Ramadan à Lima : une ambiance empreinte de spiritualité qui adoucit le froid de la capitale

Par : Leila LOUADI
Lima – Sous la pluie fine qui s’abat sur la capitale péruvienne, où le froid sévit en cette période de l’année, un groupe de personnes convergent, le pas accéléré, vers la mosquée “Magdalena” pour accomplir la prière d’Al Maghrib.

Ils sont des Musulmans de Lima qui tiennent à être présents chaque jour au siège de l’association islamique abritant la mosquée “Magdalena” avec l’ambition de savourer et de partager des moments intenses de spiritualité en ce mois sacré de Ramadan.

De nationalités différentes : Arabes, Indonésiens, Pakistanais, Turcs ou Péruviens, ayant pour dénominateur commun la religion islamique, ils prennent part à un repas de rupture du jeûne collectif “Iftar” dans une ambiance familiale.

Imane, une jeune palestinienne mariée à un péruvien et mère de trois enfants, veille, chaque fois que les conditions le permettent, à profiter de l’atmosphère ramadanesque avec d’autres musulmanes de différentes nationalités.

Dans un entretien à la MAP, Imane déplore l’absence d’une véritable ambiance du Ramadan à Lima, où il y a très peu de Musulmans, tout en affirmant que le Ramadan est le mois où la nostalgie de la patrie se fait le plus sentir.

C’est pour remédier à cette situation, retrouver la chaleur humaine et vivre un moment de convivialité, qu’elle n’hésite pas à se diriger vers la mosquée.

Chez elle, Imane veille autant qu’elle peut à préserver les habitudes et les traditions qui marquent ce mois béni en Palestine, de la lecture du Saint coran à la préparation des plats pour garnir le repas du Ftour.

Amira est le prénom choisi par une jeune péruvienne qui s’est convertie à l’Islam. Licenciée en Droit, elle a été poussée par son amour pour la lecture et la recherche à découvrir l’Islam et à l’étudier en profondeur avant de le choisir, par conviction, comme religion.

Elle raconte, avec émotion, son cheminement et les problèmes qu’elle a rencontrés avec les membres de sa famille ainsi qu’avec ses amis qui n’ont pas accepté le fait qu’elle change de religion, avant d’arriver à les convaincre et à imposer le respect de sa décision et de son choix.

Grâce à Amira et sa détermination à faire connaître sa nouvelle religion, cinq autres péruviennes se sont converties récemment à l’Islam. “Je viens chaque jour à la mosquée pendant le ramadan pour partager le repas de rupture du jeûne et accomplir la prière de Taraouih, et dans la journée je tiens, autant que je peux, à participer aux leçons données à l’occasion et aux uvres de charité et solidarité organisées à la mosquée”.

Après la prière de Taraouih, Abdellah, de nationalité turque, rejoint les autres fidèles pour débattre des projets futurs de l’Association islamique, à savoir la création d’une école pour aider les enfants à apprendre l’arabe et les fondements de l’islam, un projet auquel l’assistance a manifesté un grand intérêt.

Selon l’imam de la mosquée, l’égyptien Mahmoud Hassanine, quelque 150 personnes viennent chaque jour à cet édifice religieux pour accomplir les prières, lire le coran et invoquer Dieu le Tout-puissant en ce mois sacré.

En plus des cours et conférences donnés durant ce mois à la mosquée, les fidèles visitent des malades, des détenus, et distribuent des livres du Saint Coran et autres documents qui traitent de la religion mis à leur disposition par des bienfaiteurs.

Mahmoud Hassanine a fait remarquer également que nombreux sont les péruviens qui viennent à la mosquée pour demander des explications sur l’Islam, ajoutant que sept péruviens se sont convertis à l’Islam en ce début du mois de ramadan, et que le nombre des musulmans dans ce pays, estimé actuellement entre 1400 et 1500, est en nette augmentation.

Pour ce qui est des projets à venir de l’association, il a précisé qu’un mécène a mis à la disposition de l’association un immeuble de cinq étages qui va servir bientôt de salles de prière (deux étages pour les hommes et pour les femmes) et d’école pour apprendre l’arabe et la religion islamique aux enfants , en plus d’un centre culturelle islamique et d’un appartement pour accueillir les hôtes de l’association.