Privés de Mosquée à Athènes, les Musulmans prient dans des lieux inappropriés et improvisés

Privés de Mosquée à Athènes, les Musulmans prient dans des lieux inappropriés et improvisés

lundi, 20 juin, 2016 à 12:59

                                                         .-(Par Abderrazak Trebak)-.

Athènes – Comme à l’occasion de chaque Ramadan, les Musulmans installés à Athènes, environ 160.000 personnes, sont confrontés au même problème à savoir l’inexistence d’une mosquée officielle dans la capitale grecque. Une exception au sein de l’Union européenne qui suscite, de plus en plus, de vives critiques de la part de la communauté musulmane.

Pour prier, les musulmans n’ont alors d’autre choix que d’utiliser des entrepôts désaffectés et les cours des immeubles ou encore les sous-sols, des lieux de culte improvisés et inappropriés, tolérés par les autorités à défaut d’être autorisés.

Pourtant, les travaux de construction d’une mosquée avaient commencé peu avant les Jeux olympiques de 2004 mais ce projet ne verra jamais le jour à cause, entre autres, des tensions historiques entre la Grèce et la Turquie et l’opposition de l’influente église orthodoxe.

D’autres projets suivront mais sans suite à commencer avec la loi présentée en 2006 par le gouvernement qui prévoyait la construction d’une mosquée avec un imam accrédité et une instance chargée des affaires islamiques. En 2013, le gouvernement a même débloqué une enveloppe de l’ordre de 1,1 million d’euro pour construire une mosquée sur un lot de terrain à Votanikos au centre d’Athènes. Mais l’opposition du commandement de cette zone maritime et surtout celle de l’église orthodoxe qui redoute une islamisation de la Grèce, finiront par tuer ce projet.

Privés donc de mosquée, les musulmans sont contraints de prier n’importe où, dans les lieux souvent inappropriés qui ne disposent pas des normes de sécurité et encore moins, un cadre spirituel et religieux, surtout lors des prières et des veillées religieuses durant le mois sacré de Ramadan. Des lieux de culte où les imams sont rares, ce qui ne permet pas aux pratiquants d’accomplir convenablement leurs prières et d’écouter les prêches du vendredi, sans oublier les rituels liés aux fêtes religieuses et aux obsèques.

En revanche, à Thrace, dans le nord du pays à la frontière avec la Turquie, il existe environ 300 mosquées reconnues et même soutenues matériellement et financièrement par l’Etat.

Dans cette région qui compte une communauté musulmane minoritaire, il existe aussi des cimetières où les musulmans d’Athènes, une capitale sans mosquée et sans cimetière musulman, y enterrent leurs morts. Un rite funéraire qui n’est pas accessible à tous puisque cela coûte environ 2.000 euros.

Cela dit, cette situation de privation des musulmans de lieux de culte décents pourrait changer à l’avenir à cause des menaces de radicalisation redoutées par les autorités grecques en raison de l’afflux des migrants musulmans et la multiplication des attentats terroristes dans certains pays européens dont certains auteurs avaient transité par la Grèce.

Preuve, les déclarations rapportées par le journal “I Kathimerini” d’un responsable du ministère grec de l’éducation et du culte au lendemain des attentats de novembre dernier à Paris, estimant que l’absence prolongée d’une mosquée officielle à Athènes risque de favoriser les islamistes radicalisés.

“Chaque jour qui passe, sans une mosquée à Athènes, augmente le risque de radicalisation dans les lieux de culte improvisés’’, avait-il mis en garde, soulignant l’urgence de construire une mosquée et aussi d’avoir un interlocuteur officiel au nom des musulmans en Grèce.

Pour rappel, la Grèce abritait de centaines de mosquées, transformées depuis sa libération du joug de l’empire Ottoman en 1883, en musées et établissements gouvernementaux sous l’influence de l’église orthodoxe.

En attendant la réalisation d’une mosquée à Athènes, les musulmans, en grand nombre des réfugiés syriens, irakiens et afghans, font leurs prières comme ils peuvent. A saluer enfin l’initiative du ministère grec de l’immigration, qui a pris les mesures nécessaires pour permettre aux demandeurs d’asile dans les centres d’accueil d’observer le jeûne dans des conditions convenables et ce, en signe de respect de ce mois sacré de Ramadan.-(MAP)-.

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