Référendum sur le Brexit: les Néerlandais seraient-ils tentés par un Nexit ?

Référendum sur le Brexit: les Néerlandais seraient-ils tentés par un Nexit ?

mardi, 21 juin, 2016 à 11:46

     (Par Said Youssi)

   Amsterdam- A l’instar de plusieurs autres pays européens, dont le Royaume-Uni qui se prononce jeudi sur une éventuelle sortie de l’UE, la montée de l’euroscepticisme inquiète à plus d’un titre aux Pays-Bas: Le «Non» des néerlandais contre l’accord d’association Ukraine-UE lors du référendum d’avril dernier, a été perçu par beaucoup d’experts comme un vote de défiance contre Bruxelles et ses politiques.

  Le non l’avait emporté avec 61,1 pc  lors de cette consultation populaire devenue un vote symbolique sur l’UE, surtout qu’elle intervenait à quelques semaines seulement du fameux référendum sur le Brexit. Pour les mouvements eurosceptiques, il s’agit d’une première victoire qui ouvrirait la voie à une consultation sur un éventuel Nexit (contraction de “Netherlands” et “Exit”).

  Pour maintenir la pression, une pétition a été mise en ligne pour amener l’Etat néerlandais à envisager l’organisation d’un nouveau référendum sur la sortie ou non de l’UE du royaume batave, où l’extrême-droite, entre autres, s’amuse à longueur du temps à jeter le discrédit sur le travail de Bruxelles et sur ses politiciens.

 Une initiative qui est loin d’être prise à la légère par le gouvernement néerlandais qui ne cache pas désormais son refus total quant à l’idée de soumettre des traités internationaux au vote populaire.

   Les citoyens néerlandais peuvent, en cas de pétition réunissant 300.000 signatures, imposer à l’Etat d’organiser un référendum, sauf que le résultat n’est pas contraignant pour le gouvernement.

   Sur cette question de référendum, le Premier ministre néerlandais, Mark Rutte ne mâche pas ses mots. Lors d’une récente conférence avec des députés européens, il s’est dit ”totalement contre les référendums” et a reconnu que le résultat d’avril dernier sur le traité d’association entre l’Union européenne (UE) et l’Ukraine était ”désastreux”.

   ”Aux Pays-Bas, nous avons le référendum et cela a mené à des résultats désastreux (…) Cela n’a aucun sens, on ne peut pas, en tant que pays, décider pour l’ensemble de l’Europe si celle-ci signe ou non un accord avec un pays extérieur” à l’UE, a-t-il martelé.

  Si 53 pc des Néerlandais souhaitent un référendum sur le sujet du Nexit, quelques 43 pc des votants seraient pour la sortie de l’Union contre 44 pc contre, selon un récent sondage.

  Etant donné la forte connexion entre les deux économies néerlandaise et britannique, les analystes redoutent, par ailleurs, des répercussions néfastes du Brexit sur les Pays-Bas.

  “Un Brexit aurait un effet relativement grave sur l’économie des Pays-Bas, parce qu’elle est plus connectée à l’économie de la Grande-Bretagne via le commerce qu’à celle de l’Union européenne dans son ensemble”, indique le Bureau de planification économique (CPB).
  Cela dit, l’impact sur le PIB néerlandais varierait entre 0,9 pc à 2 pc et les pertes occasionnées entre 450 euros à 1.000 euros par citoyen.
  Selon les analystes, les pertes, évaluées à dix milliards d’euros, en matière de commerce pourraient également être 65 pc plus élevées en cas de ralentissement de l’innovation à cause d’échanges commerciaux réduits.
   Les industries chimique, électronique, automobile et de transformation alimentaire qui représentent à elles seules 12 pc du PIB néerlandais, seront les plus affectées, leur production étant la plus liée à la Grande-Bretagne.
  Côté gouvernement, se basant sur les chiffres de la banque centrale (DNB), on se veut rassurant en minimisant les conséquences d’une éventuelle sortie du Royaume. D’après lui, l’impact d’un Brexit sur l’économie néerlandaise serait limité et serait sur le long terme.
  “Il est important d’insister sur le fait que le Royaume-Uni dispose de sa propre monnaie. Cela signifie qu’il n’y aura pas de menace aiguë de voir un Etat ou une banque faire faillite”, a indiqué le président de la DNB, Klaas Knot.
   Le gouvernement de La Haye rassure mais aussi met en garde. Les Pays-Bas agiront en réciprocité si le Royaume Uni ne changeait pas son système d’immigration et durcissait les règles d’entrée pour les Européens en cas du Brexit, promet le Premier ministre.
  La sortie du royaume de l’UE déclencherait  «une course inévitable vers le bas», a déclaré Rutte commentant une promesse des partisans du Brexit d’introduire un système d’immigration fondé sur un système de points.
   Adopter une approche pareille serait «une très mauvaises nouvelles», et signifie que «cela ira à l’encontre des intérêts de la population » étant donné qu’il serait «impossible» de ne pas mettre en œuvre un système identique pour les résidents britanniques aux Pays-Bas.

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