Ramadan à Lâayoune : piété, spiritualité et retrouvailles

Ramadan à Lâayoune : piété, spiritualité et retrouvailles

jeudi, 18 juillet, 2013 à 10:29

Par : Thami El AM

 

Lâayoune – A Lâayoune, capitale des provinces du sud, les habitants accueillent le mois sacré de ramadan dans une atmosphère de piété et de spiritualité, sur fond de rituels ancestraux où les valeurs d’entraide sociale et les retrouvailles familiales font office de vertus cardinales.

Dans cette région du Maroc méridional, les soirées du ramadan sont traditionnellement marquées par l’afflux remarquable des fidèles vers les mosquées et zaouias pour accomplir les prières d’Al Icha’e et des tarawihs dans un cadre de profond recueillement et de piété à la mesure de la sacralité d’un mois placé sous le signe de l’entraide.

Aussitôt les prières accomplies, place aux visites familiales ponctuées de festins à tour de rôle (Nouba). Les hommes jouent séparément à “dhamma”, une sorte de jeu d’échecs, dans des compétitions agrémentées des incontournables verres de thé et de discussions à bâtons rompus sur les dernières nouveautés de la collectivité.

Les femmes, elles, jouent au “Sig”, un jeu faisant intervenir huit bâtonnets de 30 à 40 cm de longueur et aux facettes colorées et avec des parties arrières monocolores. Il se joue sur un tas de sable d’une hauteur de 60 cm ayant la forme de l’arrière d’une bête de monture (appelé Lbra), des Sigat (bâtons), ainsi que des cailloux et des petits morceaux de bois ou de roseau. Au moyen de ce dernier, chaque équipe se déplace en haut du tas de sable en direction de l’équipe adverse pour tenter de faire sortir l’adversaire de la compétition.

Alors que certaine familles aiment sortir ailleurs humer les senteurs douces du climat du Sahara et profiter du calme de la nuit, d’autres préfèrent déambuler le long des principales artères animées de la ville ou faire des courses chemin faisant dans les commerces toujours ouverts.

Ahmed Lâaroussi, un des habitants de Lâayoune, explique à la MAP que, dans la culture hassanie, le mois de ramadan est généralement scindé en trois parties de dix jours chacune. La première dizaine est appelée “Achrayat Rokkab Al Khil” (dizaine des cavaliers) renvoie à la persévérance, la deuxième “Achrayat Rokkab Albell” (dizaine des chameliers) suppose un effort supplémentaire des jeûneurs et la troisième, appelée “Achrayat Lâazayz” (dizaines des vieillardes), dénote de la fatigue associée au jeûne.

Il soutient que les habitants de Lâayoune, à l’instar des autres provinces du sud, préservent, durant le mois de ramadan, pratiquement les mêmes modes de consommation, quoique, s’empresse-t-il d’ajouter, ces modes tendent à changer dans le sillage des transformations socioéconomiques qui affectent la société sahraouie.

Ainsi, le repas de l’Iftar est généralement composé de dattes et d’une soupe à base d’orge ou d’orge et de lait, en plus d’un bol de lait caillé dit “Azrig” que l’on fait passer à table de droite à gauche. Le dîner ne peut se passer du foie de chameau grillé au four ou au charbon ou bouilli dans une eau sans épices, suivi de l’incontournable plateau de thé.

Si la viande de chameau constitue le plat de résistance au dîner, le repas du S’hour est souvent fait de “bellaghmane”, une sorte de bouillon à base de grains d’orge grillés et moulus que l’on confectionne dans une eau chaude et sucrée.

Le mois de ramadan ayant coïncidé ces dernières années avec la saison estivale, les habitants de Lâayoune s’en donnent à coeur joie à investir dans la soirée les places publiques de la ville et ses artères, notamment Place Méchouar, les avenues Mekka, Kaïraouane, Idriss Ier et Smara, ou encore le marché Errhiba pour faire des courses.

Alors que les férus du large et des vagues jettent leur dévolu durant les journées particulièrement chaudes sur la plage Foum El Oued (25 km à l’ouest), celle-ci connaît une affluence de plus en plus massive des familles qui, profitant de l’éclairage et des aménagements mis en place, préfèrent y passer la soirée jusqu’après minuit.

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