernier, pour conclure une réconciliation historique entre les deux parties. Agé aujourd’hui de 87 ans, le leader emblématique succombera-t-il aux sirènes du pouvoir, depuis son exil volontaire en Suisse?

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